Troisième et dernier tome du Joker War de James Tynion IV. Pas la plus grande intrigue sur le justicier de Gotham, mais clairement la meilleure depuis très longtemps. Il faut dire qu’il aurait été très compliqué de faire plus long et soporifique que le run précédent de Tom King. Les machinations du Joker ont débouché sur un nouveau statu quo pour le moins surprenant, voilà que notre héros est ruiné et va devoir revoir complètement sa façon d’agir en tant que Batman.


Le Joker est parvenu un temps à ses fins en prenant le contrôle de la ville et en ruinant Bruce Wayne ! Laissé exsangue à l’issue de leur combat, Batman doit désormais rebâtir sa vie et retrouver la confiance de ses alliés comme des citoyens de Gotham. Car de nouveaux ennemis, comme Punchline et le Ghost-Maker ne vont pas lui laisser le temps de reprendre son souffle !

Batman Joker War débute la reprise de la série principale Batman par James Tynion IV (Batman Eternal, Detective Comics, Justice League Dark). Spécialiste des castings étendus, le scénariste s’empare de la faune criminelle de Gotham et donne à chacun son quart d’heure de gloire, tout en réservant une place de choix au plus illustre d’entre eux, le Joker, que l’on découvre ici accompagné d’une nouvelle collaboratrice : Punchline. Pour animer cette dangereuse galerie, les meilleurs dessinateurs de DC se donnent la réplique, parmi lesquels Carlo Pagulayan et Guillem March.

(Contient les épisodes Batman #101 à 105, Punchline #1 et Batman Annual #5)


Si le premier tome de Joker War n’étant en fait qu’une mise en bouche avant l’event en lui même. Ce troisième volet n’est en fait que la mise en bouche de ce qui va suivre durant DC Infinite. Nous assistons bien aux retombées de Joker War, mais c’est clairement la préparation de « l’après » à laquelle s’attelle James Tynion IV.


Le fait que Bruce Wayne soit ruiné ne peut constituer le seul élément à la suite des aventures de Batman. Notre héros doit certes revoir sa façon de travailler, sa façon d’aborder son rôle de super-héros, de protecteur de Gotham, trouver de nouveaux moyens pour continuer à assurer son rôle de justicier. Mais il faut de nouvelles intrigues, de nouveaux personnages, de quoi alimenter ces aventures pour ce nouveau Batman.


Déjà, lors du précédent tome, nous avons fait la découverte de Clownhunter, un jeune homme qui a subit la pire des pertes à cause du Joker, qui a été déçu par la réponse apportée par Batman, et qui a décidé de résoudre le problème de la criminalité à sa manière. Par une violence exacerbée et qui gêne profondément Batman. On se rend compte, lors de sa rencontre avec le docteur Thompkins, que le jeune Bao est complètement perdu, complètement dévoré par les doutes, les interrogations, la tristesse et la colère.


N’oublions pas Harley Quinn qui, depuis, le précédent volume, a opéré un profond virage. L’ancienne partenaire délurée du Joker, semble devenir un nouveau membre déluré de la Bat-Family. Et j’avoue, que la synergie entre Batman et Harley Quinn est plutôt prometteuse jusqu’à maintenant.


Ce tome va nous présenter Ghost-Maker, l’énigmatique personnage aperçu à la fin du second tome. Un personnage qui semblait connaître la double identité de Batman. Et c’est le cas, ce nouveau venu est intimement lié au passé de Batman, durant les différentes formations du jeune Bruce Wayne. Un fort lien d’amitié et de concurrence s’est installé entre les deux personnages.


Mais à un moment, cela a basculé, et une énorme bagarre a éclaté ! Dès lors une certaine animosité les sépare. Suite à la « défaite » de Batman, Ghost-Maker, qui est également un justicier, quelque peu plus expéditif, décide de venir « purger » Gotham de tous le mal qui y règne et montrer à Batman que ses méthodes sont mauvaises.


N’oublions pas Punchline, qui montre qu’elle a bien plus de cervelle qu’il n’y paraît. Elle est loin d’être une groupie idiote, mais bien une personne calculatrice, manipulatrice et machiavélique.


Ce n’est pas un tome véritablement palpitant, mais James Tynion IV utilise ses épisodes pour préparer le terrain pour la suite. De nouveaux personnages, de nouvelles intrigues, un nouveau statu quo, Batman est prêt pour de nouvelles aventures qui s’annoncent palpitantes. On sent que le titre et le personnages vont prendre une toute nouvelle direction et c’est toujours agréable de se jeter dans l’inconnu et dans la nouveauté. En espérant ne pas être déçu.


Graphiquement, malheureusement, on ne retrouve pas Jorge Jimenez, mais presque une dizaine d’artistes. Guillem March, Carlo Pagulayan, Bengal ou encore James Stokoe pour ne citer qu’eux. Des artistes de tout niveau, de tout intérêt, mais qui donnent une unité graphique assez chaotique. Ce n’est vraiment pas génial à suivre artistiquement. Aucun artiste ne se dégageant en plus.


Bref, un tome sympathique, avec beaucoup de bonnes idées. Surtout un tome prometteur et annonciateur de bonnes choses pour l’avenir, du moins je l’espère. James Tynion IV fait tout l’inverse de Tom King, en faisant en sorte de nous surprendre et de nous proposer des choses concrètes.

Romain_Bouvet
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le 25 août 2022

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Romain Bouvet

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