Le roi est mort, vive le business !

La mort de Superman est probablement l'évènement majeur le plus célèbre du monde du comics. Le personnage est connu dans le monde entier, et son décès avait même était relayé par les médias internationaux. On ne fait pas mourir une légende sans que ça passe inaperçu. Mais les affaires étant ce qu'elles sont, on en profite tout de même pour faire une gigantesque opération commerciale mené d'une main de maître. Et on peut remercier le gros travail de classement des diverses sorties issu des diverses séries remis dans le bon ordre pour suivre cette storyline en plusieurs arcs.

Doomsday sera le premier. Il fallait bien un méchant pas ordinaire pour mettre à terre le kryptonien. On nous sort une armoire à glace qui fait plus que jeu égal avec lui. Un design de monstre survitaminé dont le physique impressionnant est mué par une haine dont les origines restent une grande inconnue. On ne sait pas vraiment d'où il vient. Un probable expérience du projet Cadmus, mais cette éventualité sera à peine évoquée.
Sa venue reste bien préparée. Une page finale sur plusieurs numéros suite à une histoire lambda sur Superman pour bien faire comprendre qu'un gros poisson va arriver, puis on relâche la bête qui commence son carnage, roulant sur tout ce qui se dresse sur son chemin. La Justice League en fera les frais, totalement ridiculisée, et seul Superman maintiendra l'illusion d'une victoire des superhéros le temps de quelques cases, avant de voler à travers une baraque. S'en suivra un affrontement interminable entrecoupé de quelques temps mort ou les deux adversaires s'en mettront plein la gueule. Et l'homme d'acier ira jusqu'à donner son dernier souffle pour venir à bout de la terreur. On retiendra de cet arc l'action omniprésente et ce duel de titans au dénouement attendu. Ça fait bien le job malgré un manque de cohérence graphique, prévisible avec les changements de séries intempestifs.

Puis on passe à Funeral for A Friend et son défilé de justiciers masqués venu rendre hommage à la légende, celui qui les a inspiré ou pour qui ils avaient le plus grand respect. Les funérailles restent un des gros morceaux, avec son escorte de superhéros où les plus observateurs remarqueront que Batman est absent, trop occupé par les scénaristes à déjouer un attentat. Comme si c'était le moment...
Autre passage important, le deuil des Kent et de Loïs Lane. Cette dernière recevra la visite des premiers. Une dernière réunion de famille qui laisse entrapercevoir un nouveau drame à venir. Car c’est le destin tragique bien connu d'un des parents adoptifs du petit Clark qui va se produire de façon inéluctable. La conclusion de cette trame offrira d'un point de vue émotionnelle le moment le plus puissant avec le décès du fils de Krypton. Mais tout n’est pas rose.

Car ce second arc se verra étoffé d'une nouvelle histoire où le corps du héros de toute une nation est volé par les gogols du projet Cadmus. Soi-disant un labo de recherche ultra top secret, mais à-peu-près la moitié du pays y rentre comme dans un moulin. Et leur scientifiques pas foutu de faire un prélèvement ADN. "Ouais mais le corps est indestructible, on peut pas pécho son sang ou couper ses cheveux !" Et le prélèvement buccal, ça demande un bac +15 ? Un détail surement, mais vu qu'on nous fait chier avec son ADN à répétition, et que cette solution n'est même pas évoquée, je me pose de sérieuses questions sur les génies scientifiques chargé de récupérer le précieux. En plus, cette trame est chiante, tout le monde sait qui a fait le coup mais on met une plombe à réagir en envoyant la cavalerie. C'était pas possible de se contenter de foutre la paix au mort ?

Ah mais oui, opération commerciale ! Du coup, on en profite aussi pour faire le ménage dans les séries. On en conclu certaines mais on en lance d'autres, parce que ça serait con de pas exploiter le filon. Et on crée au passage de nouveaux justiciers et si les retours sont bons, ils auront droit à leur propre série. Et les bougres ne s'en cachent même pas, l'écrivant noir sur blanc en fin d'histoire des concernés.
Alors autant cette première moitié consacré au décès de Superman vaut clairement le détour pour son importance dans le médium, autant voir l'aspect marketing aussi présent sans même aucun effort pour masquer la chose se révèle vite lassant, voir énervant quand on commence à faire n'importe quoi avec son cadavre. Et j'avoue bien craindre les deux arcs suivant. Déjà que les quelques one-shots venant s'immiscer au milieu ne sont clairement pas inoubliables... Mais je vais y revenir dans d'ultérieures critiques. Teasing de ma propre opération commerciale incognito !