Ce tome fait suite à Vision Quest (épisodes 42 à 50) ; il contient les épisodes 51 à 57 et 60 à 62 parus en 1989/1990.


Épisodes 51 à 57 (scénario et dessins de John Byrne, encrage de Mike Machlan et Keith Williams) - Iron Man est de retour parmi les Avengers de la côte ouest qui ne l'attendaient pas vraiment. L'équipe se compose donc de USAgent (John Walker), Iron Man, Wonder Man (Simon Williams), Hank Pym, Wasp (Janet van Dyne), Vision, Scarlet Witch et Human Torch (Jim Hammond). Dans un premier temps, les Avengers doivent faire face à Master Pandemonium (Martin Preston), avec l'aide d'Agatha Harkness. Puis ils sont entraînés dans le crossover Acts of Vengeance pendant 3 épisodes. Les 2 derniers épisodes mettent en scène Wanda Maximoff dont le niveau de pouvoir connaît un accroissement sans limite et Magneto qui souhaite réunir ses enfants.


Épisodes 60 à 62 (scénario de Roy et Dann Thomas, dessins de Paul Ryan, encrage de Danny Bulanadi) - Les Avengers se retrouvent face à Immortus qui s'est à son tour emparé de Scarlet Witch pour l'utiliser à sa guise. Cette histoire conclut les intrigues liées à Scarlet Witch et Immortus.


À l'origine, John Byrne avait pris en main l'équipe des Vengeurs de la côte ouest pour mettre en évidence les mensonges d'Ultron concernant Jim Hammond. Il avait également un plan à plus long terme pour Wanda Maximoff, et il est étonnant à la relecture de constater à quel point le qualificatif de "prélude à House of M" est justifié. Wanda subit une série d'épreuves traumatisantes (dont la découverte de la vérité concernant la véritable nature de Thomas et William, ses enfants) qui la fragilise, tout en bénéficiant d'une augmentation inopinée de ses pouvoirs. Avec le recul, le lecteur a l'impression que Brian Michael Bendis a repris exactement la même trame pour les prémisses de "House of M", jusqu'au rôle de Magneto. Avec son utilisation de Master Pandemonium, John Byrne semble même écrire à la manière de Bill Mantlo, lui empruntant son goût pour un pathos exacerbé et un supercriminel aussi improbable que révulsant.


Les épisodes 53 à 55 constituent une partie qui s'avère un peu décousue puisqu'il s'agit d'épisodes s'intégrant dans un crossover de grande ampleur. Mais finalement le récit est satisfaisant car le dénouement de cet affrontement contre une coalition de supercriminels se déroule dans l'épisode 55 de la série. Par contre, il est difficile de vraiment s'impliquer dans ces combats dont les 2 premiers ressemblent surtout à du remplissage en profitant d'ennemis extraits d'autres séries (Hulk, et Fantastic Four) et le dernier conclut le crossover dont ce tome ne donne qu'un tout petit aperçu.


L'un dans les autres, ces épisodes de John Byrne offrent une lecture divertissante, avec une baisse sensible de tension dramatique pendant les "Acts of Vengeance", une vision intéressante de l'instabilité psychologique de Wanda Maximoff et une évolution significative de son personnage. Les interactions entre les membres des Avengers sonnent justes et offrent au lecteur des informations sur leurs caractères (sauf Agatha Harkness qui est réduite à une seule dimension).


Les illustrations de Byrne sont toujours aussi agréables et efficaces. Chaque superhéros dispose de son langage corporel et l'utilisation des pouvoirs donnent lieu à de jolis effets pyrotechniques. Byrne continue à employer des traits un peu secs et vifs qui donnent un aspect plus instantané, moins figé à ses illustrations. Les 2 encreurs effectuent un travail correct respectant les crayonnés. Le lecteur peut malgré tout constater que Byrne est le roi du raccourci avec l'épisode 52 qui se déroule dans une sorte de vide astrale avec des fonds de case uniformément blanc, ce qui permet à Byrne de s'économiser en ne dessinant aucun décor.


Et puis le vétéran Roy Thomas reprend les scénarios avec Dann, sa femme. Le lecteur a l'impression de revenir dans les années 1970, avec un scénario lourdaud, des phylactères descriptifs et empesés à n'en pas finir. Après la fluidité de John Byrne, Roy et Dann Thomas proposent une narration pesante, laborieuse, explicative jusqu'à la nausée. Le contraste est terrible. Malheureusement, Paul Ryan n'arrive pas à compenser cette pesanteur. Ses dessins sont figés et encombrés par les bulles. En prime, il a une esthétique qui elle aussi doit beaucoup aux années 1970, avec des visages franchement laids (l'encrage de Danny Banaladi n'améliore pas le résultat). Du coup, bien que ces 3 épisodes apportent une explication au rôle d'Immortus dans la perte de repère de Wanda, j'aurai préféré qu'ils ne figurent pas dans ce tome car j'ai vraiment eu du mal à les finir.


Ce tome vaut le temps de lecture qu'il faut lui consacrer, pour les 7 épisodes de John Byrne qui méritent 8 étoiles. Par contre, la conclusion de Roy & Dann Thomas et Paul Ryan fait regretter le temps passé à la lire.

Presence
8
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le 23 nov. 2019

Critique lue 61 fois

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