Les opérations de César encadrent l’action fictive. Très belle restitution de la guerre navale contre les Vénètes et des tactiques employées par les Romains dans les cinq premières planches. Et, à la fin, César songe à envahir la Bretagne.

Entre les deux, l’action fictive se déploie, devient plus violente, plus tragique, plus érotique, peut-être du fait que les héros, n’ayant pas à s’intégrer dans la « grande histoire », sont affranchis de toute retenue nécessaire à maintenir leur action dans les limites d’une certaine vraisemblance. Le résultat est assez réussi : violences, trahisons, perfidies, moments dramatiques, angoisses... La vraie aventure est bien là !

Avec ses facilités, tout de même : les capacités de Milon le médecin à fabriquer quand il veut des potions qui ont un effet spectaculaire, et de tradition bien romanesque, sont un peu voyantes. Les insistances des auteurs à ridiculiser le sympathique Cloduar leur fait prolonger plus que de raison sa confusion verbale entre « alène » et « la laine ». Il faut dire que, lorsqu’on constate comment les textoteurs écrivent ( ?) le français » ( ???) aujourd’hui, ils risquent de ne même pas comprendre où est le côté comique... La séquence d’errance à la recherche de Boadicaë, pour de simples raisons de confusion de noms, est un peu longue, et n’apporte pas grand-chose au récit.

La confrontation, inévitable et attendue, entre les soupirants d’Ambre, a lieu planche 22, et, finalement, il n’y a pas de bagarre ; surtout parce que le scénariste a besoin, en fait, qu’ils unissent leurs forces.

L’érotisme, cher à Jean-Yves Mitton, se déploie en prenant bien ses aises : planche 18, les tortures infligées à Ambre, sado-maso s’il en est ; planche 19, le viol (inachevé) d’Ambre nue et attachée par Sligo ; planches 23 à 30, une version bien barbare des « chasses du comte Zaroff » aux trousses d’une Ambre dénudée ; et, planches 35 à 44, splendides représentations de guerriers nus, tous attributs à l’air, dans un combat qui ne manque pas d’intérêt en lui-même.

Bon comme d’habitude, beaucoup (trop) d’hommes soupirent après Boadicaë, même le divin Jules. Et, même si Milon est qualifié de « gentil » par Ambre (ce n’est pas trop dans ses habitudes), nul ne dit quelles vont être ses prochaines et orageuses lubies amoureuses.

Courir après une fille comme ça, faut avoir le moral.
khorsabad
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le 10 déc. 2014

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khorsabad

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