Ma critique de la BD

En général, quand un produit culturel ou de divertissement fonctionne, celui ci se retrouve adapté à toutes les sauces, films, BD, jeux vidéo ou autres, et le trio des inconnus n’a pas échappé à ce phénomène. En général, ces produits dérivés basés sur ce marketing à succès apportent rarement un produit de qualité.

Qu’en est-il de la BD sur les Inconnus ?

Afin de fêter les 20 ans du célèbre groupe de comiques « Les Inconnus », une BD intitulée « Les Inconnus: les Zinédits » fut commercialisée fin 2007. Il s’agit d’une BD dessinée par Jacky Clech, et scénarisée non pas par le trio de humoristes, mais par un « écrivain fantôme » (ou « nègre littéraire ») Fioretto Pascal. Pour ceux qui l’ignorent, le rôle du « nègre littéraire » est d’écrire au nom de l’artiste que l’on représente, en se faisant passer pour lui. Il s’agit d’une technique régulièrement utilisée surtout dans les produits dérivés.

L’avantage de cette stratégie est d’ouvrir sur le plan marketing une panoplie d’œuvres plus grande, mais également d’apporter des compétences littéraires que l’auteur qu’on représente ne possède pas forcément. Dans les conditions suivantes, difficile de savoir si le trio a eu une implication réelle ou non sur la BD, bien que Pascal Legitimus soit crédité dans le staff.

La BD se divise en 22 sketchs composés d’une à trois pages chacune se basant sur des caricatures de publicité (Quick, Tampax, Gillette), d’émission (c’est mon choix), de certains clichés de notre société (religion, patronat) ou des groupements d’individus…

Le titre respecte donc la forme des blagues du trio, ce qui est plutôt un bon point.

En revanche, le fond, et l’humour sont moins piquants, moins prononcés qu’à travers leurs vrais sketchs. Le résultat n’est pas non plus désastreux, mais globalement c’est kif kif, certaines blagues vous feront esquisser un sourire sans être hilarantes, mais d’autres en revanche font un flop. Un sentiment d’irrégularité qui fait défaut, ne représentant pas clairement le potentiel de ces comiques.

En tous cas, il ne faudra pas vous attendre à un humour du niveau des sketchs comme « Les chasseurs », « Ça te barbera », « Les Sectes » , ou « Tournez Ménages ».

La BD met en place des gags sur trop peu de pages pour que l’ensemble de l’aspect caricatural puisse prendre forme dans l’univers typique des Inconnus. Serait-ce un manque de maîtrise du support, ou le fait que ce soit une autre personne qui travaille en leur nom ? Difficile de savoir, mais les fans les plus exigeants resteront sur leur faim.

Du côté du dessin, on reconnaît les traits Didier Bourdon, Bernard Campan et Pascal Légitimus et les situations sont plutôt bien mises en scènes.

Pour conclure

Sans être mauvaise, la BD des inconnus décevra les fans du trio. Si le titre a connu une vraie implication des Inconnus, alors, ils étaient en perte d’inspiration, si le titre est réalisé entièrement par Pascal Fioretto, il tente alors par son métier « d’imiter » le style des inconnus mais sans parvenir au niveau du trio.

On sent la bonne volonté de la BD de reprendre fidèlement la touche d’humour des 3 comiques, mais cela ne suffit pas. Bref, la « copie » ne vaut pas l’original. Le constat n’est pas non plus dramatique, même si certaines blagues sont décevantes, d’autres en revanche sont plutôt sympa.