Je n'aime pas le personnage, mais le travail de Bendis est exceptionnel

A défaut de pouvoir continuer la lecture d’Ultimate Spider-Man, Panini prenant son temps pour rééditer le tome 3, je me suis dit que j’allais continuer la série en passant directement à Ultimate Comics Spider-Man, et le premier Omnibus proposé par Panini Comics. Je n’ai pas un très bon feeling avec ce personnage. Et en y réfléchissant c’est le premier personnage « rajeuni » d’une trop longue série !
Mais peut-être qu’en replongeant aux origines du personnage, peut-être qu’en lisant cela d’une traite, peut-être que mon avis va changer. Et puis il y a du temps de passé depuis.


Spider-Man est probablement l’un des plus grands super-héros . Drôle et courageux, Peter Parker est un être profondément bon qui sacrifie constamment sa vie personnelle afin de protéger la planète des pires dangers. Malheureusement, dans l’univers Ultimate, une version moderne de l’univers Marvel classique, sa lutte contre le crime prend brutalement fin quand il est assassiné par le Bouffon Vert. La perte est immense aussi bien pour la communauté super-héroïque que pour le reste de la population. Cependant , un autre jeune homme se porte volontaire pour reprendre le flambeau. Il s’appelle Miles Morales et il prouvera rapidement qu’il est le digne héritier de Peter Parker.
(Contient les épisodes Ultimate Comics Spider-Man (2011) #1 à 28 et Ultimate Spider-Man (2000) #200)


Quel choc ! Spider-Man, dans un ultime sacrifice, est mort des mains du Bouffon Vert ! Peter Parker n’est plus ! Chose impensable dans l’univers Marvel classique, il n’y a bien que dans l’univers Ultimate que l’on peut se retrouver avec un tel rebondissement ! Ce n’était peut-être pas le vrai Peter Parker, mais qu’est-ce que j’ai été surpris et ému avec cet épisode. Ce Peter Parker version Ultimate était tellement proche de nous, de ma génération j’entends, on a fait notre adolescence avec lui. C’était sans doute le personnage de comics auquel je pouvais le plus m’identifier. Le voir mort fu un choc !


Aussi, soyons franc, lorsque j’ai appris que la série continuait, mais avec un « autre » Spider-Man, je suis parti avec un mauvais a priori. Il était impensable, pour moi, de me retrouver avec quelqu’un d’autre que Peter Parker sous le masque de Spider-Man.


C’est ainsi que l’on fait la connaissance de Miles Morales, une jeune afro-américain de treize ans. Ce jeune garçon sans histoire, en rendant visite à son oncle se fait piquer par une araignée ! (Oui c’est original…). Miles va alors développer d’étranges et incroyables facultés ! Des capacités différentes que celles de Peter Parker, sur certains points. En effet, Oscorp, désireux de reproduire les pouvoirs de Spider-Man, a multiplié les expériences.


Grâce à cette quarante-deuxième araignée Miles se retrouve la force, l’agilité, l’adhérence d’une araignée, le « radar » à ennuis mais il est également capable de se rendre invisible ou encore d’injecter une sorte de venin sous forme de décharge.


Le jeune adolescent est complètement dépassé ! Il se fait même peur. Il se confie alors à son meilleur ami, Ganke, une véritable petit geek en puissance, passionné de Lego et fan des super-héros. Avec tout ce qu’il se passe actuellement, les deux amis ont peur que Miles ne soit un mutant. Ce qui serait catastrophique. Mais Ganke comprend que Miles est en fait un nouveau Spider-Man !


Connaissant le credo « A grands pouvoirs, grandes responsabilité ! » le jeune garçon pousse et convainc son ami d’utiliser ses nouvelles capacités pour faire le bien, en s’inspirant de Peter Parker. Mais Miles ne sait pas du tout quoi faire, il a ces incroyables pouvoirs mais aucune formation, il ne peut que s’inspirer des vidéos de Spider-Man sur internet. Et ce n’est pas Ganke qui va pouvoir l’aider.


De plus, Miles ne peut parler de cela à personne d’autres, il tient trop à sa mère, Rio, pour l’impliquer là-dedans, et son père, Jefferson, déteste les super-héros. Ne parlons pas de son oncle qui a disparu. Et de toutes façons, son père ne voulait plus que Miles ne le voit, de par le fait que c’est une mauvaise personne.


Les débuts ne sont pas brillants, il faut dire que Miles est dépassé par les événements, et heureusement pour lui, il ne croise aucun méchants d’envergure. Non, ceux qui lui tombent dessus c’est le S.H.I.E.L.D., à travers Spider-Woman, Jessica Drew, la clone de Spider-Man. Cette dernière prend assez mal la tentative du jeune garçon de devenir le nouveau Spider-Man.


Mais ce n’est pas le cas de tout le monde au S.H.I.E.L.D., notamment de Nick Fury, qui décide de donner une chance à ce jeune gamin, lui offrant même un costume, qui n’est pas sans rappeler celui de Peter.


Le nouveau Spider-Man est lancé ! Miles va devoir jongler entre ses études, ses parents, son ami Ganke trop enjoué, et son envie de rendre hommage à Peter Parker à travers ses actes. Malheureusement, une très grande partie de ce tome se résume à cela. Miles passe son temps à douter, à se vautrer, à devoir prouver aux autres, et à lui-même qu’il a l’étoffe pour être un super-héros. Son plus gros combat se résumant à un affrontement contre son oncle, le Rôdeur, désireux de devenir le patron de la pègre à New York grâce à son nouveau qui lui doit, en quelque sorte, ses pouvoirs.


