J'avoue avoir été très déçu par cette BD. L'idée d'une anthologie satirique de cette icône controversée qu'est Batman aurait pu être sympa, mais l'humour de MAD arrive difficilement à m'en toucher une, à mon grand regret.
L'humour peut être universel mais parfois pas. Ainsi dans ce numéro nous verrons des références à "Rachida Dati" ou "Stéphane Guillon", ce qui signifie où une grande culture du paysage médiatique Français au moment de l'édition de ce livre par ses auteurs (souvent même prophétique puisqu'il s'agit de chroniques datant des années 90) ou alors une grossière tentative d'adaptation des références américaines au public français. En clair, si l"humour de MAD n'arrive pas à s'exporter en France, c'est en partie l'échec de la traduction. Les textes sont basés souvent sur des jeux de mots difficilement transposables en français. Je ne connais pas encore les jeux de mots originaux mais appelé Robin "Rupin" en permanence c'est quand même moyennement lol xd.
Ensuite, la plus grosse déception de ce livre est son parti-pris quasi exclusif sur les adaptations cinématographiques de Batman, à savoir la face la plus mainstream de Batman, la partie émergée de l'Iceberg. J'aurais voulu voir une satire du Multivers DC, des 405.032 terres parallèles connues à ce jour, des cross-overs étranges face au Predator ou au Judge Dredd, de l'incapacité des super-héros à vieillir ou mourir depuis 70 ans, des controverses à propos de Frank Miller, etc.
Il ne s'agira donc que d'un grand jeu de massacre concernant tous les films. On peut ne pas aimer les films de super héros, ne pas être sensible au côté gothique de Burton ou grandiloquent de Nolan, mais de là à dire que tous ces films sont tous d'indéfendables navets au même titre que Batman & Robin il y a tout de même une grosse limite dépassée en permanence.
Les chroniques des films font ainsi étalage de la même mauvaise foi que celles de François Forestier : "ce que je vois me paraît ridicule donc c'est nul et les gens qui apprécient sont des cons".