Ce tome comprend les épisodes 101 à 110 de la série, parus entre 1976 et 1978. Cette réédition est en couleurs.


Dans l'épisode 101, les X-Men achèvent leur retour sur terre et Jean Grey acquière les pouvoirs de Phoenix. Pendant que Scott Summers, Charles Xaviers et Moira McTaggert restent au chevet de Jean Grey, les autres X-Men s'en vont passer quelques jours de vacances dans le château de famille des Cassidy en Irlande. 2 anciens ennemis (Black Tom, le frère de Banshee, et Juggernaut, le demi-frère de Xavier) les attendent car ils ont été avertis par le mystérieux Erik le Rouge.


Dans l'épisode 104, les X-Men doivent faire face à Magneto qui a été libéré par Erik le Rouge et ramené à l'âge adulte (sa régression au stade de bébé se déroule dans Essential Defenders 2). Puis dans l'épisode 105, ils se heurtent à Firelord (l'un des hérauts de Galactus) également recruté par Erik le Rouge. Après un épisode bouche-trou (numéro 106), ils se retrouvent en plein coeur d'une guerre civile spatiale impliquant la race des Shi'ar et la fin de l'univers.


À peine de retour à la maison sur terre, le gouvernement canadien tente de récupérer Wolverine en envoyant son superhéros Weapon Alpha (James Hudson). Ce tome s'achève sur un dernier épisode bouche-trou dans lequel les X-Men sont attaqués dans leur école par Warhawk qui les a enfermés dans la Danger Room.


Comme dans le tome précédent, la première impression est que les histoires débordent de concepts, d'aventures, de rebondissements et de premières fois. Rien que le numéro 107 introduit le cristal de M'kraan, les Shi'ar, les Starjammers (dont le père de Scott Summers), les membres de la Garde Impérial. Le lecteur le plus attentif verra aussi apparaître les terribles intrigues secondaires chères à Chris Claremont et développées par fois sur plusieurs années. Dans l'épisode 104, le lecteur déchiffre ainsi une mention relative à un Mutant X qui ne verra sa résolution que bien plus tard. Il faudra également attendre plusieurs épisodes avant de savoir qui a envoyé Warhawk. Et les personnages adoptent déjà des modes d'exposition de leurs pensées très théâtraux, voire carrément empruntés à l'opéra.


7 épisodes sont dessinés par Dave Cockrum (101 à 107). Il vaut mieux laisser de coté l'épisode bouche-trou 106 (dessins complétés par Bob Brown) et s'intéresser aux 6 autres. Le rythme de parution mensuel fait peser des délais difficiles à tenir par Cockrum, mais l'ensemble des planches tient encore bien la route. Dans les défauts, on note des décors pas toujours présents en quantité suffisante et quelques visages vraiment affreux. Dans les passages réussis, on apprécie les efforts faits sur le réalisme des décors techniques et l'inventivité et la diversité des aspects des personnages (en particulier dans le dernier épisode qu'il dessine avec la Garde Impériale et les Starjammers).


Je passerai également sous silence la prestation de Tony DeZuniga dans l'épisode 110 pour insister sur l'arrivée de John Byrne et son travail dans les épisodes 108 & 109. Je suis un très grand fan de cette période Byrne. Il est évident qu'il bénéficie des concepts graphiques Dave Cockrum, tout comme il est évident qu'il fait passer cette série dans une époque plus moderne. Pour commencer il ose des angles de vue plus variés et plus travaillés que son prédécesseur. Il a un style graphique un peu plus rond que celui de Cockrum et il sait insuffler une vitalité et une énergie hors du commun. Enfin, lors des séquences calmes, les visages des personnages sont beaucoup plus avenants. Mais il ne faut pas sous-estimer l'apport déterminant de Terry Austin. Cet encreur a une obsession de la précision et de la méticulosité qui transforme chaque dessin en une illustration pleinement achevée. En outre, quand on compare Byrne encré par Austin et Byrne encré par lui-même, on s'aperçoit que Terry Austin ne se contente pas de repasser les traits, il rajoute une multitude de détails qui donnent une cohérence exceptionnelle aux illustrations (que ce soit les éléments technologiques et futuristes, ou même les décors d'appartement).


Ce tome constitue, comme le premier, une synthèse de tout ce qui a fait des Uncanny X-Men la série locomotive de l'univers Marvel pendant 10 ans, et qui reste encore maintenant une référence indépassable pour les scénaristes des mutants (sauf peut-être les X-Men de Grant Morrison).

Presence
10
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le 18 avr. 2020

Critique lue 108 fois

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