La vache, c'est sacrément raté !

Aouch, que c’est mauvais ! On garde le ton absurde de la série (un peu ...), mais on perd tout son côté rythmé : l’intrigue est cousue de fil blanc, les retournements sont sans surprise, et je n’ai toujours pas compris ce que les 4 As allaient faire là-dedans (oh oui, faisons 900 km pour courser les méchants, cela nous évitera de ... devoir cueillir des pommes ?!!). La moitié de l’album est une course poursuite molle du genou, puis les auteurs comprennent que 25 pages ne suffisent pas à faire un BD, alors ils balancent Bouffi et la vache dans un train, et c’est reparti ! C’est triste ...

Côté erreurs de scénario, le train s’arrête miraculeusement grâce à un stratagème encore plus mal fichu que l’intervention de la SPCA dans Tintin en Amérique. Le dessin n’est pas en reste, Oscar est tellement mal gribouillé qu’on le reconnaît à peine, sans compter qu’il faut attendre la page 20 pour se rendre compte que, oui, il est bien là et, non, on ne l’a pas perdu en chemin ... tellement il est inexistant au début.

Enfin, la petite touche qui fait plaisir : Les 4 As et la vache sacrée flirte joyeusement avec un racisme bas de gamme (ah, ils vénèrent une vache, qu’ils sont cons ces Indiens !), et les auteurs se torchent allègrement avec toute forme de vraisemblance : on colle des poignards sikhs dans les mains des Hindous, et on les flanque d’un Calife à côté duquel Haroun El Poussah lui-même passerait pour un modèle d’exactitude historique ! Le dénouement en remet une couche, de toute façon leurs remèdes de zoulou ne valent rien, seule la médecine occidentale peut les aider, heureusement qu’un bon docteur bien de chez nous va aller guérir leur enturbanné à la manque. Ce qui fait quand même beaucoup ...

Restent quelques bonnes initiatives qui surnagent, et empêchent l’l’album de sombrer tout à fait : les rêves de Lastic sont savoureusement délirants, et l’exotisme est assez bien rendu dans certaines vignettes. On sourit en voyant Doct qui apprend une langue étrangère selon une certaine méthode « Absorbil ». Mais le seul dessin qui restera en mémoire, c’est ce caméo inattendu de Tintin à la poursuite d’une bande de gangsters : la seule véritable bonne idée de l’album ... mais elle n’occupe que 4 vignettes.

Bref, en un mot, c’est raté.