Ce tome comprend les épisodes 31 à 38, ainsi que des extraits de Dark Horse Extra 20 à 23 et du numéro annuel Dark Horse Presents Annual 1999, initialement parus en 1999/2000, écrits, dessinés et encrés par Stan Sakai. Ces épisodes sont en noir & blanc. Ce tome a été réédité dans Usagi Yojimbo saga 3 qui comprend les tomes 14 à 16. Il commence par une introduction de Paul Dini qui explique que les meilleurs héros sont des lapins, et que le lecteur ne doit pas se laisser abuser par cette apparence qui cache des trésors d'humanité. Ce tome regroupe 13 histoires dont les longueurs vont d'une page à 2 épisodes.


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- Death and taxes (8 pages) – Usagi Yojimbo bénéficie d'un guide un peu âgé pour parcourir un sentier de montagne, et il se fait rouler dans la farine de belle façon, jusqu'au bout. Stan Sakai se montre particulièrement facétieux vis-à-vis de son personnage principal. Les dessins présentent un haut niveau de détails. C'est un vrai plaisir que de cheminer aux côtés d'Usagi et de son guide. C'est un plaisir un peu coupable de le voir ainsi mené par le bout du nez.


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- A funny thing happened on the way to the tournament (8 pages) – Encore enfant, Usagi est emmené par Katsuichi (son sensei) au village pour assister à un tournoi de sabre. En ville, il bouscule Tomoe qui le défie au sabre de bois. L'auteur s'amuse à intégrer une première rencontre entre Usagi et Tomoe qui ne s'en souviendront pas par la suite. Il en profite pour insérer une petite leçon à destination d'Usagi enfant, à nouveau avec un haut niveau de détails dans ses dessins. C'est un conte pour tout public de 7 à 77 ans, mignon sans être mièvre.


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- Netsuké (3 pages) – Miyamoto Usagi rend hommage à un soldat qu'il avait vu sculpter un tout petit animal (une tortue) en attendant une bataille. C'est l'occasion pour Stan Sakai d'expliquer ce qu'est un netsuké dans le cadre d'une très courte nouvelle, très bien calibrée, avec à nouveau un haut niveau de détails dans la représentation des armures des soldats, et une chute mélancolique très juste.


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- The leaping ninja (1 page) – Miyamoto Usagi se bat contre un ninja qui saute partout. Stan Sakai s'essaye au gag en 1 page. Le résultat est sympathique, mais très téléphoné, avec un humour très basique (n'est pas Sergio Aragonès qui veut).


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- The inn on Moon Shadow hill (24 pages) – Miyamoto Usagi arrive à une auberge dont on dit que les environs sont hantés par des obakémono (fantômes divers et variés). Défié par un riche marchand, il accepte d'aller chercher une pierre blanche sur une tombe du cimetière de nuit.


Les lecteurs de la série savent que Stan Sakai dispose d'une vraie culture des contes traditionnels du Japon et ils savent également que le surnaturel peut s'inviter le temps d'un ou deux récits. Il découvre avec cet épisode, toute une catégorie de créatures surnaturelles dans une intrigue facétieuse bien tournée. La narration visuelle est impeccable qu'il s'agisse de la discussion qui va en s'échauffant entre le marchand et Usagi, ou des fantômes à l'allure mêlant difformités et dérision.


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- A life of mush (13 pages) – Un jeune garçon décide de quitter la maison familiale et une vie de paysan, pour devenir samouraï. Il s'attache aux pas de Miyamoto Musashi, mais qu'il finit par trouver trop tiède et pas assez agressif. Il décide alors de suivre une troupe d'individus au comportement plus viril.


Stan Sakai met en scène une fable dont il a le secret, avec un tout jeune adolescent qui se comporte conformément à son âge, faisant par contraste ressortir l'âge d'Usagi. À nouveau la direction d'acteurs est impeccable, que ce soit le ton un peu sentencieux d'Usagi vis-à-vis du garçon, ou les rodomontades des matamores. Par contre, dès que viennent les affrontements au sabre, l'absence de blessure apparente et de sang diminuent fortement l'impact visuel de ce qui est montré, encore plus ici où le jeune garçon constate l'horreur brutale du combat, et les plaies béantes (qui ne sont pas représentées).


