Amoureux de la BD, étudiant en philosophie et ayant travaillé pas mal de mois dans une grande entreprise, ce petit "Platon La Gaffe" semblait être pour moi. Imaginez : une entreprise où les philosophes sont les employés. L’organigramme qui ouvre l'album est déjà en soi une excellente blague où on s'amusera à voir quel philosophe à quel poste.

Cependant, cette BD a un peu le cul entre deux chaises pour parler franchement. D'une part il est absolument impossible à un ignorant total de lire et de comprendre la BD. De l'autre côté, un connaisseur du monde philosophique risque de trouver l'humour très bas de gamme et les concepts peu intéressants. En effet, les jeux de mots sont souvent au raz des pâquerettes (ex : Nietzsche a le Wagner à vif) qui sonnent comme une très mauvaise imitation de Goscinny. Il faut dire également qu'on regrettera le peu de développement de certains concepts. Déjà, beaucoup de personnages ne sont pas exploités et c'est bien dommage. Confucius en chargé de clientèle par exemple, on ne le voit pas ... Alors qu'à la fin Nietzsche s'énerve à propos d'un contrat difficile à obtenir avec les chinois. Il y avait pourtant matière à creuser, développer quelque chose de plus intéressant, de plus drôle et aussi de plus profond.
Car Platon La Gaffe c'est le stage d'observation de Kevin Platon, un jeune pas très doué. Le tome est décomposé en deux parties qui sont liées : deux planches suivies de deux pages de réflexion sur un concept moderne lié au monde de l'entreprise : l'open space, la pause café, etc ... C'est intéressant sans être incroyable.

Cependant, retirez les explications, la BD en elle-même n'a pas grand chose à offrir (d'où ma note : 5 pour les textes, 3 pour la BD). Vraiment l'humour, comme le scénario, est pas très développé et reste profondément superficiel.
De plus les sujets, bien qu'intéressants restent assez évidents. Du coup je me demande à qui s'adresse réellement cette bande-dessinée. Si on ne connait rien à la philosophie, on ne lira jamais cela, et si on s'y connait, ne serait-ce qu'un peu, on va très vite trouvé cela trop lisse. Résultat : on se fait avoir en l'achetant.
Comme moi
mavhoc
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le 16 sept. 2014

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mavhoc

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