En BD l'intrigue va vite, la narration abusive n'a pas sa place. Alors, si en plus l'auteur accélère le rythme à coup de coupes dans l'histoire et retire les transitions, l'histoire perd irrémédiablement de son sens et le lecteur reste sur sa faim. C'est exactement ce qui se passe avec c'est one shots de Zep.
L'histoire est loin d'être banale, 3 hommes : JB, Yvan et Franck sont en chemin pour retrouver le quatrième de leur bande, Sandro, en Angleterre. Ce n'est pas une bande comme les autres, ils ont été autrefois un groupe de rock reconnu. Entre-temps le groupe s'est dissous et s'est perdu de vue. Chacun est retourné à une vie plus routinière, sauf Sandro qui est toujours une Star du Rock. Le temps d'un week-end, ils vont se retrouver, à la demande de Sandro. L'idée est de soutenir, Annie, la compagne de Sandro (et une amie de longue date des garçons), pour l'anniversaire d'un tragique événement. Ce sera aussi l'occasion de se donner des nouvelles et des explications.
Une chouette intrigue, mais Zep va vite en besogne. Il ne laisse pas à l'histoire le temps de se construire, et aux besoins, de se "déconstruire". En deux planches, la vie des personnages bascule et retrouve son équilibre. Yvan, le personnage central, apprend des vérités auxquelles il ne s'attend pas, prend des décisions qui chamboulent sa vie, loin de ses aspirations futures originales, mais tout va bien...
Cette histoire aurait mérité largement trois tomes : au lieu de ça, nous avons 62 planches d'histoire purement bâclées. Un dessin sympa, mais avec des fioritures dans le style, avec une palette de couleurs dignes des retouches d'images proposées par Instagram... Comme pour nous montrer qu'il sait faire. Et oui il sait faire, on est loin du dessein de Titeuf...