I believe in a thing called love

The Darkness faisait partie du fer de lance d'Image Comics, à ses débuts. Juste après Spawn qui proposait déjà un personnage sombre et torturé, mais au bon fond, ici, Jackie Estacado et son entourage sont clairement les bad guys.


Un tueur d'une famille de la mafia italienne à New York se retrouve investi pour ses 21 ans du pouvoir du Darkness. En gros, il devient quasi invulnerable dès qu'il est à l'ecart de la lumière, et invoque des démons pour faire son boulot. Et il se retrouve du coup partagé entre ses obligations humaines, pour sa "famille", et son rôle d'hôte d'une entité métaphysique qui prend part dans la guerre eternelle entre la Lumiere (l'Angelus et la Magdalena) et les ténèbres (Darkness donc, et la confrérie homonyme). Plus des trucs qui se retrouvent entre les deux (genre Witchblade).


La serie se demarque d'abord par son style graphique. Les premiers tomes, dessinés par Marc Silvestri, ont un sacré cachet, les persos ont une bonne gueule, les femmes ont toutes des mensurations irréelles et des postures aussi évocatrices que des armures révélatrices, et les combats sont particulierèment sanglants et violents. Parce que, le Jackie Estacado, quand il tue, il se fait plaisir, et essaie toujours d'amener un peu de varieté dans son travail (c'est important, pour éviter la routine). A noter que même si les premiers chapitres sont écrits par Garth Ennis, il est difficile d'y retrouver son style. Un héros qui ne boit pas d'alcool et qui ne peut pas coucher avec une femme*, ca empêche pas mal de blagues de l'écrivain britannique.


Mais tout comme Spawn, the Darkness révèle ses limites très vite. J'apprécie que les histoires se résolvent en quelques volumes, on évite les trames s'étalant pendant des années, mais cela amplifie aussi l'aspect répétitif du comics. La plupart des story arcs sont ainsi, sur 3-5 chapitres:
- Jackie se morfond, il hait the Darkness, et le repousse
- Une nouvelle menace l'attaque
- Il est obligé d'utiliser the Darkness pour survivre. Et finalement, c'est pas si mal.
- Il remonte à la source de la menace, et tue tout le monde
- Sans menace pour l'occuper, il se morfond et repousse the Darkness
En plus, à force, les femmes aux courbures et tenues indécentes lassent, de meme que les mises a mort (toujours l'occasion d'avoir une jolie double page de massacre). Jackie est quasi invulnerable, alors cela détruit toute tension dans les combats. Cette répétitivité me faisait penser au Punisher, d'ailleurs. Un vague fil rouge menant le personnage principal sur une route ensanglantée.
Cela s'ameliore à partir du volume 2 (chapitres 25-40, me semble). Le style graphique change, et donne une ambiance plus "polar". Les intrigues se recentrent aussi sur la mafia, et sont bien moins surnaturelles. Et surtout, les seules femmes dévétues aperçues sont justifiées dans l'histoire (une décente dans un bar de strip tease). Par la suite, Jackie ira créer sa république bananière, puis montera une équipe de mercenaires pour parcourir le monde. Et j'ai arrêté la, parce que bon, 85 chapitres, ça fait deja pas mal.


Une autre limite du comics vient de l'éditeur lui même. Il y a des flopées de tie-ins, des one shots et séries parallèles à lire, si vous voulez tout suivre des aventures de Jackie Estacado. Et la qualité est assez aléatoire, en tirant surtout vers le mauvais (Artifacts, the four horsemen, Angelus,...). Je n'ai pas pu tout lire, mais de ce que j'ai, je ne retiendrai que First Born. Witchblade peut aussi être lu en parallèle, tant les crossovers sont fréquents.


Au final, The Darkness est donc un comics intéressant à feuilleter. La mythologie n'est jamais très recherchée, et les histoires courtes encouragent de toute facon à le lire par intermittence. Le style graphique, et narratif, varie souvent, et possède quelques éclairs de fulgurance. Ce n'est rarement honteux, et c'est deja pas mal.


*Note: A ce propos, Jackie Estacado s'interdit de coucher avec une femme car au moment où il féconde une femme, le Darkness le tuera pour prendre possession du foetus. Soit. Mais le monsieur s'interdit alors toute action sexuelle, y compris de nombreuses pratiques qui n'ont aucune chance de mener à la fécondation. Alors, oui, le risque 0 n'existe pas, il y aura toujours UNE histoire d'une fécondation miraculeuse, mais bon, le mec pourrait combiner, genre double capotes, pilule contraceptive+pilule du lendemain, vasectomie et ligature des trompes, pour assouvir ses besoins avec un risque assez faible, non? (sa seule solution sera de créer une femme a partir de la substance du Darkness, en "oubliant" de lui fournir des ovaires, mais même ca ne durera qu'un temps)

Majuj
6
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le 5 janv. 2016

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