Les mangas qui se trouvent sur mon étagère sont essentiellement des succès d’auteurs comme Naoko Takeuchi et Akira Toriyama que tout le monde connaît bien. Je me suis demandé récemment quels étaient les mangas moins connus qui étaient importants pour moi.
Kimi Wa Pet raconte l’histoire d’un personnage tout en contradictions, femme sur-diplômée et physiquement trop grande pour répondre aux critères de l’univers qui l’entoure, et d’une grande fragilité.
En effet, elle frappe un collègue qui l’a peloté et se retrouve mise au placard dans un service bien en-dessous de ses capacités. Sur le chemin de son appartement, elle fait la rencontre d’un sans-abri plutôt séduisant et lui propose de l’accueillir à une condition (lancée comme une plaisanterie d’ivrogne) : qu’il devienne son chien. Il la prend au mot et alors s’engage entre eux une relation étrange bien que platonique.
L’atmosphère baigne d’abord dans une sorte de langueur, dans la mesure où Sumiré, personnage principal, passe de longs moments à regarder dans le vide en fumant une cigarette, à ressasser ses idées, cette mélancolie douce et rêveuse est interrompue par une course-poursuite délirante lorsque son protégé disparaît du jour au lendemain. L’auteur alterne les passages désopilants avec les moments de souffrance de Sumiré. Il faut savoir aussi qu’une ribambelle de personnages secondaires ajoute du sel à l’intrigue : un petit copain de fac de Sumiré, l’ex-copine du sans domicile fixe…
“Momo” (c’est le surnom du “chien” de Sumiré) est autant qu’elle inadapté par rapport aux normes de la société dans laquelle ils vivent, danseur professionnelle, de petite taille, probablement bisexuel (on apprend qu’il a eu par le passé d’autres “maîtres” et “maîtresses”). Les deux personnages pourraient former un couple d’autant qu’une tension amoureuse semble exister mais Sumiré déclare dès les premières pages qu’elle veut un homme qui puisse rivaliser avec elle pour ce qui est des centimètres et du salaire, peut-être dans une volonté de s’intégrer, sinon d’être un modèle de réussite.
Le manga a été adapté des années plus tard en drama coréen, ce qui lui a donné un peu de notoriété. L’auteur a écrit aussi un petit spin-off, Candy Life, dont l’intrigue concerne aussi une jeune femme amenée à réfléchir sur ses choix de vie, et qui hésite entre un homme très riche et un voyou sans le sou.
J’ai été ému quand les nouveaux collègues de Sumiré (qu’elle regarde un peu de haut au début) la défendent parce que des personnes malveillante essayent de la harceler. Au fil du temps, ils ont appris à la connaître et à l’apprécier. J’aime bien aussi sa meilleure amie, très pragmatique, qui explique à Sumiré comment être séduisante à des fins pratiques.