Critique par numéro (ou pas)




U.S.Avengers 4 & 5



Je vais critiquer ces deux numéros en même temps alors qu'ils sont totalement différent, et c'est ça que je trouve intéressant, ils montrent deux facettes très différentes d'Al Ewing qui est un scénariste vraiment à part chez Marvel, et même si j'ai un peu de mal avec lui, je trouve vraiment qu'il a une écriture originale et qu'il est très intelligent même dans ses délires les plus fous.


J'ai lu beaucoup de critique négative du numéro 4 où Ewing part dans un délire totalement assumé avec un concept très osé, celui de mettre des covers toutes les trois pages en faisant style avec une fin et un début de numéro. Ce genre d'idée, c'est clairement le truc qui ne va déjà pas marcher sur tout le monde mais en plus qui a besoin d'entrainement pour être vraiment plaisante. Ici, je pense que c'est une première pour Al Ewing et on voit qu'il avait envie de ce numéro qui fait quand même tâche par rapport aux autres. Malgré une série prétendue fun et assumée, un numéro tel que lui coupe complètement vu qu'il ne s'attarde que sur un personnage de l'équipe, ce qui nous fait dire que l'on a pas vraiment lu ce que l'on voudrait avoir lu. Je comprends donc que certains n'aient pas aimé mais pour moi, c'est une petite réussite!
Tout d'abord, je ne suis pas attaché du tout à l'équipe et donc n'en voir qu'un membre qui ne sera même pas exploité, ça ne me dérange pas. Pour prendre un exemple, ce genre de numéro ne m'aurait pas dérangé dans Contest Of Champions, qui avait un côté sans pression et des personnages du n'importe quoi, alors que dans Ultimates, plus sérieux car cosmique et intelligent, cela m'aurait tout de suite moins plu et j'aurais trouvé qu'Ewing devait se poser des limites. Donc, ce "format" me plait, surtout quand Ewing enchaine les bonnes idées comme la narration très '70 ou alors le fait qu'à chaque covers marque la fin d'un moment du comics et que l'on enchaine sur un autre point de vue, ce qui donne vraiment l'impression de changer de comics. Bref, je suis conquis sauf par Deadpool que j'ai trouvé trop mis là pour être là et peut être boosté un peu les ventes parce que "Woah, mais c'est Deadpool!". M'enfin, Ewing l'écrit plutôt bien et il est marrant, donc pas gênant.


Le deuxième numéro, quant-à-lui, est tout de suite beaucoup plus sérieux car c'est une sorte de prélude à Secret Empire. Et quand je dis sérieux, on oublie le second degré complètement géré avec les "Heil Hydra" qui m'ont beaucoup fait rire. Hormis ça, on a le droit à une vision de toute l'équipe, sauf Squirrel-Girl (Yeeeeeeeeees! :]), avec chacun leurs problèmes qui sont tous très intéressants, tout cela avec un Steve Rogers qui parle avec Roberto Da Costa d'une manière qui me laisse perplexe mais j'y reviendrais.
Bref, Ewing rentre dans le plus classique et donne à ses personnages des intrigues personnelles qui prouvent d'ailleurs que le scénariste connaît son sujet car au-delà de ses personnages à lui, je trouve l'écrite de Rocket très bonne qui a bien changé depuis Hickman. Et, il pose tout cela dans un seul but: Secret Empire... J'espère vraiment que les ties-in de la série vont être excellent car Ewing me le promet avec beaucoup de drama en perspective et vous savez que j'adore le drama! <3
Donc, pour moi, Ewing a réussi l'exercice de ce deuxième numéro plus sérieux même si une chose bloque: Cap fait bien trop méchant. Avec Spencer, il ne laisse rien transparaitre, c'est un véritable prodige, tout ce qu'il veut, il l'obtient et cela en flouant tout le monde. Mais, il reste Steve Rogers avec ses grandes leçons, etc etc. Ici, il agit un peu comme un véritable méchant et que Roberto ne comprenne pas, je le comprends qu'à moitié, on peut toujours dire que c'est parce qu'il a une totale confiance en Captain mais bon... Je n'ai trouvé qu'à moitié satisfaisant le dialogue entre ces deux personnages et c'est sûrement dû au fait qu'Ewing ne peut s'empêcher de tourner en dérision son propre comics.


Nous avons donc là deux Ewing, un plutôt sérieux qui s'occupe vraiment de ses personnages et l'autre qui va au devant de l'expérimentation du fun. Et lequel des deux je préfère?? Aucune idée... D'un côté, nous avons un scénariste qui donne des idées intéressantes mais dont l'écriture dérisionniste ne permet pas une totale expression de celle-ci, et de l'autre, nous avons un fun assumé qui n'a comme limite que notre propre volonté à vouloir en rire. Je trouve ce scénariste très intéressant, c'est le pourquoi de cette critique bien trop longue. (Je n'ai même pas parlé des dessinateurs qui ne sont pas fameux! :0)



  • Note: 6/10



Mighty Thor 20



Ce numéro de Thor est juste le meilleur que j'ai lu de la nouvelle mouture. Clairement. Et pourtant ce qui s'y passe n'a rien de transcendant pour Jane ou Odinson, non, c'est un tout autre personnage qui a le droit à un nouveau traitement, un traitement qui pourrait bien le mettre sur des sommets...


