Au début des années 2000, DC décide enfin d'assumer son passé. Dans une volonté d'épouser de nouveau le Silver Age, DC décide de moderniser des éléments du passés, de montrer des connexions avec les événements pré-Crisis. Ainsi naît Batgirl : Year One, suite directe de la première année de Robin.
Quelques temps ont passé depuis les débuts de Dick Grayson, une année ou deux. Batman est toujours relativement à ses débuts et reste considéré plus ou moins comme une énigme urbaine.


Au scénario on retrouve Dixon et Beatty pour un très bon travail dans la ligne de la précédente Première Année, et Marcos Martin rejoint le duo pour un dessin haut de gamme. On trouve totalement ce ton ligne claire, cette influence lumineuse des années 50-60 et cette volonté d'assumer le côté « pop » des comics. Visuellement c'est vraiment très sympa.


Ce tome est bon. C'est évident qu'il est bon. Beau et bien écrit, il ne parvient pas pour autant à retrouver le cachet de Robin Year One. Pour moi la raison se retrouve dans deux choix : le personnage de Barbara, ici redéfinie et les adversaires.


En effet, Barbara ne devient plus Batgirl par respect pour Batman mais par volonté d'embêter son père qui l'empêche d'avoir une carrière d'inspectrice. Barbara est une femme douée, surdouée même, intellectuellement comme physiquement. Mais petite, tout le monde la sous-estime à cause de son sexe et de sa taille. Cela conduit à un esprit profondément revanchard qui la pousse à devenir Batgirl pour montrer qu'elle peut le faire.
Pour moi on en ressort avec un personnage qui gagne en sanguin ce qu'elle perd en intelligence. Son rapport avec Batman et Robin tenant parfois de l'adolescente plus qu'autre chose et affichant un Dick plus mature qu'elle. De plus on a ce sentiment que finalement Barbara n'est devenue Batgirl que par caprice envers sa destiné. Son père l'aurait acceptée dans la police, elle serait rentrée au FBI et hop, jamais elle n'aurait eu l'envie de devenir Batgirl. Ça affaiblit grandement le personnage sur le plan moral face à un Batman qui doit lutter contre le crime et un Robin qui fait le bien par nécessité morale.
Malgré cela on apprécie quand même Barbara, sonnant très juste, très humaine, très jeune. Sans jamais tomber dans la superficialité, le personnage garde un charme typique de son âge, une séduction palpable qui bouleverse les victimes de cette jolie rousse à commencer par un Dick Grayson assez bien écrit, tellement qu'il prend un peu trop la couverture dans ce récit.


De manière générale on notera la grande présence des autres personnages, comme si Dixon n'avait pas une réelle confiance en Barbara pour tenir toute seule le récit.
Ainsi on a le droit à Black Canary en alliée d'un épisode, Robin et Gordon ultra présents, Jason Bard, Alfred et Batman sont des plus récurrents et Catman, Green Arrow, Dr. Fate font des caméos. Ça permet d'intégrer tout un univers autour de Batgirl mais donne aussi le sentiment d'une moins grande présence.


Batgirl Year One, de plus, s'éloigne du côté mafieux pour se concentrer sur deux bat-vilains qui vont prendre la justicière comme ennemie personnelle : Killer Moth et Firefly. Moth est tellement pathétique que passé deux chapitre, il en devient ennuyeux. FireFly est trop psychopathe pour être réellement intéressant.
Si on comprend la volonté de montrer une Barbara à ses débuts avec des adversaires eux-mêmes de quatrième zone, on peut regretter cependant de donner si peu de cachet à l'ensemble.


Un des points particuliers du récit, pour moi, est qu'en en sortant, on a très envie de lire toute une série sur cet univers du début de Batman, univers qui semble ô combien intéressant. On regrette que DC n'ait pas donné plus de place à ces débuts de la Bat-family, rendant cet univers si plaisant.


Le numéro manque donc de grandeur, dans son choix d'ennemis, dans la manière de raconter le récit aussi (certains chapitres semblant plus filer qu'autres choses), dans sa caractérisation de personnages. Ne nous trompons pas : c'est un bon récit. Mais ce n'est pas aussi grandiose qu'un Robin Year One. On voit surtout que Dixon et Beatty apprécient peut-être moins, ou en tout cas maîtrisent moins Barbara que Dick et la très grande présence de ce-dernier suffit à le faire comprendre.
Un récit que tout amateur du bat-verse se doit de lire mais qui ne parvient pas à devenir un must-have absolu.

mavhoc
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le 3 nov. 2018

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mavhoc

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