Critique écrite numéro par numéro (même s'il s'agit en fait d'une série de one-shot) (excepté The Just par manque de temps) .
Ma note, pour chaque one-shot :
The Multiversity #1 : 9
The Multiversity : Society of Super-Heroes : Conquerors from the Counter World #1 : 8
The Multiversity : The Just #1 : 9
The Multiversity : Pax Americana #1 : 9
The Multiversity : Thunderworld Adventures #1 : 9
The Multiversity : Guidebook #1 : 9

The Multiversity #1 : Grant Morrison est de retour avec Multiversity, un projet qu'il avait en tête depuis plusieurs années sur le multiverse et qui sera publié sous forme de one-shots, chacun explorant une terre parallèle. Bref, ce premier numéro est donc une introduction avant tous ces one-shots, et nous présente donc une menace qui pèse sur le multiverse. Cette intro est donc une véritable réussite ; Morrison a plein d'idées, et ça fait plaisir à lire, surtout que c'est compréhensible : ce numéro ne sert que d'intro, mais on sent vraiment toute l'ampleur de cette menace (qui parle en langage SMS d'ailleurs...) , et cette réunion des différents univers est très très cool, avec notamment le Superman de la Terre-23, Captain Carrot, et Thunderer, et bien d'autres qui se retrouvent dans un vaisseau pour voyager entre les mondes. Pleins d'infos à lire dans ce numéro, et c'est passionnant, on en apprend plein sur le multiverse, l'idée que les héros peuvent lire les aventures des héros des autres terres en comics, la musique qui permet de passer d'un univers à l'autre, tous ces délires hérités du Silver Age(et notamment de Flash des Deux Mondes) sont vraiment sympas à retrouver dans un comic moderne ; il y a en fait une telle ampleur qu'on a l'impression de lire un event plus qu'autre chose. Rien d'autres à dire sur le numéro, mis à part que Morrison est en forme. Aux dessins, on retrouve un Ivan Reis appliqué, qui fait le boulot, et qui se débrouille très bien pour représenter les grandes scènes avec pleins de personnages. Bref, on a de quoi lire avec ce numéro, et c'est très chouette. Et grosse mention spéciale à la Terre 8 qui est en fait une copie de l'univers Marvel. En tout cas, on a déjà hâte de voir le prochain numéro, surtout qu'il met en avant une Justice League mené par Dr Fate, et ça s'annonce très cool. En tout cas, The Multiversity commence très bien.

The Multiversity : Society of Super-Heroes : Conquerors from the Counter World #1 : Nouveau numéro de Multiversity, et donc nouvelle Terre que nous allons découvrir au travers de cet épisode : cette fois-ci, Grant Morrison accompagné de Chris Sprouse nous présente la Terre-20, une Terre dont l'univers fait entièrement référence au Golden Age, avec comme équipe de héros, la Society of Super-Heroes (dit SOS) , dirigé par l'excellent Doc Fate, avec Atom, les Lady Blackhawks, Abin Sur qui est en fait le Demon version Green Lantern, et Immortal Man. Et cette équipe va devoir faire face à une menace de taille, puisqu'il s'agit de Vandal Savage qui se ramène d'une Terre parallèle. Voilà en gros le pitch de ce second épisode de Multiversity ; et c'est très plaisant à lire, bien que l'ensemble n'ait pas grand chose à voir avec l'épisode précédent (mais on s'en doute, c'est une série de one-shot que nous lisons) . La lecture est donc très efficace, et accessible, pour du Morrison ; l'auteur n'essaie pas trop de nous perdre dans ces concepts décalés et parfois très perchés ; ici, ça reste divertissant à lire, surtout que les personnages sont intéressants à suivre, et les dynamiques qu'il y a entre eux sont bien écrites. Et évidemment, ce qui est toujours très cool, c'est bien entendu toute l'ampleur que prend le récit ; on parle tout de même d'affrontement entre 2 terres, de multiverse, tout ça... Aux dessins, Chris Sprouse s'en sort très bien, et rend bien crédible les délires du golden age dans un comic moderne, avec notamment des petits effets visuels très sympas. Il se débrouille aussi très bien pour les scènes d'actions, assez dynamiques et lisibles en même temps, cela en fait quelque chose d'assez agréable à lire. De plus, il est également très bien colorisé par Dave McCaig. Bref, encore un très bon numéro de Multiversity, qui jusque-là tient toutes ses promesses ; hâte de lire le prochain one-shot !

