10 tomes, nous racontant comment un professeur fait des rondes de nuit, et rencontre, au fil de ses errances, des jeunes désoeuvrés qu'il tentera de remettre sur le droit chemin...
Autobiographique, l'auteur se serait investi dans sa cause jusqu'au point de sacrifier un de ses propres doigts pour libérer un de ses élèves, retenu par un clan de Yakuzas. Tant de dévouement et de conviction, ça ne peut que forcer le respect.
Alors, après cette petite anecdote... que vaut l'oeuvre ?
Et bien, on est confronté aux tréfonds de l'âme humaine. Des jeunes perdus, en souffrance, isolés, proies faciles pour les gangs ou la prostitution. Avec toujours une certaine indifférence des adultes, qui ferment les yeux, ou pire, profitent de la situation.
Et là, surgit... "le plus grand de tous les héros ?" non, Mizutani, un brin moralisateur, mais sa renommée joue en sa faveur. Ce que je pourrais reprocher au manga... c'est l'effet de lassitude qui se met en place vers la moitié de l'oeuvre (les derniers tomes relevant le tout) et... un certain manichéisme, les jeunes, voulant, au final, assez souvent s'en sortir, et la conclusion s'effectuant parfois un peu trop facilement et rapidement. L'auteur lui même au final ne se met pas trop en valeur... ce qui pourrait passer pour de l'humilité. Mais on aimerait savoir, au final, les répercussions de ses activités sur sa famille (quand il ramène souvent des jeunes a loger chez lui le soir) ou comment ses collègues, son entourage en général, le perçoit, et les éventuelles répercussions. Au final, en se mettant trop peu en avant, je trouve que l'auteur obtient l'effet inverse : il se donne (un peu) l'image d'un saint, ou chacune de ses apparitions va souvent débloquer les situations, et sans entrainer de conséquences pour lui.
Impression renforcée par les messages à la fin de chaque histoire "mes enfants, allez vers la lumière..." qui ferait limite messianique.
Après, il n'y a pas que des réussites à la clé, et l'auteur fait parfois part de ses doutes et de ses échecs (ce qui le rend d'autant plus humain)
Malgré ces défauts, présents mais pas envahissants, Blessures nocturnes reste une oeuvre touchante d'humanité, douce amère, et ou les moments de grande souffrance trouvent parfois une fin heureuse, et ou certaines scènes, je l'avoue, m'ont mis la larme à l'oeil.
A découvrir.

mesmer
7
Écrit par

Créée

le 12 sept. 2018

Critique lue 163 fois

mesmer

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