Plaies et bosses en vacances

Les aventures de cette petite ivoirienne ont l’intérêt de se placer constamment du côté de la vision enfantine des choses, avec tout ce que cela suppose d’irresponsabilité, d’inconséquence, d’irréflexion et de décisions pulsionnelles pour s’affirmer. Bien que composé de sept histoires indépendantes, cet album a choisi un thème annoncé dès le titre : les bêtises que fait Akissi lorsqu’elle part en vacances chez ses grands-parents, à la campagne. L’intérêt documentaire est évident : inscriptions pittoresques et bon enfant sur le bus ; familiarité avec les animaux de la ferme, contact avec des animaux « sauvages » mais bien repérés (des sangliers), entretien et récolte du manioc, vie quotidienne des agriculteurs...

Tout n’est pas dilué dans une innocence disneyenne, loin de là ! Un récit met en scène un accident de bus, un vrai ; deux histoires narrent les soucis de pipi et de caca des enfants (ils ont peur d’aller faire leurs besoins la nuit dans la campagne, car il n’y a pas de toilettes aménagées ici) ; la mémé se prend pour de bon une noix de coco sur la tête ; les petites filles souffrent toujours quand on leur tresse les cheveux de manière à ce que le cuir chevelu tire douloureusement (thème déjà utilisé dans un album antérieur) ; Akissi qui se fait vraiment mordre par un serpent venimeux... Tous ces soucis montrent une confrontation des enfants avec la nature beaucoup plus brutale que les drames feutrés et électroniques des bambins européens, où l’on fait un procès devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme dès que le petit chéri a encaissé une injure de la part d’un copain sur sa page Facebook...

Amusant et éducatif, mais à doses limitées.