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J’avais été déçu de voir la sixième histoire de « Blacksad » être coupée en deux. J’ai vu trop d’histoires être diluées pour ne pas être inquiet. Cependant, le sixième tome était prenant et posait des enjeux clairs, laissant quand même un goût amer au lecteur de ne pas voir tous les fils s’imbriquer. C’était la tâche de ce septième opus, qui arrive « seulement » deux ans plus tard, une prouesse étant donné le dessin de Guarnido. Le tout pèse 54 pages – c’est vrai que ça fait court aujourd’hui pour une BD - et est publié chez Dargaud.


Nous avions laissé Weekly aux prises avec la justice, accusé par une machination d’un meurtre. Ce nouveau tome va donc être l’occasion pour Blacksad de mener son enquête en parallèle de la police pour innocenter son ami. Et, évidemment, la police ne voit pas d’un bon œil son initiative…


L’autre particularité du livre est la réapparition d’Alma. Ce n’était pas forcément quelque chose dont on avait l’habitude dans la série et j’avoue avoir un sentiment assez mitigé sur ce choix. Cela fait des liens avec un ancien tome qu’il faut relire pour pleinement se rappeler de tous les fils. Car des fils, il va falloir en tirer pour tout reconstituer. Diaz Canalès nous a habitué à nous balancer des scènes à tout-va et à nous demander de tout reconstituer. « Alors, tout tombe » n’est pas l’intrigue la plus alambiquée des « Blacksad », mais plusieurs lectures sont nécessaires pour en saisir tous les tenants et aboutissants.


La deuxième partie du diptyque est une réussite. En lisant l’histoire complète, tout est limpide et les enjeux personnels sont forts. Si fort, que l’émotion est bien présente dans les pages. Tout est question de corruption, de pouvoir, de chantage… Du polar classique, mais efficace. Les amateurs de la série seront en terrain connu.


Guarnido a reconnu avoir eu des problèmes de vue lors du cinquième tome et avoir épaissi son trait à l’époque. Il a retrouvé toute sa finesse et ses planches sont toujours une référence du genre. Que ce soit dans le design de personnages, leur expressivité, la construction des planches et les ambiances portées par l’aquarelle, elles sont un plaisir pour le regard. Il n’y a à aucun moment une impression d’économie tant les cases fourmillent de détails. Son utilisation de l’aquarelle semble plus maîtrisée que jamais.


« Alors, tout tombe » est un diptyque réussi. Il rassurera les fans qui n’avaient pas accroché au côté road-trip du tome précédent. Nous voilà de retour à New-York pour un polar qui traîne tant dans les bas-fonds que dans les hautes sphères de la ville. Les auteurs nous confirment, si besoin était, que « Blacksad » reste une des meilleures séries de bande-dessinées actuelles.


belzaran
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le 11 déc. 2023

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