Card Captor Sakura
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Card Captor Sakura

Manga de CLAMP (1996)

Les mangas de Clamp sont probablement mes préférés. Il s’agit de quatre femmes qui depuis le lycée, produisent plusieurs mangas de haut vol en vingt ans. Card Captor Sakura est leur best-seller. Avant ça, elles se partageaient les tâches comme le dessin, l’écriture et le design sur X, une histoire devenue interminable à cause de Fukushima (l'éditeur ne souhaitait pas publier d’autres chapitres sur une histoire de fin du monde), X emprunte beaucoup à la mythologie chrétienne avec un héros qui doit choisir entre devenir le christ ou l’antéchrist. X est un peu le reflet inversé de Card Captor Sakura, la darkside perso des Clamp. Il y aura réellement un pivot après Card Captor Sakura (on passe d’histoires sombres et pessimistes comme RG Veda et Trefle à des histoires plus légères comme Angelic Layer et Chobits), sans pour autant que ce soit discontinu : chaque tome du manga X était décoré d’une carte de tarot représentant un des personnages principaux. Dans le manga Card Captor Sakura, une fillette doit partir à la chasse aux cartes magiques.


J’aimais bien le personnage de la chanteuse dans Trefle, un personnage qui était tragique : elle n’a que de faibles pouvoirs magique, mais suffisamment pour pouvoir prédire sa propre mort, inévitable.


Angelic Layer est drôle, manga sorti en plein milieu de la folie Pokémon, les Clamp racontent un futur proche où les gens customisent des poupées qu’ils font ensuite combattre dans l’arène. Il s’agit du seul manga dont les Clamp n’ont pas rédigé intégralement le scénario dès le début. L’idée était d’essayer une méthode d’écriture différente, répandue chez les auteurs de séries, elles l’ont vécu comme une expérience particulièrement pénible et n’ont plus jamais recommencé. C’est vrai qu’Angelic Layer a les pires rebondissements en carton du monde (le personnage principal est à la recherche de sa mère qu’elle n’a pas vue depuis des années et quand enfin elle la retrouve… Bah on lui explique que sa mère était juste trop “timide” pour voir sa fille, c’est tout. Whaaat.)


(Quoiqu’on peut s’imaginer que sa mère a peut-être une forme d’autisme, vu qu’elle n’est à l’aise que dans le cadre des combats de poupées et… Mais je crois qu’en réalité elles avaient juste rien trouvé de mieux comme idée à ce moment-là.)


(Et à la fois c’est pas un peu le pitch du manga à succès Hunter x Hunter ?)


Chobits était mon manga préféré jusqu’à très récemment, j’en ai eu une lecture tout à fait différente, il me paraissait très doux à l’adolescence, et maintenant je vois une critique sévère de certaines pratiques. Chobits est une suite officieuse du manga Angelic Layer, dans la mesure où la technologie progresse encore, des ordinateurs peuvent accompagner les gens sous une forme humanoïde (seules les oreilles de forme étrange les trahissent). L’histoire tourne autour d’un étudiant encore puceau (c’est important pour l’intrigue) qui trouve un ordinateur étrange dans les poubelles. C’est sa chance, parce qu’il n’a pas assez de sous pour s’en acheter un. Seulement, cet ordinateur a son bouton “reset” placé à un endroit particulier : à l’entrecuisse. Ce qui ne se fait jamais, puisque les propriétaires d’ordinateurs aiment baiser avec. Le héros l’allume donc et s’attache petit à petit à la personnalité de son ordinateur qui est un peu une enfant qui découvre le monde. L’histoire se termine avec la décision du personnage : il ne fera jamais l’amour avec son ordinateur même s’il la désire beaucoup, parce qu’il préfère ne pas la perdre. Entre-temps, il y a plusieurs autres péripéties et d’autres intrigues, dont celle d’une jeune fille qui rage parce que tous les hommes préfèrent maintenant les ordinateurs aux vraies personnes. Cette histoire sera finalement résolue puisqu’elle retombe dans les bras de celui qu’elle aime, du coup ça paraissait balayer le problème lorsque je n’avais que quinze ans. Maintenant que j’en ai vingt cinq, je pense au trip des mecs avec les poupées gonflables qui impriment leur personnage imaginaire préféré dessus et ont une relation amoureuse avec.


Un détail qui m’a toujours obsédé : Clamp était souvent reconnu pour les grands yeux scintillants de leurs personnages, elles ont pris une décision radicale avec Chobits en changeant complètement de design, les personnages ont des yeux dessinées de façon très sobre (juste un cercle pour représenter l’iris), ce qui fait des regards presque absents à certains moments.


J’adore le personnage de Yuuko dans XXX Holic, son design, ses catchphrases (j’ai encore envie de me balader comme elle avec une tenue extravagante et un porte-cigarette tout en disant à qui veut l’entendre “il n’y a pas de hasard… tout n’est que… [tout en soufflant un volute de fumée] fatalité…”)


Tsubasa - Reservoir Chronicle - m’a beaucoup marqué : il s’agit d’un groupe d’aventuriers qui partent dans une quête qui se déroule d’un univers parallèle à l’autre. Il ne s’agit pas de parler de physique quantique ou de probabilité comme dans d’autres séries, il s’agit plutôt d’un prétexte à décrire des voyages dans des pays exotiques et d’alterner les histoires à thèmes (l’enquête policière dans un univers gothique, une course façon fous du volant, etc.) À la même époque sortait le jeu vidéo Kingdom Hearts qui a beaucoup de similarités avec le manga. Je pense que pas mal ont été marqués par ça. Les Clamp ont décidé aussi de faire de leur oeuvre un cross-over géant qui rendrait hommage à leur bibliographie avec une apparition des personnages de leurs séries précédentes dans les univers qui sont visités par les héros. J’ai fait un souhait à ce moment-là : avoir moi aussi un univers si riche que je puisse en faire un énorme cross-over.


J’avais lu une analyse de l’oeuvre de Clamp que je trouvais super intéressante, à savoir que ces rôles traditionnels attribués dans les oeuvres de fiction aux hommes et aux femmes étaient inversés : dans l’univers de Clamp, ce sont les hommes qui excellent dans tous les domaines comme la cuisine ou le ménage (l’épouse idéale), tandis que les femmes sont des têtes brûlées qui combattent des ennemis de plus en plus forts.

plezirdezie
6
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le 9 juil. 2016

Critique lue 672 fois

plezirdezie

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