(Critique éditée souvent)


RoboCop : Mort ou vif représente en fait le film RoboCop 3 tel qu'il aurait dû être ; sans édulcoration, ni censure, ni gamin auquel on est censé s'identifier. On retrouve la lutte du policier cyborg contre la corruption d'une grosse société ne reculant devant rien (pas même le meurtre) pour déloger des habitants de leur immeuble. OmniCorp veut détruire leur immeuble, considérant que sa réhabilitation coûte trop cher et n'ayant aucun sentiment vis-à-vis de ses habitants.


Surgit alors RoboCop, policier cyborg qui, bien que majoritairement machine, s'avère à la fois plus humain que le conglomérat économique, mais aussi plus respectueux de la justice élémentaire : la police et l'État doivent être au service du peuple et non l'inverse. RoboCop s'avère plus humain aussi que les "policiers" d'OmniCorp, qui sont brutaux, corrompus car payés pour tuer les récalcitrants et non les criminels.


Ce qui est paradoxal, puisque Murphy n'est pas censé ressentir d'émotions, il arrive à ressentir cependant plus de compassion à faire respecter plus la loi que les flics d'OmniCorp et les technocrates - qui ont au contraire des émotions négatives hyper exacerbées.


Il y a aussi un renvoi à Terminator avec le personnage du cyborg japonais musclé Otomo, qui est froid, calculateur et doué (tandis que RoboCop 3 se contente d'en faire un bête robot-ninja plus caricatural). L'autre antagoniste est une sorte de secrétaire d'OmniCorp, sorte de proto-Sarah Palin jalouse, revendicative et obsédée par le pouvoir. RoboCop est aussi aidé par la conscience désincarnée de sa fiancée, qui ne se matérialise que pour sauver Murphy et posséder des robots pour lutter contre l'adversité (exit le perso du gamin hacker informatique de RoboCop 3).


Attention cependant : Mort ou Vif n'est pas un bête comics anti-policier, il ne dénonce pas que la brutalité de polices privées, mais aussi celle des voyous qui veulent contrôler Détroit. D'ailleurs, l'intégrale finit sur le peuple de Détroit formant une police citoyenne (populaire, juste, équitable), qui s'allie à un RoboCop menacé par les Reavers, pour se débarrasser de ces derniers et enfin prendre leur destin en main.


Mort ou Vif est donc l'exemple du temps où Frank Miller savait défendre des idéaux de justice et de monde meilleur, sans céder à des procédés racoleurs, paresseux, sans queues ni têtes ou hyper haineux (comme il l'a honteusement fait avec Holy Terror ou All Star Batman), malgré une certaine violence graphique.


Bref, ne regardez pas RoboCop 3, regardez plutôt un RoboCop : Mort ou Vif plus franc et plus percutant, même de par sa violence graphique plus réaliste que le film, qui voulait un robot policier "familial" alors que RoboCop a toujours montré la situation alarmante de Détroit, et que la solution au problème, c'est la loi de Murphy (le policier fictif Alex Murphy, pas l'ingénieur aérospatial). Bref, la loi est (ou devrait être) la même pour tous.

darevenin
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le 11 sept. 2017

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