Sweet Relax
5.2
Sweet Relax

Manga de Izumi Tsubaki (2009)

Sweet Relax est un shojo en 9 tomes sur le thème du shiatsu. On suit la petite vie de Chiaki Tôgû, lycéenne en 2nd qui œuvre dans le club de shiatsu de son lycée. Pour elle, le shiatsu c'est toute sa vie, mais un jour sa sœur, une peste, se fait passer pour elle et drague un collégien avant de le laisser tomber plus bas que terre. Le grand-frère du garçon, Yôsuke Moriizumi, le Don Juan du lycée, décide de venger son frère et faisant tomber amoureuse cette Chiaki Tôgû de lui avant de la rejeter violemment.
Malheureusement, il se trompe de cible et va donc draguer et sortir avec la vraie Chiaki Tôgû et non sa soeur. Or, elle est plutôt très douce, calme, gentille et surtout inexpérimentée en histoire d'amour. De fil en aiguille, les deux finissent par tomber amoureux et entame une relation où le shiatsu va jouer une place prédominante. En effet, Yôsuke est doté d'un dos rempli de courbature pour le plus grand plaisir de Chiaki, qui n'aime rien autant que masser quelqu'un.

Si vous avez eu du mal à vous repérer, rassurez vous, c'est normal. En effet, le début de Sweet Relax est particulièrement bordélique. Beaucoup de thèmes et de sujets sont mis en place sans pour autant être réexploités par la suite. La soeur de Chiaki au hasard, qui disparait totalement par la suite. Le petit frère de Yôsuke de la même ne réapparaitra que vers la fin de la série.

Sweet Relax est un shojo qui réussi à unifier les défauts majeurs du shojo et du shonen. En effet, le shiatsu est sur exploité du tome 1 au tome 5. On a le droit à des écoles énormes de riches, des championnats, des concours, etc ... Vraiment le sentiment que le Shiatsu est plus qu'une passion mais un sport, un art, ce qui domine le monde, etc ... On a d'ailleurs le droit à des protagonistes qui utilisent des "techniques secrètes". On se croirait dans Naruto !
De plus, forcément, les capacités de chacun sont totalement exagéré. Mihime par exemple est un jeune homme dont les yeux sont sans pupilles mais doté d'une voix tellement suave qu'il peut faire tomber n'importe qui dans les pommes tellement elle est relaxante. On n'oublie pas Chiaki et son frère qui peuvent voir les courbatures des gens s'incarner sous la forme de petits bonhommes. On a également le droit à Ryo qui utilise la technique "silence" pour se déconnecter de toute gêne extérieure lors d'un massage. Yôsuke lui-même a une sorte de pouvoir, étant tellement beau il illumine et a un charisme qui fait qu'on ne peut rien lui refuser.
Vous aurez compris, on fait dans la démesure. Et encore je n'ai pas mentionné les phases de réveil de Yôsuke où celui-ci, encore à moitié endormi, ne peut s'empêcher de draguer tout ce qui est proche de lui.

Donc on a beaucoup d'exagération à ce niveau là.
Mais pour ce qui est de l'histoire d'amour c'est pas mal non plus. Se prendre par la main c'est déjà méga-super-hyper-giga énorme pour cette petite bande d'amis ! C'est simple, on aura un seul baiser de tout le manga. Et je ne rigole pas, mais il y a tellement eu de sous-entendu dessus (ex : "je suis devenue une femme") que je me suis vraiment demandé si on avait pas eu une ellipse pour dire qu'ils s'étaient envoyé en l'air ...
Donc on a le sentiment de voir un couple qui ne sait pas avancer, qui se prend la tête pour milles et une question toutes plus bêtes les unes que les autres.

Pour le dessin, c'est un grand chelem ! On arrive à alterner des planches quasiment pas remplies, avec que du blanc et quelques bulles (apparemment ça fait plus doux) et d'autres surchargés et à la limite de l'illisible tant on se demande dans quel sens ça se lit.
Heureusement le premier cas se fait de plus en plus rare mais c'est quand même très énervant.
Le dessin a proprement parlé est très stéréotypé, sans surprise et bien trop conventionnel pour un shojo. Le trait est répétitif et il arrive qu'on confonde les personnages au début ou lorsqu'ils se coiffent un peu différemment.

Un autre gros défaut c'est que plus on avance, moins le shiatsu prend de place. Alors certes, c'est vrai qu'au début c'est plutôt l'inverse et on se sent étouffé par les massages mais à la fin c'est franchement l'inverse puisque dans les derniers tomes c'est à peine si on en fait encore mention.
De plus, j'ai l'impression que l'approche est très doxographique et ne permet pas de rentrer dans cet univers petit à petit pour ensuite évoluer, comme n'importe quel manga qui se veut avoir un côté "apprentissage".

Sweet Relax n'a que 9 tomes mais c'est par moment véritablement long à lire.
Si on en retire du plaisir par moments on est forcé de reconnaître que le manga est particulièrement mal traité que ça soit sur le thème du shiatsu ou de l'amour. On en ressort pas franchement grandi.
Un gros regret pour moi.
mavhoc
2
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le 24 déc. 2014

Critique lue 109 fois

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mavhoc

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