Scott Pilgrim est il une oeuvre générationnelle ? Je ne sais pas, peut-être est-ce cela, peut être pour l'apprécier faut il avoir grandi avec les jeux vidéos et les mangas...


Pour moi, en tout cas, je ne crois pas.


Au delà des références geek croisées qui semble être l'alpha et l'omega de ce que beaucoup vénèrent ou détestent dans cette œuvre, ce qui m'a véritablement scotché est l'inventivité narrative qu'on trouve dans cette bande dessinée qui malmène la ligne temporelle sans regard pour le lecteur, arrivant où l'auteur veut nous enmener ajoutant un rythme long, cassé ensuite par des séquence de baston hyper punchy.


Le personnage en lui même n'est pas sympathique, et c'est sa grande force. Scott n'est qu'un post ado un peu mou, un peu égocentrique, un peu blasé et qui manque cruellement de force de volonté dans tout ce qu'il fait.


Il fait partie d'un groupe, il y croit, mais pas trop, et son groupe est à son image.
Il sort avec une fille, mais pas trop... parce que tu comprends, la précédente l'a fait tellement souffrir que bon, s'investir...


Et puis Ramona rentre dans sa vie, et là, il y croit trop. Il veut trop y croire, il ne la connait pas vraiment mais voilà, le crush, le fantasme et il se sent pousser des ailes.


Tellement adolescent et pourtant tellement humain, voilà qu'on se prend à l'apprécier un peu ce gros mou du genou, surtout quand arrive la némésis, les ex-maléfiques, cette trouvaille parfaitement loufoque et qui nous enmène dans le saugrenu jouissif quand on découvre que...


Scott Pilgrim est le meilleur combattant des environs !


Ouaaaaat ?
A partir de là, la série prend son envol vers le n'importe quoi, les références croisées et on lâche le quotidien du postado en pré-lose pour rentrer dans cet univers de combat épique/épileptique dont le héros ne se sort pas toujours tout seul et rarement à la force du poing.


Le cadre canadien est aussi particulièrement raffraîchissant, on sort des sempiternels banlieues US ou des collèges nippons pour se retrouver dans les rues enneigées d'ennui de Toronto.


Enfin, un mot pour le dessin, ce dessin faussement facile, qui donne l'impression que "moi aussi je pourrais dessiner comme ça", avec un découpage qui doit beaucoup au manga (parfois trop pour certains) mais qui dynamite la lecture.


Une vraie virtuosité où les clins d'oeil et références croisées qui semblent faire le sel de la lecture pour certains ne sont que la cerise sur le gâteau.


Une petite mention pour le film, qui n'a pas rencontré en France le succès annoncé (4 salles l'ont diffusée en tout et pour tout dans l'exagone) : très chouette adaptation, où le réalisateur et, surtout, le monteur, ont poursuivi le découpage et l'accélération de la narration par plein de trouvaille ultrajouissive. Je dis Banco Caravane.

CapitaineNemo
9
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le 25 juil. 2015

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CapitaineNemo

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