Pour les adeptes de superhéroïne sexy et communiste...

La première immersion de Xavier Dorison dans l’univers des superhéros a eu lieu dans « Les Sentinelles ». Il créait à cette occasion des super-soldats durant la Première Guerre Mondiale. Cette aventure est passionnante et les quatre premiers tomes sont autant de petits bonheurs de lecture. « Red Skin » est donc la deuxième entrée du célèbre scénariste dans le monde magique des collègues de Superman. Nous sommes ici très loin des tranchées. C’est en pleine Guerre Froide que gravite cette héroïne qui oscille entre Moscou et Los Angeles.

Le premier tome de cette saga s’intitule « Welcome to America ». Paru en novembre dernier, il présente une couverture attrayante. Une femme nue aux courbes parfaites nous regarde derrière son épaule. Elle ne laisse pas indifférente, la faucille et le marteau qu’elle tient dans les mains non plus ! La quatrième de couverture éveille également l’intérêt : « Arme fatale le jour. Bombe atomique la nuit. Le plus grand super-héros américain est une espionne russe. »

J’ai une grande confiance en Dorison. Par conséquent, c’est plein d’enthousiasme que j’ai débuté ma lecture. La première vingtaine de pages nous permet de découvrir l’héroïne. Elle est le soldat d’élite soviétique. Ses performances athlétiques couplées à une plastique parfaite à un sexappeal d’une rare intensité font rapidement d’elle un personnage exceptionnel. Elle a tous les atouts pour nous faire vivre de grandes scènes d’action. Mais elle possède aussi un potentiel sexy et humoristique qui faisait naître de grands espoirs dans cette nouvelle aventure.

Dans un second temps, nous suivons les premiers pas de Véra à Los Angeles. Le fait qu’elle travaille chez un réalisateur de films pour adultes crée une autre corde à la fibre comique et légère de l’ensemble. Cela s’ajoute au décalage entre la culture soviétique de l’espionne et son inhabituel univers américain et capitaliste. Son nouveau quotidien s’installe. Ses nouvelles habitudes donnent lieu à de nombreux gags et de scènes d’action assez rythmées.

Ce changement de braquet lors de son arrivée dans la Cité des Anges marque la dernière accélération de la narration. En effet, un train-train s’installe. Les actions de justicier s’enchaînent sans vraiment prendre d’ampleur particulière. L’album fait exister un grand méchant. Mais sa présence reste au final secondaire. Son principal attrait est finalement de justifier la création de « Red Skin ». J’espère que les tomes suivants lui offriront une place plus importante. J’ai le sentiment que ce premier épisode n’est qu’une sympathique introduction.

Cet album est l’occasion de découvrir un nouveau dessinateur. Il est américain et se nomme Terry Dodson. Son trait issu du comic correspond parfaitement au style narratif. J’ai apprécié son trait. Il met facilement en valeur les courbes de l’héroïne et met également en œuvre des scènes d’action spectaculaires. Le travail sur les couleurs m’a beaucoup plu. Je trouve que le bouquin possède une identité chromatique forte. J’ai énormément apprécié ce travail.

Pour conclure, « Red Skin » possède un potentiel divertissant certain. Néanmoins, il n’est pas pleinement exploité pour l’instant. La personnalité de l’héroïne est suffisamment intéressante et attrayante pour faire oublier les bémols d’un scénario auquel il manque un grand final. Je guetterai donc avec intérêt la parution de la suite. J’espère que cette originale Red Skin trouvera un adversaire à sa taille…
Eric17
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le 24 févr. 2015

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Eric17

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