Je dois bien reconnaître que j’ai beaucoup de mal avec Batman depuis les débuts de Rebirth et l’arrivée de Tom King. Je ne me retrouve pas dans cette série, et les moments de battement entre deux tomes sont de plus en plus longs, n’ayant pas particulièrement l’envie de connaître la suite de ces aventures. C’est donc tout naturellement que je me plonge, alors, dans des épisodes plus anciens comme Batman, Meurtrier et Fugitif, ou avec ce Batman et les Monstres, dont on m’a très souvent vanté les mérites.


Au début de sa carrière, le Chevalier Noir s’opposa aux manigances du professeur Hugo Strange, un psychiatre doublé d’un scientifique dément, à la tête d’une armée de monstres mutants difformes. A cette même époque, Batman devint également la cible du Moine Fou, une créature de la nuit aux pouvoirs surhumains. Deux affrontements qui allaient créer la légende du Chevalier Noir, et entamer la relation de couple de Bruce Wayne tenta de mener de front avec la riche héritière Julie Madison…
Batman et les Monstres réunit les deux récits réalisés par le dessinateur et scénariste Matt Wagner (Grendel, Sandman Mistery Theatre), situés dans la droite continuité de Batman Année Un. Revenant aux racines du mythe, Wagner y appose son style unique en inscrivant dans une réalité contemporaine les monstres, mutants et créatures de la nuit qui peuplaient les premiers numéros consacrés au héros.
(Contient les épisodes Batman and the Monster Men #1 à 6, Batman and the Mas Monk #1 à 6, Detective Comics #31-32 et Batman #1)


Avec ces deux histoires nous nous situons dans la ligne droite entamée par Batman Year One ! C’est donc un justicier qui en est à ses débuts que nous nous apprêtons à suivre, dans deux aventures exceptionnelles. Des aventures, où le fantastique tient une place de choix !


Dans Batman et les Monstres, notre jeune héros travaille d’arrache-pied pour faire tomber toute la tentaculaire pègre de Gotham, qui contamine toute la ville. Jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir. Ce n’est pas une tâche simple, même si Batman parvient parfaitement à instiller la peur dans ses adversaires. Et puis, notre héros commence à avoir une sacré réputation !


La pègre gothamienne est tenue d’une main de fer par le Romain, à travers l’un de ses lieutenants, Maroni. Mettre la main sur le Romain est une tâche ardue, compliquée. D’autant que la mission de Batman va être interrompue par une autre. Des cadavres particuliers sont retrouvés, comme s’ils avaient été charcuté par des animaux sauvages. Sauf que les premières analyses indiquent que ce sont bien des êtres humains qui sont responsables de ses horreurs !


Dans son laboratoire, le docteur Hugo Strange est en proie à des expériences qui n’ont rien de déontologique, loin de là. Le savant fou se laisse aller à des choses contre nature. Des expériences qui vont prendre une nouvelle tournure avec l’arrivée de Batman dans l’équation…


Une intrigue plaisante à lire, dans un univers fantastique où il est plaisant de voir naviguer notre héros. Si elle n’a rien de vraiment surprenant dans sa construction, il est plaisant, de temps en temps, de suivre notre héros dans des intrigues plus légères, plus extrêmes comme celle-ci, où l’action prime sur la réflexion.


Dans la seconde mini-série, Batman et le Moine Fou, notre justicier a être confronté à un adversaire implacable ! Une sorte d’obscure gourou de secte se nourrissant du sang de victimes facilement manipulables.


Retrouver ce moine va être une priorité pour Batman, surtout lorsque sa dernière proie s’avère être la jeune et jolie Julie Madison, l’élue du cœur de Bruce Wayne. D’autant qu’avec elle, le Moine Fou, voit l’occasion de renflouer ses caisses en ponctionnant toute sa fortune !


Une intrigue passionnante, un adversaire simple et pourtant fascinant. Si on se doute que « les pouvoirs » du Moine Fou n’auront que peu d’influence sur Batman, cela n’est pas forcément le cas avec ses proches. Et non seulement l’intrigue en elle-même est top, mais celle autour du quatuor Julie/son père/Batman/Bruce Wayne, l’est tout autant.


A travers elle on voit le poids que représente sa double identité pour Bruce, car il tient à Julie, mais aussi l’effet que le justicier peut provoquer chez des civiles lambda, comme le père de Julie. Et dans le cas présent, cela est catastrophique et va avoir un impact important chez notre héros.


Le personnage de Julie Madison est sympathique, mais sous sa volonté d’être une femme forte, on se retrouve quand même avec une demoiselle en détresse dépendant énormément des hommes qui l’entourent.


Graphiquement, j’aime beaucoup les traits de Matt Wagner. Son style colle parfaitement à ces ambiances oppressantes et quasi mystiques, de par les deux intrigues qui nous sont proposées. Les personnages dégagent énormément d’émotion et les décors sont incroyables. C’est un vrai plaisir de voir de tels dessins.


Bref, une excellente lecture. Des intrigues qui changent de ce que l’on peut lire habituellement chez le personnage. Et excellente idée de la part d’Urban Comics de nous glisser, en fin de tome, les premières apparitions des ces personnages, aux origines de notre personnage.

Romain_Bouvet
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le 10 avr. 2019

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