Memento Mori, souviens toi que tu meurs ...

Le Memento Mori, c'est une pensée philosophique et littéraire ayant pour but de faire se souvenir à l'homme qu'il est mortel. En gros, pour faire simple, c'est l'inverse du Carpe Diem : "vis ce jour comme le dernier". Style de vie du Memento Mori? Vivre sa vie en fonction de sa mort. La déprime totale, en fait. Quoi de mieux pour représenter le personnage? Pas grand chose. Pour une fois, le titre colle à la perfection au propos du titre.

Alors, tu comprends que le mec, il est pas bien dans sa tête, et que le récit, il va encore évoluer dans une autre direction. Et quelle putain de direction ! Ca y est, on y est : le Punisher ne punit plus pour se venger imaginairement, il punit parce que c'est devenu son devoir, sa tâche. Il doit le faire, il doit mener cette croisade contre le crime. Une croisade qui n'a RIEN à voir avec celle de Batman. Un exemple pris au complet hasard. Me connaissant, vous vous en doutez sûrement.

Et cette nouvelle manière de voir le Punisher, c'est la meilleure que le personnage aurait pû adopter. Parce que sans déconner, quoi de vieux qu'un bon vieux Castle pour péter la gueule à une forteresse abritant une centaine de malfrats armés jusqu'aux dents? Il s'en prend pas directement à la forteresse, hein, c'est aux mecs qu'il en après...

En gros, c'est putain de ment bien écrit, et c'est foutrement bien imaginé. Depuis le départ de Garth Ennis, j'ai rarement vu ça. A part chez Aaron. Le reste n'était guère intéressant, une flopée d'histoires sans lien entre elles, voir même sans queue ni tête. Pas le pied, quoi, surtout pour le marsupilami. Quoi, t'as pas lu son combat contre le Punisher? Il claquait sa mère.

La manière de gérer le récit est parfaite, de même pour les dialogues, très convenables. Mieux que ceux du Marsupilami. Le rythme des cases est lui même parfaitement géré, un truc de malade. Haletant. Rien d'autre à ajouter. Quoi que ... L'aspect FPS avec la vue à la première personne est également très bien vu. La première fois que je vois ça dans un comics. Le pire, c'est que ça ferait un meilleur jeu que les derniers "Call of" ... En plus, les références cinématographiques sont là, alors bon, que demander de plus?

Des dessins convenables? Bien vu. Convenables, ils le sont. Largement. Pour ce qui est visages, le niveau manque clairement. Mais d'un autre côté, ils montrent les combats et l'action d'une manière tellement précise et efficace que je n'en imaginais pas d'autres. De plus, l'élément dans lequel Frank évolue est extrêmement dépaysant, tant s'est inhabituel de le voir vivre en de pareils lieux. Et puis merde, la fin en bouche un coin.

Deux personnages s'intègrent d'ailleurs parfaitement au personnage : le grand méchant de l'histoire, très convaincant, et la femme flic, qui amène un soupçon de finesse au truc. Ou pas. Mais c'est ça qui est bon, en même temps. On n'écoute pas Métallica pour entendre du Polnareff. Voilà, j'ai tout dit.