C’est peut-être LE titre que j’attendais le plus cette année, et pour cause : Mark Waid au scénario, Chris Samnee aux dessins… difficile de rêver meilleur duo. Waid, je l’ai toujours trouvé d’une régularité exemplaire, capable d’écrire des récits à la fois accessibles et profonds, et Samnee… Samnee fait partie de mes trois dessinateurs préférés, rien que ça. Alors forcément, ce Batman et Robin avait tout pour me plaire. Et il ne m’a pas déçu. Bien au contraire.


Dès les premières pages, j’ai été happé par cette ambiance si particulière, à la fois sombre, élégante et étonnamment colorée, presque comme un hommage visuel à la série animée des années 90. L’intrigue est simple, mais diablement efficace : un nouvel ennemi débarque à Gotham pour bousculer l’ordre mafieux établi, et nos deux justiciers vont devoir intervenir. Mais là où le récit prend tout son sens, c’est dans la relation entre Bruce et Dick. On assiste aux premiers pas du jeune Dick Grayson dans la peau de Robin, et c’est un régal de voir ce lien se construire, maladroitement parfois, mais avec une vraie tendresse. Alfred, fidèle au poste, joue son rôle de pilier émotionnel, toujours finement écrit, toujours juste.


C’est un récit qu’on pourrait croire “classique”, mais qui brille par son exécution. Et les dessins de Chris Samnee sont pour beaucoup dans cette réussite. Son trait clair, dynamique, expressif, sublime littéralement chaque page. Et les couleurs ! Il y a des trouvailles visuelles absolument géniales, comme cette double page où le rouge et noir laisse place au bleu et noir dans une transition hyper marquante. Chaque teinte semble pensée pour renforcer l’émotion du moment, pour installer une ambiance, un rythme.


Urban Comics nous propose ici les six premiers numéros de cette maxisérie en douze parties, avec une édition de grande qualité, couverture toilée, impression irréprochable. Le second tome viendra clôturer ce récit qui s’annonce déjà comme une référence.


Bref, Batman et Robin : Année Un est un bijou. Un récit à la fois accessible et profond, qui met à l’honneur la dynamique Bruce/Dick, dans une Gotham stylisée à merveille. Un indispensable pour toute bibliothèque Batman digne de ce nom. Et un immense plaisir de lecture.

Harkahim
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