Si vous ne connaissez pas le phénomène culturel qu'est la Lucha libre en Amérique latine, et particulièrement au Mexique, il me faut vous faire un rappel.
Le catch au Mexique est plus qu'un divertissement sportif! Les luchadores (catcheurs) y sont de véritables icônes, à la limite du mythe pour les plus grands d'entre eux. Et dans l'histoire de la Lucha Libre, le plus fameux d'entre tous fut El Santo.
Il dépassa très rapidement le simple stade du lutteur/catcheur, pour s'investir des motivations du justicier, de l'homme inflexible qui redresse les torts, combat les méchants, et incarne la droiture et la bonté. Comment est-il devenu un tel parangon de vertu, essentiellement au travers de ses aventures narrées tout d'abord en Bande-Dessinée, puis au cinéma, où il connu une carrière florissante jusqu'à la fin des années 80, mais surtout grâce à sa carrière de Luchador.

Les aventures d'El Spectro sont un hommage rendu à ces personnages tout à la fois aventuriers et justiciers, qui ont imprégnés si fortement la culture populaire latino-américaine, et dans une moindre mesure l'inconscient culturel mondial.
On y retrouve l'élément caractéristique de ce type de lutteur : le masque. Ce dernier n'est pas seulement un moyen de dissimuler son identité, c'est une partie de lui-même, à tel point que se le voir enlever par quelqu'un est une atteinte à son honneur, une perte de dignité.
El Santo ne se fit jamais ôter son masque au cours de sa carrière, et El Spectro « Le fantôme écarlate », comme son illustre modèle ne l'enlèvera que pour passer sous la douche.
Cette BD est aussi un hommage à la BD Franco-belge des années 50-60, elle en reprend les codes, le trait, le découpage, et même l'époque de l'action.
J'avais par moment l'impression de lire une des aventures de Spirou et Fantasio de la grande époque de Franquin : de l'aventure, une dose d'enquête, un soupçon de fantastique, de l'humour (parfois référencé), de belles scènes d'actions, et un chouilla de romance, l'ensemble matérialisant une ambiance riche et colorée.
Le catcheur donne le ton dès la mini-aventure d'introduction où il sauve les rescapés d'un avion, écrasé au sommet de l'Aconcagua dans la Cordelière des Andes, de l'agression de l'Ukumar, une sorte de Yéti des Andes. L'aventure démarre en Fanfare.
En vacance sur la côte espagnole avec la Camarade (contexte de guerre froide oblige) Marina Topalov, une sorte de secte insectoide va troubler leur charmante romance et s'en prendre à la championne d'échec, et bien-sûr El Spectro s'en ira la sauver.

Ce premier tome est une bonne surprise, et une réussite. Alliant un parfum de nostalgie et des fragrances de kistch, pour un bouquet d'action/aventures des plus fleuri.
Même si l'ensemble est convenu, car en fait les deux auteurs n'inventent rien, le simple fait de n'avoir pas vu ce genre si bien représenté et amené depuis longtemps suffit largement à apporter un sentiment de contentement et de plaisir, ainsi que l'envie d'y revenir et voir comment cet univers va s'étoffer.
Cosmoclems
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le 2 avr. 2012

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