Monster
8.3
Monster

Manga de Naoki Urasawa (1994)

Attention, produit hautement addictif

Urasawa, c'est l'auteur qui soupoudre tous ses mangas de substance addictive. C'est radical, on ne peut pas lutter, juste tomber dans son magnifique piège et se manger les 18 volumes de Monster d'une traite.
Je me souviens de ces nuits passées à lire jusque 4h du mat', ou encore ces micro-réveils à 6h un samedi, où habituellement tu regardes l'heure et te rendors immédiatement, mais là exceptionnellement, sautes sur ton manga pour savoir la suite!

Ca parait assez fou, et un peu trop éloigné de la raison pour pouvoir réellement juger quoi que ce soit, et pourtant, ce manga est un chef d'oeuvre. Pas seulement parce que l'on a besoin du tome suivant comme de son rail de coke, mais pour la qualité de l'histoire et du dessin.
Car Naoki Urasawa, c'est également un barge pour écrire des histoires parfaitement ficelées mais sorties de nullepart ; retournements de situation perpetuels, avec personnages secondaires tout aussi charismatiques et attachants que les principaux.

Mais ce qui m'a le plus bluffée, je crois, c'est la justesse des dessins. Vous savez, ces dessins où rien qu'en voyant le personnage, on sait quel sera son caractère principal et l'allure qu'il aura en marchant ou parlant. Au début, j'ai eu du mal à accrocher, certains personnages m'apparaissaient vraiment ... moches. Et finalement, quand on entre dans l'histoire, on réalise que c'est exactement le dessin qu'il leur faut, qui exprime parfaitement la sensation qu'on a lorsqu'on les lit, cette amertume qu'on ressent jusque dans leur visage.
Et puis il y a également la justesse dans le dessin de Johann, ce personnage que l'on n'arrive absolument pas à cerner, lisse, doux, et qui au détour d'une case aura ce sourire carnassier qui m'a petrifiée. Je me souviens avoir poussé un "cri" de surprise, comme ca peut arriver durant un film, et suis restée bloquée pendant 5min sur ce visage qui m'effrayait et m'apparaissait vraiment ... réel.

Un ami me faisait remarquer que le découpage des cases avait un rythme proche de ce qu'on peut retrouver dans un film. J'avoue ne pas avoir prêté attention à ce détail, mais avec le recul, il y a peut-etre bien de ca. Car on plonge dedans comme dans un film ou une série d'action, prêt à sursauter au moindre rebondissement et à l'affût de quand apparaitra de nouveau le méchant.
C'était vraiment là, entier et vrai.
Leks
9
Écrit par

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Créée

le 19 juin 2010

Critique lue 8.1K fois

45 j'aime

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Leks

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