Nouveau tome estampillé One Bad Day, cette ligne éditoriale qui s’intéresse aux méchants emblématiques de Batman, à la manière Killing Joke, il suffit d’une simple mauvaise journée pour basculer. Au programme, Double-Face, un méchant à part dans l’univers de Gotham, puisqu’avant d’être un adversaire du Chevalier Noir, Harvey Dent, était un farouche allié. Surtout, Double-Face oscille toujours entre deux eaux.


Si Harvey Dent n’avait pas été défiguré à l’acide, peut-être aurait-il pu continuer à œuvrer du côté de la loi en tant que procureur. Peut-être serait-il resté l’allié de Batman, aux côtés de Jim Gordon… Quoi qu’il en soit, Harvey Dent est aujourd’hui libre, apparemment débarrassé de sa double personnalité criminelle. Mais lorsque son père de 88 ans est menacé, l’ancien monstre de foire menace de réapparaître. Tout se jouera à pile ou face.

Batman – One Bad Day : Double-Face, ou l’immersion dans la psyché schizophrénique d’un des plus grands criminels de Gotham. Scénarisé par Mariko Tamaki (Supergirl : Being Super, I am not Starfire, Batman : Detective Comics) et illustré par Javier Fernandez (Nightwing Rebirth), ce récit complet, digne héritier du Killing Joke d’Alan Moore et Brian Bolland – auquel le concept One Bad Day rend hommage -, illustre l’idée qu’une mauvaise journée suffit parfois à faire basculer un homme dans la folie.

(Contient Batman – One Bad Day : Double-Face #1)


Jusqu’au jour où il a été défiguré, Harvey Dent était un homme brillant et intelligent, respecté par les habitants de Gotham et qui terrorisait les criminels, sans avoir à porter de masque. Quelques gouttes d’acides ont tout chamboulé. Souvent nous avons pensé que Harvey Dent pouvait reprendre le dessus sur Double-Face, nous avons toujours été déçu.


Le maire Nakano accorde, à contrecœur, une énième chance au criminel défiguré de se racheter. Mais Harvey a un problème qui l’empêche de vraiment s’atteler à sa mission visant à lutter contre le crime. En effet, des menaces de mort pèsent sur son père de 88 ans qui va bientôt prendre sa retraite. Il demande donc à Batman d’enquêter et de faire en sorte de protéger son père. Ce que Batman accepte.


Si tout cela peut sembler répétitif et sans surprise, il faut bien reconnaître que de voir Batman tomber dans un panneau si énorme est assez navrant. Le scénario de Mariko Tamaki n’a rien d’inédit, d’innovant, c’est assez navrant de classicisme… C’est raide de lire cette histoire après celle de Tom King sur Nigma. Et le travail sur la psychologie des personnages est quasiment absente...


De même, je trouve que la promesse One Bad Day n’est pas vraiment tenue avec ce récit. On est dans une simple nouvelle journée comme tant d’autres pour le personnage. Ce n’est pas mauvais, loin de là, cela se laisse lire, mais aussi vite lu, aussi vite oublié malheureusement.


Graphiquement, le travail de Javier Fernandez est un sans faute. C’est le seul gros point positif de cet ouvrage. Des traits intenses, une justesse dans les personnages, un vrai plaisir à regarder, à admirer.


Bref, si l’intrigue proposée par Mariko Tamaki n’est pas mauvaise, elle est sans saveur et sans surprise. On ne peut que se dire que cette histoire n’est pas à la hauteur de nos attentes. Vraiment l’impression que cet éditorial One Bad Day va accoucher de récits de niveaux très hétérogène.

Romain_Bouvet
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le 15 janv. 2024

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Romain Bouvet

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