Bon, tout d'abord, je ne peux que faire remarquer que les dialogues et la narration de Jason Aaron est magnifique, il a un délire avec le feu en ce moment ce qui nous donne des vers d'une poésie absolue. Ensuite, notre scénariste nous fait reprendre la guerre des Royaumes et celle-ci est plus horrible que jamais, c'est d'ailleurs pourquoi j'adore ce numéro. Lorsque le scénariste détruit les Royaumes de la mythologie nordique, il n'y va pas de main morte. On y ressent vraiment toute la mort, la destruction, la peine qu'il y a à travers cette guerre horrible. Vous y raconter ce qui s'y passe vous éclaircirez sûrement le pourquoi mais ça n'aurait vraiment aucun intérêt.


Donc, je vais juste m'attarder sur le coup de génie de l'auteur. Hormis le fait que nous ayons un très bon dialogue entre Jane et Odinson d'ailleurs. Bref, le coup de génie est une merveilleuse gestion du drame, l'auteur nous fait suivre une âme perdue tentant de protéger d'autres âmes encore plus perdues et elles rêvent ensemble pour oublier leurs peurs au milieu de la destruction ambiante. On s'attache vraiment au petit groupe mais ce qui devait arriver arriva. Mort, destruction et peine. Tout cela pour finir sur une révélation que je n'aurais jamais pu prédire jusque dans les dernières pages. Non franchement, cette lecture m'a impressionné. De plus, nous avons le droit à un Valerio Schiti qui est vraiment très en forme et qui est tout autant responsable que l'auteur dans la perfection de ce numéro, je suis très heureux que Marvel l'est associé au titre!



  • Note: 10/10



Captain America: Sam Wilson 19 - 21



Et voilà, Spencer termine son histoire consacré au Faucon devenu Captain America dans cet arc appelé "End Of The Line" et le scénariste n'en loupe pas une.


Toujours dans une optique de critiquer la société au travers du personnage de Sam Wilson, Spencer parle ici surtout de la question raciale aux Etats-Unis, une question qui pourrait donc être bancal car dur à traiter, mais Spencer s'en sort très bien et n'en oublie pas moins qu'il écrit un comics de super-héro. C'est ainsi qu'à travers l'histoire alarmante et dramatique de Rage, nous voyons tout un système s'agiter, du sénateur conservateur au casseur profitant des manifestations. Je vous avouerais que même moi, j'ai du mal à parler de ce comics car il est tellement engagé et bien pensé qu'un mot compris de travers et c'est l'apocalypse.


Tout est-il que l'histoire est vraiment prenante, nous avons de l'empathie pour les personnages, et je suis franchement par tous les états, preuve que les effets voulus par les auteurs marchent, sur moi en tout cas. Je porte vraiment cette histoire dans mon cœur car elle fait partie des rares chez Marvel Comics a être aussi bien écrite et surtout sérieuse. Je trouve qu'aujourd'hui les œuvres déconnantes, c'est carrément la facilité, alors que je trouve les histoires dramatiques mille fois supérieures. Bref, les numéros 19 et 20 sont très cool et en tant qu'analyse de société, elle se place bien. Le numéro 21 est merveilleux. C'est l'adieu de Sam au bouclier et c'est touchant, très touchant. Spencer a non seulement rendu le personnage de Sam Wilson intéressant, mais il a aussi parfaitement compris le personnage de Captain America et de tout ce qu'il comporte et représente.


Vivement Secret Empire, même si cela sera clairement plus super-héro que politique.


Niveau dessin, c'est aussi intéressant car pour ce dernier arc, nous avons le droit aux trois principaux dessinateurs de cette série: Daniel Acuna, Paul Renaud et Angel Unzueta. Et, ils sont tous les trois très bons, avec un petit faible pour Acuna que je porte dans mon cœur depuis pas mal de temps! C'est là que l'on se rend compte que, graphiquement, cette série a pas mal de chance. Cela va être un plaisir de la lire et le relire sous un autre format car vraiment, elle est excellente.



  • Note: 9/10



Occupy Avengers 5



Bientôt la fin de la série (putaaaaaaain) et je ne vois pas comment on peut finir ça proprement sans qu'il y ait un goût d'inachevé dans la bouche. Tout simplement car Walker passe de concept en concept avec des personnages attachants même s'ils sont restreints, ce qui aurait pu changer.


Bref, rapidement, j'adore le concept de ce nouvel arc et la série va clairement en s'améliorant, surtout quand, au dessin, nous avons Pacheco qui part et est remplacé par Gabriel Hernandez Walta au style complètement différent. Mais pas moins meilleur cependant. L'équipe créative met en scène une véritable ambiance avec un décor bien défini, des personnages qui ne sont pas ce qu'ils prétendent, avant que l'on ne comprenne la situation... Non vraiment, c'était très satisfaisant, les dialogues, la mise en scène, le dynamisme de page en page, ce comics est un véritable exemple non pas d'originalité mais de qualité même si l'histoire est assez inattendue, il est vrai.


Cette série continue donc de me conquérir, un peu plus à chaque numéro, j'en viendrais presque à regretter son arrêt au numéro 9...



  • Note: 8/10

LapinNoir
8
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le 22 déc. 2017

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LapinNoir

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