Récit complet oscillant entre le fantastique, le thriller et l'horreur, "The Empty Man" présente un monde ravagé par un nouveau virus dont les dégâts concernent tout autant les malades atteints que l'ensemble de la société. C'est que le mystère qui l'entoure et les formes que prennent ses symptômes ont suscité des mouvements irrationnels dans la population.


Hallucinations et délires pouvant mener indifféremment au suicide ou à la folie meurtrière : voilà comment se manifeste la maladie de "l’homme vide". Un mal dont on ne sait rien, frappant comme au hasard, sans indice avant-coureur. Un mal dont on ignore les modalités de transmission et pour lequel il n’y a, bien entendu, pas encore l’ombre d’un remède...


Mais le problème ne s’avère pas uniquement médical. Le mystère qui nimbe ce virus a entraîné dans son sillage l’émergence de sectes qui ont fait des manifestations de la maladie les fondements de nouvelles croyances et les signes d’un divin à l’œuvre. Pour mener l’enquête, sur le fléau et sur les fanatiques, deux agences gouvernementales unissent leurs forces, le FBI et le CDC, et nous suivons ainsi un duo qu’a priori tout oppose.


Walter Langford et Monica Jensen forme un couple qui pourrait en rappeler un autre, celui des héros de X-Files. L’effet d’écho se trouvant renforcé par l’ambiance dans laquelle évoluent ces personnages, entre policier, fantastique et horreur. Cullen Bunn, scénariste notamment des méta-récits déjantés de Deadpool, comme Deadpoll massacre les classiques, ou de The Sixth Gun, série que nous apprécions particulièrement ici, pose un récit intriguant dont l’ouverture capte rapidement le lecteur. D’autant que le trait de Vanesa Del Rey, qui nous avait séduit sur Hit, s’adapte parfaitement à l’atmosphère angoissante et horrifique qui préside à cette aventure.


Mais celle-ci tourne malheureusement court. Si l’intrigue du fanatisme religieux tient la route quelque temps, elle s’effiloche trop rapidement et l’on se retrouve avec des enquêteurs qui pataugent, un monstre qui remplit le quota attendu de massacres et un récit qui s’embourbe. L’ensemble paraît naviguer à vue, partir dans des directions diverses sans parvenir à faire se croiser de manière pertinente les différents fils narratifs. Et le dénouement ne rattrape rien, laissant une impression de gâchis après un début qui semblait pourtant prometteur.


Chronique originale et illustrée sur actuabd.com

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le 31 oct. 2016

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