The Multiversity : Pax Americana : Quasiment une semaine et demie après l'avoir lu, Pax Americana reste à mon sens, un des singles les plus étonnant que j'ai pu lire cette année : il faut dire que jusque-là, Multiversity est un sans-faute, et Morrison nous a montré dans chaque numéros qu'il rendait hommage à une période de l'histoire du comic-book : les comics pulp, avec Society of Super-Heroes, The Just était pour moi un genre de Kingdom Come (dans le fait que les héritiers de super-héros ont perdu ce qui faisait la noblesse de leur parent) , même si je sais que ce n'est peut-être pas la comparaison la plus approprié ; enfin, Pax Americana était vendu comme le Watchmen de Morrison ; l'auteur rend donc plus hommage aux années 80, avec l'idée de déconstruire le super-héros, et un hommage à l’œuvre de Moore de ces années-là, sans aucun doute. Pax Americana se déroule sur Earth 4, la Terre des héros Charlton qui ont inspiré les personnages de Watchmen : on retrouve donc Blue Beetle, Peacemaker, Question, Nightshade, et Captain Atom (qui sont les inspirations respectives du Hibou, du comédien, de Rorshach, de Sil Specter, et du Dr. Manhattan) , dans un monde très proche de celui de Watchmen. Je ne peux absolument dévoiler aucun élément de l'histoire, parce que pour le coup, il y a un vrai plaisir à découvrir tous les éléments que met en place Morrison pour ce one-shot. Ce qu'il faut savoir, c'est que le numéro touche à pas mal de thèmes, dont pas mal en commun avec Watchmen pour le coup ; mais il y a sans doute plusieurs niveaux de lectures, dont un au travers duquel, je pense, Morrison évoque la façon d'utiliser le temps en BD de manière générale ; cela se voit énormément avec le fait que le numéro puisse se lire un peu dans tous les sens, puisque le one-shot pourrait en réalité se résumer à une suite d'événements, plus ou moins dépendants, et les lire dans un ordre différent ne changerait à mon avis rien à la compréhension de l'histoire. C'est donc un épisode très poussé scénaristiquement, mais également visuellement : et encore une fois, la partie graphique peut faire penser aux trucs de Moore (et d'autres auteurs, dont Morrison certainement) des années 80, l'époque à laquelle chaque case correspondait parfaitement au texte qui allait avec, et où tout était vraiment millimétrés. En tout cas, Quietely et Morrison se sont éclatés à trouver des choses qui sont narrativement hyper inventives et bien pensés, que ce soit en terme de découpage, ce jeu de zoom et de dézoom, de champ/contrechamp, mais aussi les certains décors qui apparaissent dans leur totalité en plusieurs cases découpés de façon à voir bouger les personnages dans la totalité du décor (oui, c'est dit bizarrement, mais regardez la preview, vous comprendrez) , qui sont un peu du même tonneau que ce qu'on a pu voir des mêmes auteurs dans We3 , lorsqu'il s'agissait de montrer la façon qu'avait les animaux de voir le temps. Bref, un épisode excellent, avec de nombreuses choses très intéressantes de toutes parts, mais qui reste pas mal cryptique pour qui s'attendrait à une lecture classique, mais l'épisode vaut quand même le coup d'oeil, ne serait-ce pour qui que ce soit qui aime quand Morrison fait ses trucs un peu expérimentaux.

The Multiversity : Thunderworld Adventures : Comme à son habitude dans cette mini-série, Grant Morrison fait un boulot transcendant, et nous raconte un one-shot, qui, pris pour lui-même est super intéressant, mais arrive aussi à faire partie d'un tout (c'est à dire, Multiversity) . Cet épisode, est donc centré sur le personnage de Shazam, anciennement appelé Captain Marvel, et toute sa Marvel Family. Ces derniers doivent affronter la menace du Dr. Sivana, qui a décidé de perturber toute la ligne temporelle en insérant un huitième jour dans la semaine, le Sivanaday. Cet épisode pourrait en fait être vu comme l'antithèse de l'épisode précédent (Pax Americana) , et troque une intrigue complexe et peu linéaire contre quelque chose de simple, et qui se veut clairement comme un hommage au Golden Age, un temps où les super-héros affrontaient des menaces un peu plus folles, sans que cela paraisse complètement improbable pour autant. En tout cas il y a la véritable âme d'un comic tout public dans ce numéro ! Morrison en profite aussi pour nous montrer comment écrire une très bonne histoire de Shazam. C'est d'ailleurs l'impression que l'on a à chaque one-shot : Morrison nous montre comment écrire tout type d'histoires de comic de super-héros : comment écrire un event dans le #1, comment écrire un truc pulp dans l'épisode sur la Society of Superheroes, comment écrire les héros de la nouvelle génération dans The Just, et comment écrire façon comics expérimentaux dans Pax Americana... Et ici, comment écrire le Golden Age... Difficile de revenir sur l'histoire, mais bien qu'assez simple, elle est très agréable à lire et aussi très bien dessinée par l'excellent Cameron Stewart, qui fait un boulot excellent niveau dessin, attitudes et expressions, tout comme le design de certains personnages qui semble vraiment venir de comics d'un autre temps. La colorisation de Nathan Fairbarn est peut-être un peu trop flashi par moment, mais il faut dire que cela fonctionne étant donné le côté comics des 50's, et surtout par rapport à l'aspect « aventure haute en couleur » . Bref, The Multiversity est toujours une belle réussite, et on remerciera Morrison de faire des trucs dans l'ensemble accessible (excepté Pax Americana, très différent du reste) . En tout cas, il ne reste maintenant que 4 numéros pour The Multiversity, et on a hâte de les découvrir.

