Ce Heil Hydra de Captain America, quel moment de lecture incroyable ! Quelle audace de Nick Spencer, quel génie ! Utiliser la petite Kobik pour rendre sa jeunesse et ses pouvoirs à Captain America, mais en profiter, également, pour modifier complètement la jeunesse, l’adolescence et la « formation » de notre héros, c’est juste génial ! J’ai adoré le début de run d’Ed Brubaker sur notre héros, j’ai été plus que conquis par les premiers chapitres de celui de Rick Remender, mais je crois bien que les débuts de Nick Spencer sont mes préférés ! Je me suis pris une telle claque !


Depuis que le passé de Steve Rogers a été réécrit, le plus noble des héros est devenu un espion à la solde de l’Hydra, l’impitoyable organisation terroriste. Et pendant que Crâne Rouge met l’Europe à feu et à sang et que l’ancienne directrice du S.H.I.E.L.D., Maria Hill est poursuivie en justice, Captain America s’apprête à porter un coup mortel à l’univers Marvel. Secret Empire approche !
Cette page sombre de l’histoire de la Légende Vivante est illustrée par Jesus Saiz (Avengers : Standoff) et Javier Pina (Swamp Thing) sur des textes de Nick Spencer (Secret Avengers). En annexe, Spencer et Rod Reis (Doctor Strange : Damnation) signent un épilogue inquiétant de Civil War II.
(Contient les épisodes Captain America : Steve Rogers (2016) #7 à 11 et Civil War II : The Oath (2017) #1)


Ce qui est super bien foutu avec cette série, c’est que Nick Spencer nous propose deux axes de lecture. Deux axes tout aussi riches et passionnants l’un que l’autre. En parallèle des événements du présent, nous plongeons dans le « nouveau » passé de notre héros.


Après avoir découvert comment il avait été embrigadé par Hydra, nous assistons à ses débuts difficiles au sein de sa nouvelle école. Là, où n’importe quel autre élève, moitié moins frêle et fragile que lui, aurait été « jeté », lui doit son salut à la mystérieuse Elisa, persuadée, convaincue, certaine tout simplement qu’il est « l’élu » que l’Hydra attend. Celui qui les mènera vers les sommets et la gloire.


Il faut reconnaître, que le jeune Steve est persévérant, qu’il ne lâche rien. Et lorsque sa première mission lui tombe dessus, retourner aux États-Unis, auprès d’un certain professeur Erskine, il sait que son destin se joue là ! Et puis au pire, il peut compter sur son meilleur ami, Helmut Zemo !


C’est un vrai plaisir de découvrir ces nouvelles origines, de voir à quel point Nick Spencer fait cela tellement bien. C’est crédible, c’est tordu, c’est jouissif de voir notre héros le plus noble, le plus « pur » devenir, se transformer en véritable monstre. Mais sans pour autant vouloir « le mal ». il cherche à mettre en avant un idéal, son idéal.


Dans le présent, Captain America cherche donc à mettre Hydra au pouvoir. Pour se faire, il place ses pions, tant bien que mal. Pour se faire il n’hésite pas à manipuler tout le monde, et « utiliser » son image de gendre idéal et parfait pour éviter le moindre soupçon.


Il tente de se débarrasser d’un témoin gênant, met Maria Hill sur le carreau (enfin ! Même si j’aime bien le personnage), il parvient à faire modifier la Constitution et fait en sorte de rallier un ancien ami à sa cause, en tentant de lui ouvrir les yeux sur son véritable passé. C’est hallucinant de voir à quel point il parvient à manipuler tout le monde, sans véritable difficulté. Il doit jongler avec ses amis qui ne se doutent de rien, ses ennemis qui ne se « souviennent » plus de son passé, Crâne Rouge qu’il veut retirer de l’équation Hydra, sans oublier les événements sur lesquels il n’a aucune prise, comme ce qu’il se passe dans Civil War II, mais dont il arrive à se servir.


C’est un scénario tortueux, tentaculaire, mais tellement bien écrit ! C’est excellent du début à la fin, sans la moindre fausse note. Nick Spencer pense à tout, nous propose une intrigue passionnante et réussie de bout en bout. Du moins pour ces deux premiers tomes, pour le moment. Qu’il est savoureux de suivre ce Captain America manipulateur, traître et menteur. Tellement à l’opposé de tout ce qu’il a toujours représenté.


Graphiquement, je suis de plus en plus fan de Jesus Saiz. On est pas dans quelque chose d’excellent Marco Checchetto, d’artistique comme Andrea Sorrentino, ou d’exceptionnel comme Alex Ross, mais le travail est propre, soigné, précis et très agréable à regarder. Que demander de plus ? C’est tout ce que l’on attend pour un comics. Et puis c’est quand même super beau.


Le tome se termine avec le glaçant épilogue à Civil War II, the Oath, où Captain America se confie de façon terrible à Tony Stark, malheureusement dans l’incapacité de l’entendre.


Bref, un deuxième tome qui confirme tout le génie du premier. C’est un pur bonheur de lire de telles histoires ! C’est une telle chance d’avoir des auteurs de la qualité de Nick Spencer, qui n’hésite pas à nous proposer quelque chose d’énorme, de bien écrit, de génial, sans se soucier de la critique minoritaire bruyante, pour se concentrer sur la majorité silencieuse et ainsi nous offrir de tels chefs-d’œuvre.

Romain_Bouvet
8
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le 2 mars 2020

Critique lue 41 fois

Romain Bouvet

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