Une odeur épouvantable - Les Zombies qui ont mangé le monde, tome 1 par NicoBax

Les Zombies Qui Ont Mangé Le Monde – Tome 1 : Une Odeur Epouvantable (2004)

Scénario : Jerry Frissen
Dessin : Guy Davis
Editeur : Les Humanoïdes Associés

- Chap. 1 : A domestic drama in a suburban hell
- Chap. 2 : Dead girl superstar
- Chap. 3 : Terminal Boredom
- Chap. 4 : Enter the amazing Belgian

Nous sommes en 2064 à Los Angeles. Depuis quelques années, les morts ne le sont plus vraiment et partagent tant bien que mal leur existence de "non-vivants" (le terme politiquement correct pour parler des zombies) avec les vivants, sous protection du gouvernement. Les aïeux disparus reprennent leur place dans les familles, ce qui ne manque pas de faire grincer les dents des gendres ("A domestic drama in suburban hell"), les gloires passées font leur come-back ("Dead girl superstar") et la situation donne des idées tordues à un bon paquet de personnes, vivantes ou zombies. Et c'est grâce aux déviances de certains que Karl Neard (un grand benêt plein d'acné sapé en aventurier), sa sœur Maggie et leur pote belge Freddie Merckx gagnent leur vie, en se débarrassant d'un zombie qui pue ou en déterrant une actrice de série Z pour un collectionneur richissime par exemple.

C'est dans ce cadre morbido-burlesque que se déroule "Les zombies qui ont mangé le monde", un hommage humoristique à l'œuvre de George A. Romero à qui ce premier tome est d'ailleurs dédié. En prenant un sujet aussi délicat que la mort, les ficelles comiques et les situations absurdes peuvent pleuvoir pour peu qu'on ose jouer la carte de la provoc' ou de la transgression jusqu'au bout.
Alors certes, il y a bien quelques allusions un peu tordues (Karl qui cache une jeune zombie sous son lit, un père qui demande à ses enfants d'arrêter de tirer au fusil sur le grand père) mais dans l'ensemble, c'est "beaucoup de bruit pour rien". Les mini-histoires (publiées à l'origine dans "Métal Hurlant") ne sont guère palpitantes, les personnages principaux peu attachants et tellement légèrement effleurés que c'est avec une indifférence polie qu'on suit leurs péripéties pourtant assez extraordinaires. Un frémissement se fait sentir avec le chapitre 4 ("Enter the amazing Belgian"), espoir d'une intrigue un peu plus profonde mais ce n'est guère suffisant pour effacer la déception globale.

On a vu avec The Goon que les zombies dans la bédé pouvaient être sérieusement poilants pour peu que les dialogues tiennent la route. Ici, c'est raté : ça manque de rythme, les répliques tombent souvent à plat, les réparties sont téléphonées et les blagues périmées (tout juste pourra-t-on apprécier les différents clins d'œil disséminés ça et là). Il faut dire que les vivants sont globalement assez tristes et les zombies peu causants. Bref, pour une dilatation de la rate, on repassera.

Alors peut-être faut-il être un inconditionnel du genre pour apprécier ces "Zombies qui ont mangé le monde" mais on n'y retrouve ni l'humour d'un Goon, ni la critique sociale qu'on prête aux films de Romero (même si on en retrouve quelques bribes). Quant au dessin, il peine à convaincre et manque de caractère. Mauvaise pioche donc, si vous me permettez le mot.
NicoBax
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le 1 nov. 2010

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NicoBax

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