Bons anges et bons diables
La vie de Jean et Marie se déroule dans cette féérie où le réel et l'imaginaire s'entrelacent sans retenue. Ils sont protégés par un curieux duo d'amis: Lucile, une mignonne petite ange, et Diablo, un diable à peine repenti, mais qui trouve les enfants sympathiques. Leurs pouvoirs surnaturels leur permettent de procéder à toutes sortes de miracles amusants. Les rapports ambigus entre anges et diables, l'âme de la grand-mère qui s'envole, nous situent dans un animisme enfantin sans complexes.
Il y a de vrais méchants, toujours mis en échec par Diablo et Lucile, et la bonne volonté obstinée et candide des enfants et de leurs amis.
Le dessin, aux perspectives légèrement déformées, ne cherche guère le réalisme, mais sa naiveté, sa netteté et la tendresse des couleurs sont bien faits pour séduire un public enfantin. Sur les visages, les contrastes brutaux de couleurs au niveau des nez, des joues, donnent l'impression que les personnages sont des clowns affublés de pièces rapportées. Les enfants évoluent dans un monde rural encore pur d'usines, de pollutions, que d'aucuns, renonçant à tout espoir de bonheur, qualifient d'emblée de réactionnaire. C'est dire à quel point les critiques de ce genre ont renoncé à leur part d'enfance.