Ewing frappe fort. Il reprend un Hulk un peu malmené durant l'ANAD, car ayant été éjecté de sa propre série au profit de la nouvelle génération, il a subi event après event, les tempêtes successives de l'univers Marvel. Tué par Bendis dans une des scènes les plus saisissantes de Civil War II; manipulé tel un zombie par Spencer et son Cap Hydra dans Secret Empire; revenu d'entre les morts dans le No Surrender de Waid & Ci. Mais jusqu'ici personne ne s'était intéressé à expliquer les tenants et les aboutissants de cet Hulk mi vivant mi mort, de cet evil Hulk le désormais bien nommé Immortal Hulk.
Ewing va donc poser ses règles, sa vision, inspiré des récits horrifiques du Silver Age, dans un run type road movie comme les affectionne depuis toujours ce personnage.
Banner est mort
Tué par Hawkeye, enterré comme il se doit, Banner n'est plus. Mais Hulk vit encore... Point de départ paradoxal, mais pourtant assumé par Ewing. Banner n'est désormais plus qu'un vaisseau, rattaché à l'existence par son lien avec le monstre vert, qui le guette, le nargue de l'autre côté du miroir. La nuit lui appartient, car quand le soleil s'estompe, la vitre se fissure, et le monstre sort. Pas le monstre idiot, pas la bête au grand coeur de Planet hulk, non le monstre, le vrai, qui sent les mensonges dans l'âme des vivants, qui traque le gamma échappé de la green door, qui punit les hommes... Hulk est inarrêtable, il est le diable vengeur qui vient pour briser les pécheurs...
Que sa cible implore pitié, qu'il se réfugie dans une église ou un cimetière, peu importe, la bête le trouvera...
Sur la piste du monstre vert
Banner, personnage quasi anecdotique du titre, sait que la bête peut le dépouiller à tout instant du contrôle. Alors il ne possède rien et se laisse balader, d'un état à l'autre, d'une ville à la suivante. Sur ses traces, une journaliste le traque, recueille les témoignages, cherche à faire éclater la vérité, à dresser un contour de cet être à la nature incertaine.
Si Banner ne lui apportera guère de réponses, Hulk quant à lui, autorisera une unique question.
Cette série pourra-t-elle tenir sur la durée? Je n'en sais rien, mais l'angle d'attaque d'Ewing la rend en tout cas passionnante sur son début (j'en suis au numéro 8), sans parler de la forme plutôt sympathique (les covers d'Alex Ross à tomber, la citation d'introduction, le gimmick sur les miroirs...)