Toujours en parallèle de ma lecture d’Aquaman Rebirth, je continu ma plongée dans le passé du roi de l’Atlantide. Après les deux tomes de Sub Diego, je remonte un peu plus loin, au milieu des années 70 avec ce tome, de la collection DC Archives, la Mort du Prince. Une histoire qui s‘annonce poignante, mais le plaisir de découvrir un Aquaman bien différent de celui que l’on peut suivre de nos jours.


Destitué et exilé, Aquaman débute une des périodes les plus sombres de son existence. Il doit ainsi faire face au retour de ses pires ennemis dont Black Manta. Mais même cette avalanche de duels terrifiants et de défis éreintants ne peut le préparer à ce qui va rester le pire échec de sa carrière de justicier. Dans ce récit complet, dessiné entre autres par Jim Aparo, la mythologie du Roi des sept mers prend un tournant des plus dramatiques !
(Contient les épisodes Adventure Comics #435 à 437, #441 à 455 et Aquaman #57 à 63)


Personnellement, lorsque je lis « Jim Aparo », mon cœur ne fait qu’un tour ! Je suis un véritable fan de cet artiste, que le grand public a plus l’habitude de voir crédité sur les anciennes séries Batman. Quel plaisir de le découvrir dans un autre registre, sur un autre héros ! Ce n’est pas la même chose de mettre en image un justicier dans la pénombre au cœur d’une grande ville, que sous l’océan. Et pourtant on retrouve la même aisance, la même fluidité !


Toujours le même souci du détail, la même attention sur la justesse des mouvements au cœur de l’action, la puissance des émotions. Il n’y a rien à redire. Bon, bien entendu, le tome n’est pas entièrement dessiné par Jim Aparo, loin de là, puisque quatre autres dessinateurs sont aux crédits de ce volume. Comme l’excellent Juan Ortiz, qui magnifie Mera comme personne.


Le postulat de la trame principale de ces histoires est assez simple. On retrouve un Aquaman semblant à bout, pour ne pas dire écrasé par les différentes charges qui pèsent sur lui. Membre essentiel de Justice League et roi de la plus grande cité maritime sont deux tâches harassantes prises séparément, alors ensemble, cela est inhumain. Pourtant, Arthur n’abandonne pas. Bien entendu, les nombreuses histoires qui composent ce tome se concentrent sur ses aventures au sein de l’Atlantide.


Si le roi sent que tenir ces deux rôles est compliqué, ses sujets également ! Et tous ne sont pas spécialement fan de ses actes en tant que roi. Déjà à l’époque, Arthur est un roi, un homme, déchiré entre deux mondes qui le rejettent pour son mélange habitant de la surface/Atlante.


Alors qu’il est en proie aux doutes, il se retrouve vite dans l’impossibilité de se poser deux secondes et de réfléchir puisque les ennuis, les adversaires, les menaces, les dangers et les drames vont s’enchaîner à un rythme effréné.


Le Bugala, le Capitaine Demo, le Pêcheur, Ocean Master, Marine Marauder, Starro ou bien encore, bien entendu, Black Manta, autant d’ennemis incroyables qui se succèdent pour frapper, blesser, attaquer notre héros. Si l’on explique que nombres de ces attaques ont pour but de l’affaiblir, de l’isoler, on se retrouve avec un schéma assez classique, le méchant se révèle, prend l’avantage, blesse notre héros, explique son plan/ses ambitions et fini par se prendre une dérouillée.


Si les histoires sont plaisantes à lire, que le travail sur les personnages est incroyable, il faut bien reconnaître qu’il n’y a rien de véritablement marquant dans tout cela. Et ce n’est pas le fait majeur de ce tome, qui lui donne d’ailleurs son nom, qui change mon avis. Si l’événement en lui-même est bouleversant, prend aux tripes, le travail sur le deuil des personnages autour, à savoir Arthur et Mera est désastreux. Entre un père qui pleure son fils dix secondes avant de repartir à l’aventure et une mère complètement hystérique, l’ensemble n’est pas vraiment crédible !


Quel dommage ! Ces moments d’une grande douleur qui frappent nos héros, sont généralement le déclencheur d’histoires incroyables, d’un travail sur le personnage en deuil qui provoque une empathie parfois douloureuse. Là rien du tout ! Soit il ne se passe rien, soit c’est mal abordé ! Au final, on ne ressens rien ! Cette mort tragique passe comme une lettre à la poste sans rien provoquer… Quel gâchis…


Je dois bien avouer que je m’attendais à autre chose en me lançant dans ce tome. J’aime particulièrement ces histoires où un évènement tragique frappe nos héros. Cela permet au personnage de paraître plus humain, de nous montrer qu’ils peuvent subir les mêmes pertes que nous, mais surtout ils nous impressionnent en rebondissant. Et généralement ce sont des histoires émotionnellement très forte.


Bref, pas une mauvaise lecture, mais pas une lecture indispensable non plus. J’attendais beaucoup plus, et surtout mieux. Sans doute la faute au fait que l’on se retrouve avec une pléiade de scénaristes qui se succèdent. Forcément, pour la cohérence et le suivi, on repassera… Chacun voulant laisser sa patte sur le personnage, au détriment de l’histoire.

Romain_Bouvet
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le 15 mars 2020

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Romain Bouvet

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