Ouverture sur une présentation de Lovecraft que si on connait déjà, c'est pas la peine de la lire :


Lo


vecraft est un auteur de fantastique d’un genre assez particulier qu’on pourrait appeler “gothique horreur” issu d’un courant de pensée, le cosmicisme, qui voudrait que l’être humain ne soit qu’un résidu de poussière à l’échelle d’entités gigantesques a l’echelle cosmique et dont les passions raisonne lnt imparfaitement dans l’homo sapiens comme en toutes choses.


Sa litterature est toute empreinte de ce principe et raconte bien souvent la découverte affreuse par un homme de bonne volonté (toujours un homme) d’une vérité terrifiante et de créatures horribles n’etant en général que des servants de divinités ante dilluviennes mille fois plus abominables.


Peu connue de son vivant, son œuvre et son panthéon demoniaque a connu un rayonnement croissant, des admirateurs et des suiveurs et même une exégèse qui place son travail à la hauteur d’Edgar Allan Poe (auquel on l’associe souvent) faisant de lui un auteur mythique aupres d’un noyau de fans hardcore et militants dont la base n’a cessé de s’étendre.


Une immense integrale et retraduction est en cours chez Mnemos, par l’auteur et spécialiste (et agent d’auteur) David Camus.


Son œuvre est bien familière aux geeks authentiques, les losers des années 80 devenus les informaticiens geniaux des annees 2000 mais le grand public semble le bouder encore, malgré de nombreux emprunts et adaptations par le cinéma ou la bd, avec des references et clin d’oeil au fourmillant univers de l’auteur du XXe siecle, que ce soit au grand Ctulluh ( l’innomable dieu qu’ Alexandre Clerisse et Thierry Smolderen viennent de caser dans le titre de leur dernier opus “une annee sans Ctulluh”) les Grands Anciens ou le sombre Necronomicon, le livre relié de peau humaine ecrit par l’arabe fou (nom imprononçable aussi)... ibn al rabin ? (Ah non...)


On attend encore le Peter Jakcson qui le fera sortir de dessous le boisseau comme Tolkien vu “révélé” aux profanes par la trilogie du neo zélandais.


Quoi qu’il en soit, une adaptation digne de ce nom n’a pas encore existé tant l’univers de l’auteur de Providence (Rhode Island, Etats Unis).


((Du moins pas que je connaisse, mais je serais ravi de découvrir ce qui eut échappé à mon attention.))


Voila pourquoi


les mangas du japonais Gou Tanabe peuvent apparaître comme une bénédiction, non seulement pour la popularisation du mythe Lovecraftien, mais surtout pour la qualité de son adaptation.


Le mangaka, specialisé dans l’adaptation de recits d’horreur occidentaux n’en est pas à son coup d’essai mais il realise ici un doublé gagnant en adaptant coup sur coup deux œuvres majeures : Les Montagnes Hallucinées (deux tomes) et Dans l’Abîme du temps.


Le premier tome de la première histoire racontait comment une équipe d’une expedition scientifique dans l’antarctique decouvre ce qu’ils croient etre les dépouilles d’êtres archaïques, immenses et étranges, dont il va s’avérer qu’ils sont loin d’être morts, aux depends de leurs decouvreurs.


Ce second tome montrera le leader de l’expédition qui, seul avec son assistant, partira en avion à la recherche des survivants et tombera sur une sombre cité ante diluvienne dont l’exploration va révéler qu’elle aussi est n’est peut etre pas plus éteinte ... et qu’il vaut mieux l’oublier et nier son existence, plutôt que de chercher à en savoir plus, au risque de perdre sa raison...


Gou Tanabe se lance dans l’exercice risqué de donner un Graphisme aux êtres difformes de Lovecraft (que ce dernier décrit toutefois longuement dans ces textes) et ça marche !


Pour ma part, j’ai refermé les mangas en me disant que ces monstres avaient toujours eu cet aspect dans mon esprit (ce qui est un bon indice qu’il a bien reussi son coup).


On pourra deplorer que les personnages humains aient plus ou moins tous la même tête de blonds émaciés (Lovecraft est aussi connu pour avoir laissé transparaitre un vilain petit racisme dans ses correspondances mais qu’on ne retrouve pas franchement dans ses fictions )


Cette quasi similitude des personnages dans le graphisme est a mon sens peu dérangeante dans l’œuvre du maître, les protagonistes principaux sont assez interchangeables et manquent assez de substance, personnages creux, qui sont tous plus ou moins des hommes blancs dans la force de l’age, universitaires désargentés... heritant souvent d’un manoir d’un oncle lointain ayant fini mystérieusement en sombrant dans une folie certaine.


(Ce n’est pas le cas dans ces deux histoires mais le tropisme est vrai dans la majorité du reste de l’œuvre qui manque singulièrement de personnages feminins)


Je terminerai ce compte rendu en rendant hommage a l’ecrin fait par l’editeur français KiOon (poke Matthieu) qui edite la chose avec une couverture en vrai faux cuir à bords ronds (meme s’il est a deplorer que le bloc interieur soit lui a bords carrès)


Quoi qu’il en soit : de la belle ouvrage qu’il fait plaisir a avoir dans sa bibliothèque, et qui m’a fait craquer malgré une volonté afficher de passer en decroissance et la prise d’une carte de bibliothèque.


J’ai grand hâte de decouvrir la suite !

CapitaineNemo
10
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le 15 nov. 2019

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CapitaineNemo

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