Marvel Icons ! Voilà l’une des très belles et récentes idées de Panini. Nous offrir les plus beaux runs d’un scénariste sur un titre. (Oui l’idée ressemble énormément à la collection Signature d’Urban Comics, mais si cela est pour nous offre de bonnes choses, pourquoi critiquer. Il ne naît que des bonnes choses d’une concurrence saine !) Après Spider-Man et Daredevil, de vrais plaisirs de lectures, j’avais hâte de découvrir le premier tome sur les Avengers ! Là aussi, de l‘inédit pour moi, l’impatience était donc encore plus grande !


Une nouvelle ère commence pour les plus grand héros de la Terre. Manipulés par une ancienne ennemie, les Avengers sont catapultés dans une étrange réalité médiévale. Captain América et ses alliés vont tout faire pour regagner leur monde, où les attendent de nombreux adversaires. Cet album marque le début de la remarquable prestation de Kurt Busiek et George Pérez sur la série Avengers. Un annual, coécrit avec Len Kaminski et illustré par Carlos Pacheco, complète le sommaire.
(Contient les épisodes d’Avengers vol 3 #1 à 15 et Avengers/Squadron Supreme ’98)


Lorsque Kurt Busiek relance le titre Avengers, nous sommes au lendemain d’Heroes Reborn, qui avait vu Franklin richards envoyer tous nos héros dans une autre réalité, revivant leurs origines sans rien se rappeler de leur ancienne vie. Le run de Kurt Busiek débute donc au retour des héros sur notre Terre. Enfin de tous nos héros, sauf Thor ! Le dieu d’Asgard n’étant pas réapparu depuis le retour à la normale. Il faudra que tous les Avengers, actuels et anciens, actifs et réservistes (l’occasion de voir en un seul épisode plus d’une quarantaine d’Avengers !!) se fassent attaquer à travers le monde pour que le dieu de la foudre et du tonnerre ne réapparaisse, porteur d’une bien sombre nouvelle !
Asgard est en ruine, le pont arc-en-ciel est brisé et quelqu’un a volé l’Epée du Crépuscule, l’arme la plus effroyable et la plus dangereuse des dieux ! Mais pas le temps de dramatiser, nos héros se réveillent dans un monde médiéval rappelant celui du roi Arthur et autre Robin des Bois ! Si cela semble en perturber quelques uns, la plupart s’acclimatent très bien à ce nouveau rôle, oubliant leur ancienne vie.


Ce premier combat aura permis aux fondateurs des Avengers de comprendre l’importance de vite reformer le groupe et obtenir les accréditations du gouvernement (cette fois-ci pas de pourri comme Gyrich, mais un fan de la première heure, souple et fort sympathique), et avec quarante Avengers au manoir, on se dit qu’une belle équipe se prépare. Mais entre les blessés (Vision), ceux qui préfèrent retourner à leur propre vie, ceux ayant des problèmes personnels et ceux pas intéressé, Captain América se retrouve en fait à composer avec les restes (sans être péjoratif, au sens propre du terme). L’équipe de Kurt Busiek se compose donc du trio Cap, Thor et Iron Man, le turbulent Hawkeye, les petits nouveaux Justice et Firestar, Warbird et ses problèmes, la Sorcière Rouge et ses doutes et enfin de l’esprit désincarné de la Vision.


Au-delà des nombreux ennemis (habituels ou nouveaux), Kurt Busiek concentre son travail sur la psychologie des personnages et la synergie du groupe. Et très franchement, cela ne se déroule pas très bien pour l’équipe. Si leurs débuts sont marqués par des victoires, cela s’étiole un peu au fil du temps. Outre le fait qu’il n’est pas une seule seconde de répit (les ennemis s’enchainant à un rythme éreintant) c’est surtout le moral des personnages qui fait défaut !


Thor ne peut pas toujours être présent et Iron Man est convalescent. Captain América se retrouvant seul face à Warbird qui sombre dans l’alcool suite à la perte de ses pouvoirs de Binaire, la belle héroïne devenant amère et se mentant à elle-même.
Hawkeye et ses rêves débordants de leadership, préférant claquer la porte des Avengers pour prendre en mains la destinée d’une autre équipe.
Justice se faisant déborder par sa joie d’être un Avengers alors que Firestar est sur la pédale de frein de peur que ses pouvoirs ne la tue ! Amusant de voir le switch en fin de tome.
Et surtout Wanda, ne se sentant pas à l’aise au sein du groupe (isolée et mise à part) alors que ses pouvoirs évoluent et lui font peur. Elle se retrouve capable d’appeler Wonder Man (pourtant morte) à l’aide en cas de danger ! Et revoir cet homme ravive des sentiments oubliés à un moment où la Vision lui fait croire qu’il ne ressent plus aucune émotion. Très intéressant triangle amoureux !


Il n’y a pas à dire, les intrigues de Kurt Busiek sont passionnantes. Et celles sur les personnages le sont bien davantage par rapport aux différents et nombreux combats auxquels nous avons la chance d’assister.
Cependant, si le travail individuel est absolument captivant, l’approche collective l’est un peu moins. J’ai trouvé que tout ce qui avait trait aux Avengers, au groupe, à l’image du groupe était trop cheep, trop dans la surenchère ! « On est les Avengers, on est magnifique, on a toujours raison. » Cet aspect « nous sommes les meilleurs » m’a gêné, d’autant que c’est loin d’être le cas. Et puis le côté Captain est chef, Tony est le cerveau et Thor est le muscle, c’est un régressif pour les personnages.
Le passage d’un chapitre à l’autre est parfois déstabilisant. Cela est surtout vrai avec les chapitres avec les Squadron Supreme (quelle plaie ces personnages !!!) On fini un chapitre où ces super-héros d’une autre Terre reconnaissent leurs erreurs, et l’épisode d’après on a l’impression que tout a été oublié, que des mois se sont écoulés. Ou encore avec le bouclier de Cap, on nous dit lorsqu’il essaie son bouclier holographique que l’ancien a été détruit dans la saga précédente alors que non…
Enfin, les épisodes de ce tome font très (trop) souvent référence à des épisodes d’autres séries, voir même font par moment directement suite à d’autres séries, du coup, lorsqu’on découvre ces épisodes on a l’impression de louper quelque chose.


Graphiquement, il n’y a rien à dire, le travail de George Pérez est absolument magnifique. Quelle richesse dans les détails, quel génie pour réussir à faire apparaître autant de personnages, quelle imagination pour tous ses nouveaux ennemis, ces nouveaux costumes (Firestar !!! ou lors du voyage médiévale !), quel talent pour nous offrir des dessins aussi vivants, et que dire de l’esthétisme de ses personnages. Wanda en tête, si exquise dans sa tenue rappelant ses origines bohémiennes !


Bref, malgré quelques défauts d’importance m’ayant véritablement embêté durant la lecture de ce premier tome du run de Kurt Busiek et George Pérez sur les Avengers, ce fut malgré tout assez plaisant de découvrir ces histoires. Principalement grâce au travail sur les personnages, sur leurs doutes, leurs défauts et sur leurs problèmes. Kurt Busiek les rendant humains et donc les rapprochant de nous.

Romain_Bouvet
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le 14 juil. 2015

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