Après la très bonne anthologie sur Batman, la première œuvre sur le héros à laquelle je m’attaque est « La Mort de Superman ». Oui je ne démarre pas petit. En même temps, il s’agit là d’une saga importante dans l’univers du héros. J’en avais souvent entendu parler, il en est souvent fait référence. Un peu à l’instar de la mort de Gwen Stacy chez Marvel, c’est le genre de saga que tout le monde connaît, sans l’avoir forcément lu. C’est donc avec un profond intérêt que je me suis lancé dans ce premier tome et ses quelques cinq cents trente pages.

Doomsday, une créature maléfique, dévaste les Etats-Unis de long en large. Même la Ligue de Justice succombe face à une telle sauvagerie. Seul Superman reste debout face au monstre. Debout… pour son dernier combat. Désemparé, le monde entier assiste à la mort de son plus grand champions et tous se demandent : qui pourra le remplacer ?

Cette énorme saga, se suit à travers plusieurs séries, Superman, The Man of Steel, Adventures of Superman, Action Comics, JLA et Legacy of Superman. Pour plus de vingt chapitres pour ce premier tome.

D’emblée nous découvrons Doomsday, énorme monstre dans un uniforme intégral vert, une main attachée dans le dos, et l’autre déchirant peu à peu, au fur et à mesure des coups, son uniforme, pour laisser apparaître une main grise aux protubérances osseuses ! L’homme s’échappe d’un lieu inconnu et dès lors n’aura de cesse de marcher droit devant lui, détruisant tout sur son passage et tuant toutes personnes qu’il croise. Sans le moindre mot, sans la moindre émotion, il ne s’agit que d’une d’une énorme boule de muscles n’ayant pour unique objectif de tout ravager, de tout détruire. Sur sa route, il va retrouver la Ligue de Justice, dans une formule qui m’était assez inconnue (Booster Gold, Guy Gardner avec un anneau jaune, la fragile Ice, l’intrigante Maxima ou encore l’énigmatique Bloodwynd, entre autres). Et rarement j’ai vu une équipe de la Ligue de Justice se prendre une telle dérouillée, être aussi inutile. Et même si cette version de l’équipe ne semble pas présenter de véritables poids lourds, il est toujours impressionnant de voir un tel échec. Ils seront totalement incapable d’arrêter la marche en avant de Doomsday, tout comme le Gardien ou encore cette métamorphe de Supergirl. Personne jusqu’à l’arrivée de Superman. Les deux titans vont se livrer une bataille épique, les coups pleuvant alors qu’ils traversent le pays. Les ruines étant les seuls traces de leur passage.
Le point culminant de ce combat étant le Superman #75 où Dan Jurgens dans une intensité dramatique à son comble nous offre un épisode composé uniquement de pleines pages, rajoutant encore une plus grande dose d’émotions et de violences. Chaque page nous offrant des gros plans de cette bataille, nous montrant la violence des coups, nous conduisant jusqu’à l’inéluctable mort du héros.
Et si l’intensité et la violence se font bien ressentir tout au long de ces cent quatre vingt première pages. Cet ultime chapitre me laisse par contre sur ma fin. Je n’ai pas ressenti ce petit pincement au cœur, je n’ai même rien ressenti du tout. J’ai trouvé même assez ridicule la façon dont Superman nous quitte et facile la façon dont il se débarrasse de Doomsday. Doomsday est une force de la nature et pourtant, je n’ai pas l’impression que la mort de Superman soit justifiée.

La seconde partie traite d’un monde sans Superman. On assiste alors au deuil de quasiment toute la famille DC Comics. Allant des héros qui se rassemblent inconsciemment ensemble pour parler de ce que représente Superman, en passant par les parents de Clark, incapables de venir assister à l’enterrement de leur fils, afin de ne pas trahir sa double identité, obligés de dire au revoir à leur enfant à travers la télé. Sans oublier Lois, complètement abattue, coupable, détruite. Mais si au débout j’ai trouvé beau la façon dont elle pleurait sa moitié, j’ai très vite trouvé cela répétitif et au final peu crédible, presque faux. Nous avons le droit également au deuil des citoyens lambda de Metropolis, d’amis moins connus de Superman, mais pour qui le chagrin est tout aussi grand. Et que dire de Lex Luthor, simplement dégoutté de ne pas être le responsable de ce décès !
Mais si le décès de Superman a causé beaucoup de chagrin, certains se sont en revanche réjouit d’avoir le champ libre : les criminels. Et c’est une véritable vague de crime qui déferle sur Metropolis, orpheline de son plus grand protecteur. Tous réalisent alors à quel point ils se reposaient sur le protecteur de la ville. Cette partie se conclut, sur le chapitre, laborieux et trop zélé, où Jonathan Kent ce rend entre la vie et la mort pour ramener son fils avec lui dans le monde des vivants…

Démarre alors le règne des Supermen ! Superman est-il déjà de retour ? Qui sont ces quatre Supermen ? Autant de questions qui trouveront des réponses dans le volume 2.

Gros pavé, qui se lit plutôt bien. La trame principale est bonne. Il faut du culot pour oser tuer Superman ! Il est dommage par contre d’avoir autant d’histoires annexes (le Gardien, les Sous-Terriens, cette Justice League de seconds couteaux, les autres super-héros œuvrant à Metropolis) pour au final pas grand-chose. La plupart du temps ils sont le ventre mou de l’histoire. Alors oui, la saga est très longue, oui il faut combler, mais cela devient indigeste par moment et pas spécialement intéressant.
Les dessins sont plutôt de bonne voir d’excellente qualité, tout au long de tome. Dan Jurgens en tête. Et le look de Doomsday est juste terrible !

Bref, c’est un pan de l’histoire de Superman ! C’est un passage obligé pour tous les lecteurs de l’Homme d’Acier. Mais si la trame principale avec la mort de Superman, Lois, ses parents, Lex, la disparition de son corps est passionnante, tout le superflux autour est assez lourd sur l’estomac.
Bien écrit dans l’ensemble, il est dommage cependant, de mon point de vue, que la dite mort du héros ne soit pas plus émouvante, plus lourde pour nos cœurs. Après, le fait de savoir, vu le temps, que Superman revient et reprend sa place, joue sur la lecture aussi. Mais il manque une pointe d’émotion au moment crucial. Dommage également que le deuil de Lois ne soit pas plus émouvante que cela.
Cela reste une bonne lecture, riche en émotions, en combats et en suspense. Je lirais la suite avec plaisir.
Romain_Bouvet
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Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Urban Comics est un ennemi de mon banquier!

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le 23 févr. 2014

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Romain Bouvet

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