Nausicaä de la vallée du vent, tome 1 par Kameyoko

Aborder Nausicaä de la Vallée du Vent est assez délicat tant son mangaka est une légende vivante. En plus, même si le film a été réalisé après, on le connait plus que le manga. Or celui-ci trône aux cotés des Mononoke ou Totoro parmi le meilleur des Miyazaki. Inutile de dire que l'attente est énorme, en tout cas pour moi.

Autant le dire de suite, on ne pas peut nier la paternité de Miyazaki. Que se soit au niveau du dessin, du scénario, de son héroïne ou des thèmes abordés on reconnait la patte inimitable d'Hayao Miyazaki.

Ce manga est un vrai bijou! Tout est réuni : dessin, personnage principal exceptionnel, personnages secondaires intéressants, univers riche et réaliste, thèmes écologiques, action et évènements en tout genre.

Ce qui caractérise ce manga c'est bien son personnage : la princesse Nausicaä. Comme à son habitude Miyazaki a choisi une jeune adolescente comme héroïne. Cette dernière a un rapport à la nature très particulier.

Elle a une profonde empathie pour toutes les formes de vie. A une époque où les insectes sont méprisés et représentent une menace certaine pour l'humanité, elle, elle continue de militer pour leur sauvegarde. Elle accorde autant d'importance à la vie animale et végétale qu'humaine.

Elle est capable d'être très proche de ces énormes insectes. Elle a ainsi développer une certaine faculté de communication avec, notamment, les Ômus.

C'est un personnage avec une incroyable force de caractère mais pourtant très fragile. Elle est très douce, fait preuve d'une grande dévotion et d'un grand amour pour les autres mais elle peut entrer dans une rage folle. C'est cette dualité qui rend ce personnage si attachant.

Même s'il ne s'agit que d'un tome d'introduction, Miyazaki arrive en un volume, à la rendre terriblement attachante. Pour moi, il s'agit incontestablement d'un des personnages féminins les plus forts que j'ai pu lire et voir.

Les personnages secondaires ne sont pas en reste non plus. Même si le mangaka n'a pas eu le temps de les développer certains d'entre eux se révèlent déjà intéressants et énigmatiques comme Yupa, Asbel et la fille de l'empereur Tolmèque.

Le scénario se montre à la hauteur des personnages. Dans un monde post-apocalyptique, Miyazaki a réussi, notamment en intégrant un discours écologiste très fort, à réaliser une fresque au scénario complexe et fouillé.

Il s'agit du premier tome d'un série de 7. Par conséquent, nous n'avons eu le droit qu'aux prémices de ce que sera Nausicaä de la vallée du vent par la suite. Mais même à ce stade là, on sent un scénario recherché et cohérent.

Ce manga aborde des thèmes très Miyazakesques (néologisme signifiant cher à Hayao Miyazaki) comme l'écologie, le respect de la nature, la nature de l'homme, la technologie, l'importance de la vie, le coté fragile de chacun...

Ce manga marque le début de la présence de la nature dans l'ensemble de ces œuvres. Ici, le monde industriel a disparu, remplacé par une forêt toxique pour les hommes et où la nature a repris ses droits. La création de cette forêt apparait comme une sanction à des siècles de pollution et d'irrespect de l'environnement. Depuis, l'humanité vit dans une espèce de société post-apocalyptique.

Les insectes comme les Ômus sont, en quelque sorte, les gardiens de cette nature. De fait, ils en deviennent les ennemis des hommes.

Nausicaä a un rapport très particulier avec la nature et plus généralement la vie. Alors que les hommes craignent les insectes, elle, elle les respecte. Elle a aussi une fascination pour la Mer de la Décomposition. Elle est la première a comprendre réellement son rôle.

Au niveau du dessin, là aussi, la patte graphique d'Hayao Miyazaki est très reconnaissable. C'est exactement le même style que pour ses films. Soit on aime soit on aime moins. Son style est très old school que se soit dans le chara-design ou bien dans les techniques employées. Il n'utilise pas les techniques de tramage actuelles, et le style fait très années 80-90. Par exemple il utilise beaucoup les hachures pour représenter l'ombre ou le volume ou encore les angles.

On est donc loin des standards actuels, mais pourtant c'est magnifique. Le coté old school s'accorde parfaitement avec le style Miyazaki et les valeurs présentes dans ce Nausicaä de la Vallée du Vent. Tout semble être fait à la main, avec une minutie magnifique et un style très personnel. J'ai été conquis par ce trait de dessin. Je trouve qu'il a une personnalité propre et que le tout est vraiment superbe.

Pour conclure, il s'agit là d'un classique d'une qualité exceptionnelle. Ce manga se montre à la hauteur de son auteur. Une pure merveille que tout amateur d'Hayao Miyazaki se doit de posséder. Pour ceux qui ne connaissent pas le père fondateur des studios Ghibli, ce manga est exceptionnel de justesse avec des personnages très forts, une histoire prenante et des thèmes abordés profonds.
Encore une fois la magie Miyazaki marche encore. On ne peut que remercier l'éditeur d'avoir sorti ce chef-d'œuvre.

En lisant ce tome 1, j'ai qu'une hâte lire la suite. Je me demande même pourquoi je suis passé coté si longtemps.
Kameyoko
9
Écrit par

Créée

le 13 déc. 2010

Critique lue 1.3K fois

4 j'aime

2 commentaires

Kameyoko

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

4
2

D'autres avis sur Nausicaä de la vallée du vent, tome 1

Nausicaä de la vallée du vent, tome 1
Tezuka
10

Le coeur de M. Hayao Miyazaki.

La lecture de la première œuvre publiée a toujours une saveur particulière, car c'est parfois à cette occasion que l'on peut déceler les prémices d'un génie. Nausicaä de la vallée du vent se...

le 7 mai 2013

48 j'aime

15

Du même critique

De bons présages
Kameyoko
7

Critique de De bons présages par Kameyoko

J'ai pas mal apprécié ce roman réunissant ces deux monstres sacrés de la littérature britannique. Le début est assez difficile puisque le style est quand même assez particulier, il faut un temps...

le 8 déc. 2010

8 j'aime

La Compagnie noire
Kameyoko
8

Critique de La Compagnie noire par Kameyoko

Il y a une chose très importante que je n'ai pas réussi à caser dans le résumé, c'est la narration. En effet, l'histoire de la Compagnie Noire nous est narrée par l'intermédiaire des annales de cette...

le 8 déc. 2010

7 j'aime

Malronce - Autre-Monde, tome 2
Kameyoko
4

Critique de Malronce - Autre-Monde, tome 2 par Kameyoko

Maxime Chattam a un style d'écriture simple, direct et facile à lire. Son style convient parfaitement à un public adolescent. La lecture est facile et rapide. Malronce fait environ 400 pages et vu la...

le 8 déc. 2010

7 j'aime