Mauvais genre
7.7
Mauvais genre

Roman graphique de Chloé Cruchaudet (2013)

Était-il possible de faire un mauvais livre à partir d'une aussi bonne histoire que celle qui est à la base du livre de Chloé Cruchaudet ? La question vaut la peine d'être posée, tant sont fortes les émotions, l'enthousiasme même que l'on ressent à la lecture de ce "Mauvais Genre" : l'histoire de ce double déserteur, abandonnant le service de la patrie pour survivre, avant d'abandonner son genre (masculin) pour mieux jouir de la vie, est forte, très forte, à la fois tragiquement humaine et superbement exemplaire. Bien entendu, au sein du débat français sur le genre, justement, il hérissera ceux qui aiment que les individus restent à leur place, et qui, comme les juges de la BD, feignent d'ignorer l'appel enivrant de la chair. Les autres accepteront la griserie de cette liberté nouvelle offerte par la transgression... même si "Mauvais genre" aurait sans doute gagné encore de la force à être plus sexuellement explicite, à sortir de la bienséance de la BD acceptable pour le grand public. Le très beau dessin de Cruchaudet, la mise en page originale, l'utilisation pertinente du noir et blanc (... et rouge) font de "Mauvais genre" une vraie réussite esthétique, même si cette belle forme passe au second plan par rapport à la puissance et l'originalité du récit. [Critique écrite en 2013]

EricDebarnot
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleures BD de 2013

Créée

le 15 juil. 2014

Critique lue 277 fois

3 j'aime

Eric BBYoda

Écrit par

Critique lue 277 fois

3

D'autres avis sur Mauvais genre

Mauvais genre
Nomenale
8

Identités

[SPOILER ALERT] Je m’appelle Paul. Je fuis cette putain de guerre qui aurait déjà dû finir. Je fuis ces putains de tranchées qui vont achever de me rendre fou, comme les autres. Je le sais. Si je...

le 15 mars 2014

25 j'aime

5

Mauvais genre
Velvetman
9

Mauvais genre

Mauvais genre n’a pas un mauvais fond. Au contraire, c’est une histoire presque hors du commun qui entrelace des sentiments universels. Une passion libertaire dévastatrice, une quête d’identité...

le 11 nov. 2014

24 j'aime

2

Mauvais genre
matvano
8

Du rouge à lèvres pour échapper aux tranchées

Il a fallu près d’un siècle pour y arriver mais aujourd’hui, la tendance est indéniable: les femmes auteures de BD occupent enfin une place importante dans les rayons des librairies! La dessinatrice...

le 23 oct. 2013

21 j'aime

Du même critique

Les Misérables
EricDebarnot
7

Lâcheté et mensonges

Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...

le 29 nov. 2019

204 j'aime

150

1917
EricDebarnot
5

Le travelling de Kapo (slight return), et autres considérations...

Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...

le 15 janv. 2020

190 j'aime

104

Je veux juste en finir
EricDebarnot
9

Scènes de la Vie Familiale

Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...

le 15 sept. 2020

184 j'aime

25