Buffy et ses amis emménagent

La saison 8 avait pris le parti de faire une histoire typée comics, avec plein de personnages, des intrigues cataclysmiques et un maximum de super-pouvoirs. Ce fut un échec absolu. La saison 9 avait su réparer ces erreurs en offrant une véritable saison de buffy, copiant les codes installées par la série télé (avec un vrai boss de saison, introduit puis vaincu, qui finit par revenir avec un plan etc). Ce fut une réussite et à mes yeux la digne suite de buffy. Avec ce second tome, je suis maintenant certain du chemin emprunté par cette saison 10. Elle revient à du comics (certaines idées ne sonnent pas du tout télé), mais cette fois avec un ton léger tout en restituant le Scooby-gang qui a fait le succès de Buffy. Pour l'instant il en ressort un comics plaisant à lire pour un fan, mais bien en-dessous de ce qu'était Buffy au temps glorieux de sa diffusion. Explications...

On retrouve tous ces personnages qu'on adore. Cependant certains ont perdu un peu d'intérêt dans cette nouvelle saison. On a Alex qui essaye de reconstruire sa relation avec une Dawn ayant perdu ces souvenirs, Spike génial dans la 9 dont on ne sait plus trop pourquoi il traîne dans les parages maintenant que Buffy a mis les points sur les i, Dawn qui ne sert vraiment plus à rien vu que les scénaristes s'en foutent complètement, Giles dont la forme de gamin lui enlève toute crédibilité. Du côté de ceux qui gagnent en intérêt nous retrouvons une Willow absorbée par sa tâche de réécrire la magie, comblée d'être parvenue à la restaurer tout en étant terriblement seule (sa relation avec Tara reviendra correctement sur le tapis), une Anya fantôme que seul Alex peut voir qui est un vrai plus pour la saison, un Andrew dont la quête et le statut d’exclus m'intéresse. Par ailleurs on regrettera que l'inspecteur de San Francisco, love interrest de la saison 9, soit seulement évoqué dans ce second tome. Peut-être y a-t-il trop de personnages pour amener un développement utile, peut-être les scénaristes ont peur de toucher à ces icônes, je ne sais pas trop où est la raison mais la conséquence demeure simple : on avance pas, à la limite du surplace. Après l'humour fait sourire mais franchement j'ai l'impression d'avoir vu un petit épisode de buffy alors qu'il représente 1/5 (¼?) de la saison.

Au niveau des péripéties à proprement parlé, l'installation est pas mal avec un nouveau démon hantant une gentille maison. Pour autant on ne peut s'empêcher de faire la comparaison avec le brillant épisode d'Angel sur le même thème (au début de saison 2) et avec les mêmes conséquences, à savoir l'installation quasi-gratuite de la bande dans un immeuble/hôtel. Puis vient une aventure bouche-trou avec les sirènes, surtout prétexte à ridiculiser les deux nouveaux colocs que sont Spike et Alex (on se remémorera encore cette fois l'installation du vampire dans la cave d'Alex en saison 4, du surplace je vous dis). Le deuxième arc se lance ensuite et ramène nos héros à Sunnydale, franchement on arrête pas d'y revenir et ça me saoule (début saison 8, fin saison 8, Spike un sombre refuge, et maintenant saison 10). Est-ce une coïncidence si la saison 9 de buffy est absente de cette liste tout en étant la meilleur du buffyverse comics ? Je ne crois pas. Son méchant tout gluant passait pour l'épisode et je trouve que les annoncer - lui et la reine sirène - comme boss à venir de cette saison 10 ne présage rien de bon pour la suite. Pour l'humour et le temps d'un épisode ils passent, en ce qui concerne de permettre un final grandiose j'en doute. À moins qu'ils nous fassent une surprise comme dark willow en son temps (mais rien qui n'a été repéré par mes radars dans ce cas).
On termine par un one-shot sur Harmony, sans grand intérêt mais c'est pas choquant pour un épisode solo complétant l'album.

En conclusion un album axé humour qui avance peu l'histoire et n'évolue en rien les relations des personnages. La déception s’accroît pour cette saison 10 superficielle, en espérant que le tome suivant marque une vrai avancée pour Spike/Buffy et relève le niveau global.