The Multiversity : Guidebook #1 : The Multiversity revient avec un excellent numéro Guidebook, qui en plus se paie le luxe de faire un nombre de pages conséquent (un peu plus de 70, je crois) , et c'est encore une fois une franche réussite de la parte de Morrison : le monsieur se permet d'utiliser un numéro pour nous faire un cours d'histoire du multivers de la continuité DC, et c'est de ce fait hyper plaisant pour celui qui comme moi, n'y connais pas énormément de trucs dans ce domaine.

Le numéro fait aussi avancer l'histoire, tout en continuant de visiter différentes Terres parallèles. Entre la Terre avec le Batman cartoon, la Terre des créations de Kirby (avec Kamandi, OMAC, et les New Gods) , il y a bien de quoi faire. Mais le numéro ne s'arrête pas qu'à ça : il y a aussi une chiée de pages encyclopédiques consacrées aux 52 Terres de l'actuel multivers, et ça, si comme moi vous aimez ce genre de petites fiches avec les caractéristiques des différentes Terres, ce numéro est fait pour vous, surtout que cette fameuse partie Guidebook s'intègre parfaitement dans le récit (tout comme les sauts d'une Terre à l'autre, qui se font de la même manière) .

C'est donc l'occasion de voir pleins d'artistes invités pour dessiner les équivalents de la JL sur les différentes Terres. Les pages de comics classiques qui font avancer l'histoire ne sont quant à elle pas en reste, visuellement, vu que les 2-3 auteurs qui gèrent le truc (et dont je ne me souviens plus) font un bon boulot également.

Bref, un numéro complètement différent, encore une fois, mais tellement bien trouvé.
floflow
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs comics de super-héros, Les meilleurs comics, Lu en 2014 (version BD), Les meilleures BD de 2014 et BD lues en 2015

Créée

le 21 oct. 2014

Modifiée

le 21 oct. 2014

Critique lue 977 fois

5 j'aime

1 commentaire

floflow

Écrit par

Critique lue 977 fois

5
1

D'autres avis sur Multiversity

Multiversity
Jonathan_TJo
6

Attention à la migraine

Multiversity répond à ses promesses et à sa fonction première : celle de "cartographier" le fameux multivers de la continuité Detectives Comics depuis les dernières Crises. En cela il est indéniable...

le 21 nov. 2018

5 j'aime

Multiversity
floflow
9

Critique de Multiversity par floflow

Critique écrite numéro par numéro (même s'il s'agit en fait d'une série de one-shot) (excepté The Just par manque de temps) . Ma note, pour chaque one-shot : The Multiversity #1 : 9 The Multiversity...

le 21 oct. 2014

5 j'aime

1

Multiversity
Romain_Bouvet
8

Vibrant hommage

Grant Morrison aime les défis ! Certains diront qu’il en fait toujours trop, je préfère dire qu’il est perfectionniste. Avec Multiversity, le scénariste écossais nous propose un de ses projets...

le 3 sept. 2021

Du même critique

JoJo's Bizarre Adventure
floflow
8

Critique de JoJo's Bizarre Adventure par floflow

Ça y'est, j'ai vu la première saison de l'anime de Jojo...Et putain, qu'est ce que c'était bien! Et en plus ça m'a permit de connaître les événements des deux premières sagas que je n'avais pas...

le 7 août 2013

12 j'aime

Eaux sauvages
floflow
10

"merde,j'ai les poils de nez qui brûle!" "tant que c'est pas les poils du cul!"

"mais qu'est ce que c'est que le karma?" "voyez doc,le mot en hindous veut probablement dire une chose,mais parmi les hippies américains et les auto-stoppeurs de toutes sortes,cela veut dire.....et...

le 3 sept. 2011

8 j'aime