C’est mignon à lire, d’autant que les personnages créés par Bendis sont sensationnels et criant de vérité, que les dialogues sont parfaits, mais il manque le petit quelque chose qui déclenche l’adrénaline.


Heureusement, après douze épisodes, nous rentrons l’event Divided We Fall/United We Stand. Après avoir impressionné Captain America, Spider-Man est incorporé aux Ultimates alors que le pays traverse l’une des plus graves crises de son existence ! Certains états s’étant même proclamés indépendants ! Notre héros va montrer une bravoure et un courage hors de commun ! Il va même sauver la vie du nouveau président des États-Unis !


Miles est un enfant, il est dépassé par les événements, par ses propres pouvoirs, mais il est fait pour être un super-héros. Il a juste besoin qu’on le guide, qu’on le forme. Et, personnellement, j’avais surtout besoin que Bendis nous montre ce que ce jeune personnage avait vraiment dans les tripes. Si après cette saga, je trouve qu’il fait un personnage avec du potentiel, je ne le vois toujours pas en Spider-Man, et puis surtout, il ne dégage aucune émotion chez moi.


Ce qui est assez dingue, alors que Ganke me fait marrer, et puis on a tous un Ganke dans nos amis. Alors que Rio, que l’on voit assez peu, illustre à merveille la mère que l’on aimerait tous avoir, que Jefferson est un père avec lequel il est si difficile de parler, comme avec beaucoup de pères hélas, que Jessica Drew est touchante, que Tante May est fantastique, et j’en passe… cela ne fonctionne pas avec Miles.


Malheureusement, s’il est bien devenu un héros aux yeux de la majorité, le destin va s’abattre sur lui, et d’une façon brutale et soudaine ! Pire, d’une manière cruelle et injuste ! La police se met sur son dos, avec Maria Hill, cette dernière enquêtant sur son oncle et le drame qui l’entoure. Une journaliste, Betty Brant, court après l’identité du nouveau Spider-Man, là aussi à partir des événements entourant l’oncle de Miles.


Tous les indices conduisent à Jefferson, son père, malheureusement, dans le même temps, Venom est de retour ! En comprenant qu’il y a un nouveau Spider-Man, et en tombant sur les indices avec Jefferson, ce dernier se rend à la maison de Miles où notre héros va vivre le combat le plus douloureux, le plus dur de toute sa vie ! Un combat, s’il en sort victorieux, mènera notre jeune héros sur le chemin insupportable du deuil ! Dans un scène qui nous montre à quel point Bendis excelle avec le dramatique et où ses dialogues savent si bien faire mouche ! Un final poignant, bouleversant !


Le temps passe, plus d’un an (bonne chose, il fallait faire grandir ce personnage) et Miles n’est plus Spider-Man ! Il ne se pardonne pas le drame vécu contre Venom. Et sa décision a creusé un petit fossé avec Ganke, mais il peu contrebalancer avec une petite amie, Kate Bishop, même s’il ne lui a rien dit sur son passé.


Même la confrontation avec Gwen Stacy, ou encore l’apparition de nouveaux adolescents à pouvoirs se battant dans les rues de New York (la Cape et l’Épée, Bombshell) ne parviennent pas à faire changer d’avis Miles. Il faudra la bouleversante rencontre avec Jessica Drew pour remettre Miles en selle ! Tout un petit groupe se forme autour de Miles, et de Spider-Woman, pour faire tomber Roxxon et révéler aux grands jours toutes les horreurs qu’ils ont commis !


C’est là que l’on voit tout le souci que j’ai avec Miles, je trouve tous ces jeunes super-héros autour de lui, fascinant ! La Cape et l’Épée arrivent à la toute fin de ce tome et pourtant j’accroche déjà plus avec eux. Jessica Drew est au top et même la petite Bombshell est amusante. Je ne sais pas, il y a quelque chose qui ne passe pas avec Miles Morales. Le personnage est quelconque, fade. Il ne parvient pas à provoquer la moindre empathie.


Si le personnage ne me parle pas, ne m’intéresse pas, si les douze premiers épisodes sont assez calmes au niveau de l’intrigue, la suite est beaucoup plus passionnante. J’ai adoré l’event Divided We Fall/United We Stand, et les épisodes d’Ultimate Comics Spider-Man sont plaisant à lire, la saga Venom War est bouleversante, du très, très grand Bendis. La dernière saga, Spider-Man No More, un peu longue, s’emballe d’un coup sur la fin, et l’on comprend aisément que tous ces personnages seront déterminant lors des épisodes suivants.


Graphiquement, là, rien à redire. Sara Pichelli et David Marquez c’est juste somptueux ! Des styles assez proches et tout aussi spectaculaires dans la retransmission de l’action ! On vit les évènements comme si on y était ! C’est jsute incroyable, et cela l’est encore plus lorsque l’on s’attarde sur la richesse et le réalisme des émotions ! C’est un travail de dingue ! On ressent littéralement ce qu’ils ressentent. Et les personnages sont tellement beaux !


On a même le luxe de quelques épisodes signées Chris Samnee, un régal !


Bref, si mon avis sur Miles Morales n’a pas changer, il faut bien reconnaître, que cet Omnibus est plutôt agréable à lire. Bendis nous offre du bon spectacle, beaucoup d’émotions, des dialogues d’exception et des personnages passionnants. Des épisodes des épisodes qui montrent à quel point l’univers Ultimate et riche, unique et captivant.

Romain_Bouvet
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le 24 juil. 2019

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Romain Bouvet

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