En BD, il est possible de définir 2 types de "roman graphique" :
- ceux qui ne sont finalement que des BD plus longues que l'ordinaire et qui s'expriment en 1 tome ;
- ceux qui laissent une part important à l'écriture, aux dialogues ou à d'autres procédés narratifs.


Ici il s'agit clairement du 2nd genre.
Une autre particularité des "romans graphiques" est le parti pris de dessins originaux avec des techniques spécifiques. En la circonstance la BD s'appuie sur des ébauches plus ou moins finalisées, plus ou moins colorisées, plus ou moins grosses.
De fait il n'y a guère plus de 5 ou 6 cases par page, un bon nombre étant monocase.


A l'arrivée, du fait de cette forme, la lecture est exigeante.
Difficile de se laisser happer par des sollicitations extérieures. Finalement comme un "vrai" roman.
Mais ce n'est pas tout : s'il y a bien un fil global et une histoire qui déroule, la fluidité de l'ensemble repose sur la capacité du lecteur à s'immerger dans l'ambiance.
Pour ma part, la belle laideur des graphismes m'a expulsé de l'oeuvre.


En somme, il pourrait bien s'agir d'une bande dessinée majeure par :
- son approche graphique,
- les thèmes évoqués (regard de l'autre qui définit "monstruosité" ou 'humanité", shoah, éducation parentale etc.).
Mais finalement sa difformité m'a déplu au point de ne pouvoir accéder à un seuil émotionnel positif.


Bon courage aux futurs lecteurs en espérant qu'ils pourront accéder à la richesse et l'ambition de cette oeuvre.


PS : la 4ème de couv' cite Art Spiegelman "Emil Ferris est une des plus grandes artistes de bande dessinée de notre temps".
Pour ma part, Art (Maus) et Emil = même combat. On peut être "important" et incompris / mal aimé ;-)

Raider55
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleures BD de 2018 et Meilleur album du Prix Eisner

Créée

le 14 mars 2021

Critique lue 282 fois

Raider55

Écrit par

Critique lue 282 fois

D'autres avis sur Moi, ce que j'aime, c'est les monstres, tome 1

Moi, ce que j'aime, c'est les monstres, tome 1
SanFelice
10

Sans les monstres, la vie serait bien fadasse

Chicago, 1968. La jeune Karen Reyes, 10 ans, s’imagine en loup-garou. D’ailleurs, autour d’elle, elle ne voit quasiment que des monstres. Sa meilleure amie est un vampire, et son frère bien-aimé est...

le 9 sept. 2019

27 j'aime

10

Du même critique

L'Élégance du hérisson
Raider55
5

1 chapitre sur 2

Ils sont des livres dont on se souvient toute sa vie. Mais avec un sentiment de satisfaction modéré, tiède. Celui-ci en fait partie. Et pourtant il était précédé d'une belle réputation - due à de...

le 7 juil. 2021

10 j'aime

9

L'Âge d'or, tome 2
Raider55
8

Si beau et si frustrant à la fois

Ce tome de l'âge d'or est le 2nd de l'histoire et clôture donc magistralement cette quête de pouvoir médiévale. Son graphisme si particulier en est toujours la particularité. Au risque évidemment de...

le 5 déc. 2020

9 j'aime

Tao te king, un voyage illustré
Raider55
10

"Les paroles éloquentes ne sont pas vraies"

Je n'ai que trois choses à enseigner : la simplicité, la patience, la compassion. Je ne m'attendais pas à retrouver une sagesse aussi terrienne dans le Tao te king. Bien sûr, le symbolisme et...

le 3 mai 2021

8 j'aime