Mandale visuelle

De ce que j'ai cru comprendre, la conception des trois tomes de Brigada s'est étalée sur beaucoup d'années, et Enrique Fernández a dans un premier temps auto-édité les premiers volets avant que le projet n'atterrisse chez l'éditeur Spaceman Projects (qui fonctionne sur le système du financement participatif).

Un travail de longue haleine donc, et assez titanesque de la part d'Enrique Fernandez, qui se charge à la fois de la plume et du dessin. Car le cycle est ambitieux : si on y trouve des personnages "classiques" de la fantasy (des elfes, des nains, des sorcières…), ceux-ci se différencient des canons habituels du genre et évoluent dans un univers original, qui fait la part belle à des créatures qu'on a pas l'habitude de rencontrer.
J'ai eu beaucoup de mal à cerner les motivations de chaque tribu et les enjeux du récit dans le premier tome car c'est plutôt "touffu" en terme de narration. Et le dessin, très stylisé, fait que j'avais aussi du mal à différencier certains personnages (surtout au niveau des nains de la brigade). Ça s'éclaircit dans le 2e tome (au moins au niveau de l'histoire), pour de nouveau se compliquer sur le 3e.
Malgré ça, c'est difficile de ne pas se laisser porter par Brigada, car c'est une grosse (mais grosse de chez grosse) claque visuelle : le style d'Enrique Fernández a beaucoup évolué entre les 3 tomes, mais dès le départ, chacune des cases (oui, oui, chacune) est presque un exploit graphique en termes de composition et de colorisation. C'est juste IMPRESSIONNANT. Et ça justifie amplement qu'on se penche sur cet univers.