L'Adèle et la Bête

Le film de Besson était mauvais, mais il a le mérite de m'avoir donné envie de découvrir le matériau d’origine, l'histoire et l'univers d'Adèle Blanc-Sec...

Bon alors Tardi a une patte graphique c'est clair, ses dessins ont un charme brut, un certain attrait, et parviennent à capter l’œil du lecteur malgré l'absence de couleurs vives. Par contre le découpage des vignettes est pas toujours judicieux et crée parfois une gène. Par exemple, le moment où Adèle parle à Édith est scindé en deux parties : la première vignette avec une bulle a gauche et Adèle à droite et la deuxième ou c'est exactement l'inverse. Cela peut paraître anodin, mais cela donne un sentiment étrange à la lecture, d'autant plus que les vignettes sont côte à côte. Mais bon, c'est le premier tome, on peut pardonner ce genre de choses.

Mais le gros souci se situe au niveau de la construction de l'histoire. Le début est lent, Tardi prend le temps d'installer la situation et les personnages, beaucoup de personnages (avec certains qui se ressemblent en plus). Et puis le rythme s’accélère subitement, on sent qu'on rentre dans le vif du sujet, mais il s'agit en fait de la conclusion de l'album, qui donne l'impression de résoudre une intrigue développée dans un album antérieur. C'est très confus, il faut un peu s'accrocher pour comprendre, et puis on termine par un "La suite au prochain épisode". Mouais.

Bilan mitigé. Beaucoup trop d'éléments sont introduits sans qu'ils aient une réelle utilité, et l'intrigue est découpée bizarrement. Pourtant, le Paris d'avant la Première Guerre Mondiale dégage une ambiance intéressante, et on sent que la belle ne nous a pas dévoilé tous ses secrets. Du potentiel donc, mais il va falloir retravailler tout ça.