Un grand roman graphique dans la bibliographie des fictions DC, imaginé par Morrison (New X-Men notamment) et mis en image par Dave McKean (qui a quand même plus d'une corde à son arc: couvertures de Sandman, photographie, design, participation à la mise en place des décors de films Harry Potter pour le deuxième et troisième...). De plus, un gentleman bien sympathique.
Ce qui est appréciable dans ce comics c'est son originalité dans le découpage du storyboard où le lecteur suit en simultané Batman qui est enfermé dans l'asile d'Arkham ET l'histoire de l'asile et de son créateur. Loin de la rationalité habituelle des histoires de super-héros, l'histoire propose des références multiples à l'absurde (Cocteau, Lewis Carroll...) et pose la question des origines de la folie et du mal. Tout comme Alice, Batman se retrouve de l'autre côté du miroir avec une certaine vulnérabilité.
Visuellement, McKean propose des cases très sombres, plus influencées par d'autres domaines artistiques que par l'héritage DC comics...avant même de disposer des logiciels de retouche (nous sommes en 1989....) les cases sont travaillés avec des dessins réalistes, des photos, du crayon, de la peinture...différentes techniques mélangées qui participent à la mise en place d'une ambiance chaotique et angoissante.
Comme dans un mauvais rêve, Bruce Wayne rencontre ses ennemis les plus fous, que le scénariste parvient pourtant à rendre attachants par moment, notamment le personnage de Double Face.
Style particulier...style à essayer. Personnellement, je trouve l'idée super intéressante.