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- Deserters (11 pages) – 2 ninjas du clan Neko tentent de déserter. Také et Saruko sont capturés avant d'avoir pu aller bien loin, et amenés devant la cheffe Chizu. Stan Sakai raconte un drame très classique, tout en y apportant sa patte, avec 2 personnages principaux féminins, et une vengeance à la clé, laissant supposer que Saruko reviendra par la suite. Le principe très linéaire et mécanique du récit ainsi que sa brièveté empêche le lecteur de s'y investir assez pour éprouver de l'empathie pour les personnages.


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- A potter's tale (16 pages) – Miyamoto Musashi s'est arrêté dans un village pour quelques jours. Il en profite pour apprendre l'art de la poterie auprès du potier Toyozo. Il se produit un vol dans un grossiste de la ville, à qui on dérobe son argent et une pierre précieuse.


Toujours aussi facétieux, Stan Sakai s'amuse avec l'art de la poterie pour montrer l'invention du bec verseur, sous la forme d'une enquête policière. Le lecteur apprécie la qualité de la description de l'atelier du potier, la diversité des personnages, et le plaisir d'apprendre qui se lit sur le visage d'Usagi. La chute se sent venir dès le premier tiers du récit, ce qui n'enlève rien au ton amusé de la narration.


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- The missive (8 pages) – Katsuichi (le sensei d'Usagi) reçoit une lettre de son ancien élève lui faisant part du défi lancé par Nakamura Koji (voir le tome 11). Il raconte une anecdote illustrant l'impétuosité d'Usagi dans ses jeunes années. À nouveau Stan Sakai met en évidence la qualité de ses recherches en mettant en scène le rinçage d'une teinture rouge de tissu, par des tapissiers, ainsi qu'un nécessaire à thé. C'est également la première apparition du jeune Jotaro dont le prénom fait écho au protégé de Moyamoto Musashi.


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- The mystery of the demon mask (3 épisodes, 72 pages) – Arrivé dans un nouveau village, Miyamoto Usagi fait la connaissance du commissaire et de son adjoint, car il arrive sur une scène de crime, un rônin tué par un bretteur portant un masque de démon.


L'auteur reprend le schéma des 2 dernières histoires du tome précédent, dans lesquelles Miyamoto Usagi menait l'enquête aux côtés d'un inspecteur de police. L'enquête tient la route avec un motif sensé. C'est l'occasion de voir Usagi jouer au go, une simple évocation, sans entrer dans le détail des règles. Malgré l'anthropomorphisme d'animaux non reconnaissables, la direction d'acteurs est très expressive. Le lecteur apprécie en particulier les quelques coupes descendues entre potes au bar, ou encore la scène muette de 4 pages dans laquelle Usagi se sent épié alors qu'il chemine de nuit dans les rues de la ville.


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- Tsuru (4 pages) – Il s'agit d'une histoire en forme de comicstrip dans laquelle Usagi rencontre un assassin professionnel dont le passetemps est de réaliser des grues en origami. La brièveté de l'histoire ne permet pas à l'auteur de raconter autre chose qu'une histoire linéaire d'une trop grande simplicité.


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- Kumo (24 pages) – Miyamoto Usagi s'arrête dans une auberge, perdue dans une forêt infestée d'araignées. C'est l'occasion d'une aventure surnaturelle à la frontière de l'onirisme en compagnie d'un drôle de gaillard appelé Sasuke. L'histoire déstabilise par son recours franc à des créatures surnaturelles horrifiques, son affrontement physique sans merci, et son absence de chaleur humaine. L'auteur réussit à mettre le lecteur mal à l'aise avec son lapin anthropomorphe et des dessins édulcorés, ce qui en dit long sur son art de conteur et l'efficacité de sa narration graphique.


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- Reunion (24 pages) – Usagi est enfin de retour au temple où il retrouve le prêtre Sanshobo et Murakami Gennosuke, dans une fâcheuse posture. Cet épisode marque le retour à l'intrigue principale liée à l'épée Kusanagi, dans une intrigue bien ficelée, tournant autour d'une bande de brigands s'apprêtant à s'introduire dans le temple du prêtre Sanshobo.


Le lecteur est tout de projeté dans la cour du temple, et les bois environnants, aux côtés de ces personnages dont il retrouve avec plaisir la personnalité simple mais distinctive.


Ce quatorzième tome permet de profiter de toute la diversité qu'offrent les vagabondages de Miyamoto Usagi, ainsi que de la versatilité de Stan Sakai qui met à profit sa culture sans jamais l'étaler.

Presence
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le 6 juil. 2019

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