Mes quatre saisons
6.1
Mes quatre saisons

BD franco-belge de Nicolas Bidet (Nicoby) (2020)

J’ai toujours eu de la sympathie pour les ouvrages de Nicoby. Cependant, j’ai souvent trouvé qu’il leur manquait un petit quelque chose, un approfondissement, une touche supplémentaire pour leur faire passer un cap. La faute peut-être à une production frénétique ? Ce premier volume autobiographique est publié chez Dupuis dans la collection Aire Libre.


Nicoby nous a habitué depuis longtemps à des ouvrages autobiographiques. Je l’ai découvert avec « Nu » notamment. À l’époque, Nicoby gribouille chez 6 pieds sous terre des petits bouquins. Mais le succès aidant, les gros éditeurs lui ouvrent de nouvelles possibilités. Je me rappelle avoir été gêné par la réédition chez Dargaud du sympathique (mais moyen) « Une vie de Papa ! » redessiné et remis en couleurs (avec changement de nom au passage)… Étrange projet. Voilà que « Mes quatre saisons » est un ouvrage volumineux et lourd rempli d’anecdotes autobiographiques.


Si le tout est découpé en quatre saisons, ce découpage est assez artificiel. Tout au plus les histoires sont chronologiques. Si la plupart des anecdotes parlent du rapport de Nicoby à la BD, ce n’est pas toujours le cas. Il manque vraiment une cohérence au bouquin. On ne sait pas trop où veut aller Nicoby. Si encore nous n’avions jamais eu de BD autobiographiques de sa part… Mais même dans ses BD’s documentaires, il se met abondamment en scène. Ainsi, en le voyant fan devant des planches ou un auteur, on ne peut s’empêcher de penser à « Dans l’atelier de Fournier » ou « La révolution Pilote ».


Le contenu est très inégal. L’amateur de bande dessinée prendra évidemment plaisir à voir apparaître tant d’auteurs dans les planches de Nicoby, qu’ils soient de jeunes auteurs ou des légendes. Mais certaines histoires tombent à plat, comme celle où on nous raconte les différences entre les modèles Citroën ou l’exposition de dessins de nus. Disparate, l’ouvrage manque clairement d’unité. Même la fin, consacré à la maladie de sa mère et par essence même touchante, manque de lien avec le reste.
Ce côté inégal se retrouve dans le dessin qui varie selon les histoires. Bien sûr, on reconnaît le trait de l’auteur, très relâché, mais on a l’impression d’un patchwork d’histoires glanées ici et là. Je n’ai pas trouvé d’information en ce sens, mais j’ai plus eu l’impression d’un recueil d’histoires parues ailleurs que de planches dessinées spécifiquement pour un bouquin.


Finalement, cette autobiographie est à l’image de la carrière actuelle de Nicoby : un auteur qui se définit beaucoup dans son rapport aux autres dessinateurs. Passion pour les originaux, idolâtre des grands anciens… Après plusieurs livres sur le sujet, il finit par s’épuiser un peu. Encore une fois, on sourit, c’est sympathique, mais on aimerait que ça aille plus loin.

belzaran
5
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le 8 déc. 2020

Critique lue 60 fois

belzaran

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