Kenshiro dans le monde de la finance japonaise, tout un programme!

On y suit les aventures d'une sorte de super créancier du Hokuto qui cherche à redresser une banque japonaise et à combattre la corruption dans le pays. Ici, Tetsuo Hara se rapproche plus du seinen que du shonen, une tentative louable, ça veut se prendre au serieux mais très vite on tombe dans les caricatures et ça devient un bon gros délire. On y découvre surtout le chainon manquant entre Hokuto no Ken et Fist of the Blue Sky.

Dans Fist of the Blue Sky, Ken y est un mix entre Kenshiro et Nakabo. Kenshiro est l'archetype du heros silencieux, stoique, triste. A l'opposé, Nakabo Rintaro est un vrai connard. Bien qu'il garde sa stature de heros badass, il passe son temps à faire des crasses aux autres, il est nonchalant, il fait passer les yakuzas pour des débiles, il fume un bon gros cigard qui tache avec un briquet lance-flamme... On se retrouve regulièrement avec des situations caricaturales et hilarantes, et ça en fait le personnage le plus attachant qu'ait jamais crée Tetsuo Hara.

Le dessin est pratiquement parfait. Tetsuo Hara avait déjà affiné son trait en 1998, par rapport à Hokuto no Ken et Hana no Keiji, et c'est un véritable plaisir à regarder. Les détails sont d'une richesse et d"une précision ahurissante. Comme d'habitude, les héros et les grands méchants sont gaulés comme des dieux grecs, alors que les autres ont des tronches pas possibles. A force on reconnait les artifices, et on devine facilement qui a une place importante dans le recit. Pour une fois, on ne se retrouve pas avec des proportions surréalistes, pas de géants de 6m de haut, mais qu'est-ce qu'il s'est fait plaisir sur les caricatures...

Le scénario est le point faible de ce manga. Hara et Buronson ont toujours rafistolé leurs histoire, quitte à créer des incohérences chronologiques au sein du même manga. On va dire que ça a son charme. Là on se retrouve par moments avec des concepts politico-financiers plutot bizarres, et on vient à douter sans cesse. Soit c'est trop complexe pour moi vu que je n'ai pas de notions en economie et/ou politique japonaise, soit c'est juste un ramassis de connerie que Hara tente tant bien que mal de faire tenir debout. Mais dans l'ensemble, on arrive à suivre et à s'accrocher grâce aux frasques de Nakabo.

Aussi, on vient à regretter le fait que le manga soit trop court, 2 volumes seulement. Les deux-tiers du recit se développent sur un bon rythme, mais le dernier tiers parait rushé, baclé, on sent que Hara voulait vite en finir. C'est dommage car l'histoire aurait mérité d'être étendu sur 4 ou 5 volumes, et on vient à regretter qu'il n'ait pas exploité d'avantage le personnage de Nakabo.

Bref, l'histoire est loin d'être un chef d'oeuvre, c'est bien trop court, mais bon sang quel pied! Le dessin est magnifique, les personnages attachants, une excellente surprise pour peu que vous soyez fan du style de Tetsuo Hara.
DrKubiac
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le 14 févr. 2015

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DrKubiac

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