Le roi des pigeons, c'est moi !

Et voilà, je me suis encore fait avoir.
J'ai la facheuse tendance à :
-Aller en librairie
-Flasher sur un graphisme aguicheur
-passer à la caisse
-tenter de lire le livre qui me tombe des mains
-finir le livre avec difficulté
-poser le livre avec les autres Tome 1 tous plus magnifique les uns que les autres, et tous plus creux et chiant les uns que les autres. Celui ci ira juste à coté des carnets de cerise tome 1...

Je devrais le savoir à force ! Je ne dois PAS acheter de "bd de scénariste". Les "bd de scénariste", ce sont ces BD qui ont... un scénariste...
J'ai remarqué que ces BD souffraient bien souvent des mêmes défauts :
Intrigue peu inspiré (pas étonnant vu à quel point les scénaristes BD produisent à la chaîne !), souvent mal écrit (perso inexistant ou pas inspiré, style outrageusement ampoulé...), rythme calamiteux (action haché par des dialogues mal foutu et souvent inutile), idée narratives de merde ("l'oiseau qui vole vers le décors" en première case me donne des envies de meurtres !), intrigue qui pédale dans la semoule, etc etc... Avec un manque d'implication et de talent qui crève les yeux pour ne rien gâcher...
Alors bien sûr, je ne dit pas que toute les "bd à scénariste" sont à mettre dans le même panier, mais presque. Les exceptions qui confirment la règle que j'ai lu sont rare...
Et souvent le scénariste est dans ce cas aussi dessinateur et a fait lui même le storyboard (à tout hasard... Black Sad, Death Note etc...). Savoir dessiner un minimum semble être une qualité indispensable pour réaliser un scénario de BD.
En revanche, les BD fait par des auteurs complets fonctionnent tout de suite nettement mieux d'un point de vue narratif. Et oui, c'est parce qu'en BD, la narration est visuelle, donc voir des mecs écrire des scripts sans rien visualiser donne rarement des résultats très probant...
Un auteur complet lui, sait ce qui marche visuellement, ce qui aura de l'impact sur le lecteur, ce qui est prioritaire. Il peut gérer au mieux le rythme de la narration et modifier le script à la volé quand ça ne fonctionne pas.
Là encore, je ne dit pas que les BD "auteur complet" sont toute formidables, mais quasi toute mes BD préférées font parti de cette catégorie.
En manga, les "BD à scénariste" n'existe d'ailleurs quasiment pas, et c'est tant mieux. Les japonais ont bien compris que ce qui était central à une bande dessiné, c’était la capacité à raconter une histoire, avant la qualité graphique et surtout avant la capacité à sortir le plus de phrase imbitable et inutile possible par page...

Mais revenons à nos moutons... S.A.M souffre de pas mal des tares habituelles des "BD à scénariste".
Marazano est, tout comme Morvan, hyper doué pour choisir ses dessinateurs (des chinois extrêmement doué bien souvent...), mais pour ce qui est de construire une intrigue intéressante, c'est autre chose...
L'histoire se déroule dans un futur à la terminator. On suit une bande d'ado cherchant à survivre dans les égouts.
Le héro est un héro, sa personnalité est héroïque, il peut réparer des trucs et il est roux. Il est accompagné de sa copine, qui est gentille.
Un jour, ils découvrent un robot gentil.

C'est aussi vain que ça... J'en suis ressorti avec un sentiment de vide total, comme trop souvent, le livre m'est tombé des mains et j'ai eu du mal à le finir.
Encore, si la narration fonctionnerait correctement, pourquoi pas, mais ce n'est même pas le cas...
Même dans de simple scène de dialogue, la gestion de l'espace est complètement chaotique. L'auteur ne semble jamais avoir entendu parler de la règle des 180°, entre autre chose...
Et comme d'habitude, on a droit à rythme haché, des dialogues et personnages creux... tout ça pour ça ?
Pour défendre un tout petit peu le scénariste, celui ci a au moins eu le bon goût de ne pas surcharger le style ou de faire des bulles de 20 phrases. Mais c'est surtout pour perdre son temps avec des personnages inutiles et des situations qui auraient pu être résumé en largement moins de page (pour raconter quelque chose d’intéressant à la place par exemple?).
Le scénario n'avance quasiment pas de tout l'album et la "conclusion" donne plus envie de bailler que de lire la suite...
Ça me saoul presque de me rendre compte que mes préjugés sur les "BD à scénaristes" se confirment presque à chaque fois... Le pire c'est que j'avais déjà lu une BD de Marazano, "le rêve du papillon", qui souffrait exactement des mêmes écueils... (elle est rangé à coté des carnets de cerise tome 1)
Inutile de dire que c'est très agaçant de voir un dessin aussi beau être soutenu par un scénario aussi flasque... Quel gâchis putain, quel gâchis...